Privilégions le prix durable !


… sur la base d’un contrat de cohérence économique
entre les entreprises, les consommateurs et l’État :

  • L’État doit intégrer la qualité durable des produits et des services à l’évaluation du pouvoir d’achat et du seuil de pauvreté de la population.

    • ● Une politique néo-libérale monétariste prétendant préserver le pouvoir d’achat, non pas en favorisant le progrès des revenus du travail mais en pesant à la baisse sur les coûts de production via la concurrence internationale dérèglementée, détruit les emplois et donc la source même des revenus de la population, fait stagner voire régresser les salaires, et nuit globalement au pouvoir d’achat et au dynamisme économique.

      Les prix du prétendu low cost peuvent dissimuler des marges démesurées, tant les coûts de production sont eux-mêmes mis à mal, au détriment de la qualité et donc de la durabilité des produits, et bien sûr de la qualité sociale et environnementale de l’activité économique. Cela explique la multiplication, d’année en année, de soldes et de démarques poussant à la consommation de masse, avec tous les effets environnementaux ET SOCIÉTAUX désastreux qui en découlent, puisqu’ils détruisent des emplois de production au lieu d’en créer…

      ● Enfin, certaines pratiques de la Grande Distribution (GD), dont celle consistant à se faire payer par un fournisseur / producteur indépendant, un prétendu service, par exemple un placement avantageux en rayon, constituent en fait des mécanismes proprement pervers. Bien que sa dénomination de marge arrière ait été requalifiée pour de simples raisons d’affectation comptable, il semble que cette pratique perdure. Elle a pour double effet d’accroître le profit de la GD en ponctionnant le producteur indépendant dans un premier temps, puis dans un second temps, en remplaçant son produit par un produit apparemment comparable, de la marque du distributeur. Le producteur indépendant est alors éjecté du circuit de distribution, après avoir servi à “essuyer les plâtres” en testant son succès auprès des consommateurs, sans que le produit de la marque de distributeur ait eu à le faire.

      Le prétendu service facturé par la GD au producteur indépendant devant être répercuté sur son prix de vente, il le rend non compétitif par rapport à un produit similaire produit par la GD elle-même, qui, lui, n’est évidemment pas grévé par ce pseudo coût. Peu à peu, les clients se détournent de la marque indépendante accusée de pratiquer des prix excessifs (ce qui n’est donc pas forcément le cas), au profit de la marque de distributeur… Mais ce n’est qu’une illusion d’optique* puisque la règle du jeu de la concurrence est manipulée par la GD elle-même, sans grande objection de la part des pouvoirs publics.

      Avec une marque de distributeur, le consommateur peut donc croire être gagnant. Mais ce n’est qu’une question de temps… Puisque, une fois les producteurs indépendants éliminés, le distributeur / producteur en situation de quasi-monopole peut imposer ses prix aux consommateurs.

      Car c’est ainsi que, progressivement, dépassant largement sa fonction initiale de distributeur, la GD prend progressivement le contrôle du secteur de la production, ainsi que du crédit à la consommation, tout en délocalisant au maximum les emplois de production, en automatisant peu à peu ses caisses, et en minimisant sa contribution fiscale en France grâce aux divers moyens d’optimisation fiscale à la disposition des multinationales (en particulier les prix de transfert), quand les dirigeants eux-mêmes ne s’installent pas de l’autre côté de la frontière afin de devenir non-résidents fiscaux en France…

      S’il fallait qualifier l’opposé d’une entreprise citoyenne, c’est certainement le secteur de la GD qui l’illustrerait le mieux.

      ● Alors non, Mesdames et Messieurs les gouvernants, ce n’est certainement pas une bonne idée de vouloir soutenir le pouvoir d’achat des consommateurs en libéralisant toujours plus le développement et l’implantation territoriale de la GD, pour réduire les prix à la consommation. Car le résultat est inverse : nous sommes parvenus à la constitution d’un oligopole qui, après avoir fait disparaître la plupart des commerces de proximité indépendants, supplante la production et réduit la concurrence de l’offre, détruit les emplois locaux et se trouve désormais en mesure d’imposer les prix qu’elle décide, à la fois à ses fournisseurs et aux consommateurs. En quoi cela relève-t-il d’un principe de concurrence libre et non faussée ? En quoi cela sert-il l’intérêt des consommateurs, des salariés, et de l’ensemble de la société ?

      ● C’est pourquoi nous attendons des pouvoirs publics qu’ils prennent en compte la Qualité Sociétale et Environnementale des Biens & Services dans le rapport qualité / prix et le calcul du seuil de pauvreté de la population. Cela aurait pour effet vertueux de relever et stabiliser le plancher qualitatif des Biens & Services et le niveau de prix responsable correspondant, de manière à stopper la spirale destructrice de développement socioéconomique.

      ● Ce réalisme est au moins aussi important que celui de la réduction du déficit budgétaire, et contribuerait d’ailleurs à modifier fondamentalement à la fois la perception de ses enjeux, de ses facteurs et de son mode de résolution, par la restauration de la valeur et non par sa destruction.

      Le programme France Durable propose donc aux entreprises qui le rejoignent, aux associations de consommateurs et aux pouvoirs publics, si besoin est et autant que faire se peut, de contribuer à faciliter ce processus.

  • Le prix payé par le consommateur doit intégrer les coûts réels correspondant à la qualité du produit ou du service, et à la Responsabilité Sociétale & Environnementale des entreprises.

    • Bonne gestion de la Responsabilité Sociétale et Environnementale de la filière de production et de distribution d’un produit ou d’un service.

      Respect des Droits de l’Homme à tous les niveaux de et en tous lieux de la filière.

      Qualité sociale, concernant les conditions de travail, les rémunérations, la liberté syndicale et le dialogue social.

      Respect de l’environnement, durant tout le cycle de vie du produit ou du service (production, transports et distribution, usage, maintenance, recyclage et traitement des déchets).

      Qualité économique et loyauté des pratiques (transparence & intégrité économiques, refus de la corruption et de la fraude fiscale, répartition équitable des revenus de la filière).

      ● Questions relatives à l’intérêt des consommateurs et des utilisateurs, dont leur sécurité. Respect de la réglementation + principe de précaution.

      Qualité sociétale, relative à l’intérêt des communautés et au développement local (impact positif de l’activité économique sur la société, ancrage territorial, emplois directs et emplois induits, droits fondamentaux des populations locales, conditions de vie…)

  • L’activité économique doit être transparente ; ses profits doivent être raisonnables ; les revenus générés, équitablement répartis entre producteurs et distributeurs, entre salariés et partenaires financiers.

    • L’adhésion des entreprises aux principes et aux modalités de la transparence économique est certainement le seul moyen sainement (car naturellement) discriminant, qui permettra aux entreprises réellement citoyennes et responsables de se distinguer de celles dont le pouvoir de nuisance concurrentielle est fondé sur l’opacité et l’irresponsabilité de leurs pratiques.

      ● Les garanties apportées quant à la structure des prix et des marges ne peuvent que constituer pour ces entreprises citoyennes un avantage concurrentiel auprès de consommateurs et d’acheteurs professionnels (y compris publics) eux-mêmes engagés sur la voie de la Responsabilité Sociétale et Environnementale…

      ● Réciproquement, s’il est légitime que les consommateurs et acheteurs responsables exigent une telle transparence de la part des entreprises, il est également nécessaire qu’ils soutiennent ces entreprises, en accordant leur préférence à leurs produits et services.

      ● C’est sur cette base seulement, que les pouvoirs publics doivent considérer le pouvoir d’achat et prendre la mesure des politiques de revenu (par l’emploi) et de redistribution nécessaires.

      ● Et ce n’est que sur cette coresponsabilité et sur cette cette synergie entre les entreprises, les consommateurs et l’État, que peut reposer un contrat de cohérence économique au service de l’intérêt général.


Au-delà des critères de qualité habituellement retenus dans le rapport qualité / prix,
7 critères de qualité durable sont indispensables pour justifier un prix durable :


1- Gestion de la qualité globale (gouvernance) :
y compris la qualité sociale, environnementale et économique (volonté, capacité, pertinence, cohérence, efficacité, transparence et traçabilité)

2- Droits de l’Homme (économie citoyenne) :
Respect des droits fondamentaux des travailleurs et des populations en tous lieux.

3- Qualité sociale (socio-conception) :
Hygiène & Sécurité, rémunération, liberté syndicale et protection sociale des travailleurs en tous lieux.

4- Qualité environnementale (éco-conception) :
protection de l’environnement et gestion du cycle de vie du produit ou du service.

5- Qualité économique (économie citoyenne) :
transparence & intégrité économique
(refus de la corruption et de la fraude fiscale ; répartition équitable des revenus de la filière).

6- Sécurité (des consommateurs et des utilisateurs) :
respect de la réglementation + principe de précaution ( celle des travailleurs relève de la “qualité sociale”. )

7- Qualité sociétale (économie citoyenne) :
impact positif de l’activité économique sur la société
(ancrage territorial, emplois directs et emplois induits, droits fondamentaux, conditions de vie…)

8- Preuves de la qualité justifiant le prix :
évaluations et certifications indépendantes permettant de garantir cette qualité globale.