• « La Responsabilité Sociale de l’Entreprise est d’accroître ses profits »
    “The Social Responsibility of Business is to Increase its Profits”
    Milton FRIEDMAN
    (The New York Times Magazine, 13 Septembre 1970)

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    • Nous reconnaissons bien là le roi du bonneteau dialectique, Milton FRIEDMAN

      Il escamote ici la notion de “responsabilité” pourtant bien réelle, en la masquant derrière la “fonction” ou l’aspiration d’un acteur économique, qu’il s’agisse d’une personne physique ou morale.

      Ainsi, la fin justifierait tous les moyens, sans responsabilité quant aux conséquences… C’est facile, c’est beaucoup moins cher et ça peut rapporter très gros.

      Hélas, les vœux de ce prix Nobel d’économie 1976, chef de file du néolibéralisme et du monétarisme, ont été exaucés au-delà de toute limite, avec la collaboration acharnée des organisations économiques internationales (l’OMC, le FMI, la Banque mondiale, et… la Commission Européenne, jusqu’à ce jour).

      Cela s’appelle la mondialisation commerciale et la globalisation financière, issues de cette non-pensée unique dont la voie à sens tout aussi unique (main stream) s’avère être une impasse. Nous pouvons prendre actuellement toute la mesure de ses bienfaits… et de ses méfaits.

      Car bien sûr, il y a des gagnants… et des perdants. La contre-partie des profits irresponsables des uns consiste dans des pertes incommensurables à la charge de la collectivité :

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      Cette déclaration de Milton FRIEDMAN illustre à elle seule toute la duplicité de l’idéologie néolibérale du libre-échange qui, par ailleurs, s’oppose à toute régulation économique étatique.

      ● Les entreprises ne seraient donc en aucun cas responsables des impacts de
      leurs activités sur les sociétés.

      ● Et l’État ne serait pas habilité à définir de règles économiques visant à
      préserver l’intérêt général des territoires et des populations.

      La loi du plus fort que cette idéologie impose au monde par ce biais est également la loi du plus fou, au regard de ses impacts humains, sociétaux et écologiques locaux et planétaires.

      Toute approche en faveur d’une économie soutenable et d’un mode de développement humain et social durable ne peut donc que récuser ces thèses néolibérales.

      Le principe de responsabilité conjointe (coresponsabilité) de l’ensemble des acteurs économiques permet de restaurer le nécessaire équilibre des droits et des devoirs, en limitant au besoin la liberté des uns, afin de préserver celle de tous.



      La réaction des néolibéraux pro-mondialisation économique, contre le principe même de Responsabilité Sociétale et Environnementale des entreprises n’est donc pas surprenante.

      Comprenant parfaitement le rôle du libre-échange dans la propagation des pires pratiques, du fait de l’impunité que procure l’absence de règles sociales et environnementales, ils préfèrent inverser la problématique :

      au lieu de considérer la nature pernicieuse et les conséquences d’une
      concurrence basée sur la seule compétitivité par les prix, au détriment
      de la qualité sociétale et environnementale (QSE),

      ils posent comme un dogme la prétendue perversité du protectionnisme
      auquel ils assimilent irrationnellement la protection sociale et celle de
      l’environnement !

      Et ce, uniquement parce que le respect de règles de protection sociale et de protection de l’environnement limite le potentiel de profit sauvage, du fait de l’impossibilité de zapper les coûts correspondants. Il ne serait alors plus aussi intéressant de délocaliser les filières de production de pays à haut niveau d’exigence sociale et environnementale, vers des territoires peu regardant en la matière…

      Parole de “libertarien
      (à ne pas confondre avec “libertaire“…)

      Cliquer :

      Il s’agit bien d’un raisonnement totalement biaisé.

      Il se situe pourtant au cœur de toutes les politiques économiques prescrites par les organismes internationaux depuis des décennies, repris aveuglément par l’Union Européenne qui sanctionne les pays membres qui prétendent mettre en place des mesures anti-dumping, alors que les autres poids lourds de l’économie mondiale (les USA et surtout la Chine) pratiquent unilatéralement un protectionnisme de plus en plus décomplexé…

      Ainsi, pour l’OMC, le FMI ou l’OCDE :

      il ne s’agit toujours pas de tirer vers le haut le droit du travail, la protection de
      l’environnement, la protection sociale des populations et la sécurité des
      consommateurs (objectifs d’une “gouvernance RSE” cohérente),

      mais au contraire, de forcer les gouvernements à accélérer les “réformes
      structurelles” consistant à remettre les clés politiques du pouvoir économique
      entre les seules mains des acteurs économiques privés les plus puissants de
      la planète, au détriment de tous les autres (renoncement progressif des États
      au droit du travail et à la protection sociale, privatisation des services publics,
      etc.)

      L’Union Européenne étant le disciple le plus déplorablement soumis à la doctrine de ce courant sectaire, comment s’étonner de l’anémie croissante de ses membres et, plus encore, de son état de sidération face aux mécanismes qui l’accablent ?

      Une des caractéristiques de la plupart des sectes n’est-elle pas précisément l’enrichissement des gourous au détriment de leurs disciples, à la faveur de la fascination que le pouvoir des premiers exerce sur les seconds ?

      Voir également notre page : Un système oligarchique mondialisé


RSE : Responsabilité Sociétale & Environnementale

Responsabilité Sociétale & Environnementale pour un Développement Durable

En 2001, la Commission Européenne définissait la RSE comme « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ».

En 2011, elle décide de la redéfinir comme étant «la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société».

D’une vision universaliste idyllique de la RSE

Cliquer pour accéder à cette vidéo :

… à la prise en compte des stratégies qui la conditionnent :

« La responsabilité sociale de l’entreprise, nouvel esprit du capitalisme ? »

Cliquer :


La norme internationale ISO 26000 apporte depuis 2010
un cadre méthodologique à la gouvernance RSE.

Cliquer :


Mais la RSE est-elle la panacée pour remédier aux débordements du capitalisme sauvage de la mondialisation ?

Cliquer :

  • Qu’est-ce que la RSE ? Pour notre part, nous préférons parler de Responsabilité Sociétale et Environnementale au lieu de Responsabilité Sociétale des Entreprises (expression la plus commune).

    Qui est concerné par la RSE ? À qui cette responsabilité incombe-t-elle ?

    (lire la suite…)

    • RSE : pourquoi parlons-nous de Responsabilité Sociale & Environnementale ?

      On entend généralement par RSE : Responsabilité Sociale (ou Sociétale) des Entreprises.

      En distinguant dans la RSE l’axe environnemental, de l’axe sociétal, nous entendons souligner la double problématique d’interaction et de compatibilité entre l’Homme et la Nature. Car si la planète Terre que nous partageons avec toutes les espèces vivantes peut se passer de l’espèce humaine, la réciproque n’est évidemment pas vraie…

      ● Avec la RSO, la norme ISO 26000 étend à juste titre cette responsabilité à tout type d’organisation (Responsabilité Sociale des Organisations).

      ● C’est pourquoi nous désignons par RSE la Responsabilité Sociétale et Environnementale de chaque partie prenante du développement durable. Toutes étant responsables ensemble (coresponsables) et capables d’agir ensemble (en synergie) pour une plus grande efficacité.



      RSE et QSE

      L’objectif de la gouvernance (gestion) RSE de toute organisation (y compris celle des décideurs politiques) est d’assurer la Qualité Sociétale & Environnementale des produits, des services et de l’ensemble de l’activité des acteurs économiques, afin de parvenir à un mode de développement socioéconomique soutenable : Développement Durable.

      La gouvernance de la Responsabilité Sociétale & Environnementale des entreprises détermine la Qualité Sociétale & Environnementale des produits et des services, et au final, la soutenabilité de l’économie.

      ● Les domaines de la RSE recoupent les 3 grands volets du Développement Durable (Économique / Social / Environnemental).

      ● Au-delà de leurs qualités d’usage directement perceptibles (qualités organoleptiques des aliments, qualité technique, confort d’utilisation et efficacité des équipements, etc.), la Qualité Sociétale et Environnementale des produits et des services est l’objectif de la gouvernance RSE d’une entreprise ou d’une organisation.

      ● Elle consiste, a minima, dans la plus faible production possible d’externalités économiques négatives et, au contraire, dans l’optimisation des externalités sociétales et environnementales positives.

      ● La QSE ne pouvant être constatée directement par le consommateur ou l’usager, celui-ci doit en être informé par une communication responsable, c’est à dire pertinente et fiable, assortie des garanties et marquages appropriés.

      ● Les entreprises sont “redevables” (principe de redevabilité) de cette communication responsable envers leurs parties-prenantes.



      Coresponsabilités et synergies

      Contrairement à une idée préconçue, la RSE n’incombe pas exclusivement aux entreprises. Elle doit être considérée comme la coresponsabilité de toutes les parties-prenantes complémentaires et interdépendantes de l’économie et du développement socioéconomique.

      ● Il s’agit essentiellement des entreprises, des salariés, des consommateurs, de leurs syndicats et associations, de l’État (gouvernement et pouvoirs publics), des ONG, ainsi que de tout citoyen disposant de droits et tenu à des devoirs équivalents, en démocratie.

      Voir notre page « Parties concernées et parties prenantes »

      ● Si les parties prenantes sont coresponsables, elles sont également capables d’associer leurs efforts pour développer des réponses aux enjeux de Développement Durable relevant de leur RSE. Leur synergie est indispensable à la fois pour sécuriser la démarche et pour lui assurer des résultats pérennes.

      Voir notre page « Synergies entre entreprises et société »



      Gouvernance RSE

      ● Les débordements de la mondialisation résultant de la déréglementation des échanges, prouvent la nécessité de règles d’intérêt général et du contrôle effectif de leur respect. Aucune partie prenante ne devrait être laissée seule aux commandes de l’économie, comme c’est le cas actuellement des acteurs économiques privés, en économie de marché dérégulée.

      ● Une production locale n’exonère pas une entreprise ou une organisation de se préoccuper de la QSE de ses produits et services. Notre propre territoire n’est pas exempt de pratiques économiques répréhensibles (ateliers de confection clandestins, exploitation de travailleurs sans papiers, prothèses médicales ou médicaments non conformes aux normes de sécurité, etc.)

      ● Quant à l’origine déclarée (ou passée sous silence, voire savamment brouillée) des produits et des services, si sa fiabilité dépend de son contrôle, sa signification en termes de QSE relève de la prise en compte de critères susceptibles de varier d’une activité à l’autre, voire d’un produit à l’autre.

      Procéder à ce type d’analyse, ne se limite pas à l’application de grilles d’audit standardisées de contrôle de conformité aux codes de conduite RSE, mais requiert à la fois la capacité de :

      prendre en compte les interactions connues entre le type d’activité économique analysée, la société et l’environnement,

      les mettre en perspective avec la réalité des pratiques de l’entreprise, des produits ou des services à évaluer, indépendamment de leurs intérêts économiques particuliers,

      et permettre de comparer les pratiques d’entreprises concurrentes du point de vue de leur RSE,

      … de manière à valoriser les meilleures, et à les distinguer de l’activité non durable d’entreprises responsables d’un dumping destructeur de l’économie locale soutenable.

      ● Une coopération entre les parties prenantes de l’entreprise est souhaitable pour :

      d’une part, renforcer l’efficacité de la veille concernant la qualité QSE des produits et des services,

      et d’autre part pour encourager les meilleures pratiques RSE de la part des entreprises.

      Ceci supposant un renforcement de la capacité des pouvoirs publics, tant en matière de contrôles que d’accompagnement et de mesures incitatives.

      Les États sont donc appelés à restaurer leur fonction de gouvernance socio-économique, mais sur un mode démocratique aussi participatif et direct que possible, contrairement à la gouvernance communautaire (“communauté” bien mal nommée) européenne actuelle.

  • Comment gérer sa propre Responsabilité Sociétale et Environnementale ? Peut-on déterminer seul et unilatéralement ce qu’elle recouvre, ses objectifs et ses modalités ?

    Si le nombre d’entreprises familiarisées avec le principe de la Responsabilité Sociétale & Environnementale est encore trop faible, il ne cesse de progresser.

    Comme le prouve une étude de l’INSEE de 2011 :
    « Deux tiers des sociétés de 50 salariés ou plus connaissent la notion de RSE ».

    Or en France, près de la moitié des emplois est assurée par des entreprises de moins de 50 personnes.

    Selon une étude INSEE de 2012, 99% des entreprises comptent moins de 50 salariés, dont 67% d’entreprises unipersonnelles (artisans, commerçants et professions libérales) contre seulement 55% en 2003.

    (lire la suite…)

    • Cette prise de conscience de la RSE est indispensable et urgente :

      non seulement de la part des entreprises,

      et bien sûr des consommateurs dont le mode de consommation oriente le
      fonctionnement de l’économie,

      mais également des pouvoirs publics qui ont encore beaucoup trop tendance à
      dissocier les intérêts économiques de leur contrepartie sociétale et
      environnementale, en particulier du point de vue de leurs conséquences en
      termes de risques sanitaires.

      ● C’est d’ailleurs pour dénoncer un tel état de fait qu’une chercheuse, spécialiste des cancers professionnels, a refusé la Légion d’Honneur, pour dénoncer “l’indifférence” qui touche la santé au travail et l’impunité des “crimes industriels” (voir l’article du Point, consacré à cette protestation d’Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche honoraire à l’INSERM).



      Mais tous les acteurs économiques ne sont pas égaux pour gérer leur RSE

      ● Alors que les grandes entreprises se sont emparées des concepts de développement durable et publient chaque année des rapports RSE tout à fait impressionnants quant à leur forme, certaines d’entre elles peuvent dans le même temps soumettre leurs partenaires économiques de filières (fournisseurs, sous-traitants) à des pressions tarifaires incompatibles avec leur propre qualité sociétale et environnementale (QSE), les poussant à la faute ou les obligeant à délocaliser leurs activités vers des territoires à bas coût et à moindre qualité…

      ● Or le différentiel de QSE entre une PME locale et une PME d’un territoire à bas coût est généralement constitutive d’un processus de dumping absolument destructeur en France (emploi) comme sur le territoire de production délocalisée (impacts sociaux et environnementaux négatifs).

      ● L’enjeu pour les TPE et PME française est donc double :

      Faire reconnaître la réalité du dumping mettant en cause la RSE de leurs concurrents, voire celle de leurs donneurs d’ordre ; ce qui revient à terme à enrayer ce processus hémorragique en redéfinissant les bases de leurs partenariats économiques.

      Accroître leur autonomie économique par leur propre valorisation RSE / QSE, en la rendant “visible” de clients potentiels (entreprises ou consommateurs) inscrivant également leur démarche dans une évolution qualitative authentique.

      Un tel rapprochement étant un objectif fort du programme FRANCE DURABLE ®.

Beaucoup de PME et TPE risquent de demeurer à l’écart de cette évolution RSE incontournable, faute de disposer des moyens en propre de la gérer de manière autonome. Le programme FRANCE DURABLE invite donc celles répondant à ses objectifs, à rejoindre sa communauté d’entreprises responsables en vue d’une mise en commun de moyens méthodologiques.

Nous vous invitons à consulter notre approche de l’ISO 2600
sur le site de l’agence “Made in Transparency” :

Cliquer :


Pourquoi la RSE ? L’essentiel de la problématique de responsabilité des acteurs économiques

Nous vous proposons une analyse du système de la mondialisation consumériste

… en images, et à la portée de tous.

The Story of Stuff
(l’histoire des choses)…

En remontant les filières de production et de distribution, et en suivant les produits jusque après leur fin de vie

Pour accéder au reportage : cliquer sur l’image, puis sélectionner la langue souhaitée

Cliquer sur l’image :

Version française en 3 parties disponible sur YouTube :

►►►Partie 1 sur 3 - Cliquer :Partie 2 sur 3 - Cliquer :Partie 3 sur 3 - Cliquer :
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… ces reportages illustrent avec une grande cohérence l’ensemble des enjeux systémiques de RSE et de Développement Durable.

Partant de l’Analyse du Cycle de Vie des produits, ils mettent en évidence les interactions entre un mode de production et de consommation qui s’avère non durable.

La durée de vie décroissante des équipements électroniques et de l’électroménager, les modes de production toxiques de l’industrie textile délocalisée, l’exploitation des travailleurs de ces filières, ne doivent rien à une quelconque défaillance du système.

C’est un système low cost voulu ainsi et programmé dans ce but. Ses impacts négatifs, au Nord comme au Sud, sont multiples et combinés : environnementaux et sanitaires, socioéconomiques, géopolitiques, etc.

Obsolescence programmée :
« La mort programmée de nos appareils » (Cash Investigation)

Cliquer sur l’image :


Mortels, nos SmartPhones ! :

Cliquer sur l’image :

►►►Guerre du coltan en AfriqueExploitation humaine en AsiePoubelle mondiale en Afrique
►►►►►..►► Cliquer :►►►► Cliquer :►►►►.. Cliquer :
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Pour une investigation plus approfondie en Chine
« Foxconn - une enquête sur la face cachée d’Apple »
Cliquer :

  • Ainsi, un même bien de consommation courante cumule les impacts problématiques relevant de la Responsabilité Sociétale et Environnementale des industriels, comme de celle des pouvoirs publics qui n’interviennent pas ou très insuffisamment. Voyons en quoi la QSE de ce produit pose problème.

    (lire la suite…)

    • C’est non seulement la sécurité du consommateur qui est menacée par l’utilisation du téléphone mobile lui-même, mais également celle de l’ensemble de la population, du fait de la multiplication des antennes-relais et de leur puissance d’émission.
      Les conditions de travail, de l’extraction des matières premières, à la fabrication des appareils, jusqu’au retraitement des déchets, sont intolérables.
      Les impacts négatifs sur les sociétés sont multiples, de la guerre civile au Congo, jusqu’à l’addiction de nouvelles générations d’utilisateurs dont, notamment, l’attention en classe et la capacité d’étudier pâtit de plus en plus…
      Le contexte politique et sociétal qui prévaut, de l’extraction du coltan au Kivu au travail dans les usines en Chine, est en lien direct avec une situation plus générale de violation des droits fondamentaux de ces populations.
      Quant aux impacts environnementaux, leur bilan très négatif est aggravé par la faible durée de vie des appareils, qui conduit à leur renouvellement anticipé et, de ce fait, à l’accélération des dommages collatéraux de ce secteur économique.
      Le modèle économique de ce type de produit est doublement abusif : l’obsolescence programmée trompe et escroque le consommateur, et les profits réalisés du fait de l’exploitation humaine tout au long de la filière de production et de destruction, pourraient relever d’une qualification de crime économique contre l’humanité, si elle existait…
      Inutile, dans ces conditions, de préciser que les marques concernées sont des contre-exemples de gouvernance RSE !
      Mais il est essentiel d’ajouter que rien de cela ne serait possible, si les filières industrielles, commerciales et financières mondialisées ne se caractérisaient avant tout par leur opacité.

Pourtant des solutions existent.
Elles relèvent d’une gestion RSE transparente
de tous les acteurs économiques.

Mais est-il réaliste de ne compter que sur une démarche RSE volontariste des acteurs économiques, alors que les instances internationales et supranationales (OMC, FMI, Commission Européenne), adeptes inconditionnels de la doctrine néolibérale à l’origine de la crise économique systémique actuelle, continuent de promouvoir une dérégulation économique irresponsable car dangereusement déresponsabilisante ?

Un expert en criminologie économique, le commissaire divisionnaire Jean-François GAYRAUD, analyse et dénonce « Le nouveau capitalisme criminel », et plaide au contraire pour une régulation politique de l’économie par les États.

Voir également nos pages :
« Homo praedator… Homo terminator ? »
« La Dette Publique est-elle l’arme des marchés contre les États ? »


Transparence, traçabilité et origine réelle, pour une qualité prouvée

Il s’agit du point de départ d’une gestion de la Responsabilité Sociétale et Environnementale de toute filière de produit ou de service.

  • La récente affaire de la viande de cheval retrouvée dans des préparations surgelées, à la place de la viande de bœuf affichée sur l’emballage, est emblématique à plus d’un titre de l’aberration des pratiques liées à la mondialisation des échanges économiques et à la division internationale du travail.

    Lire à ce sujet l’article du SUD-OUEST publié le 10/02/2013

    (lire la suite…)

    • Un simple cas d’école ?

      Le cas de l’entreprise Spanghero épinglée dans ce scandale n’est que l’arbre qui cache la forêt de la mondialisation commerciale ; la filière incriminée conjuguant l’opacité des flux de marchandises et celle des flux de capitaux.

      C’est celle-ci qui permet tous les dérapages : dumping (bas coûts roumains contre coût de la protection sociale en France), marges indues des intermédiaires commerciaux, évasion fiscale (facturation dans un paradis fiscal - Chypre - par l’intermédiaire hollandais, un “broker” spéculant sur le prix de la matière première) et tromperie des consommateurs grugés à la fois sur le prix et sur la qualité.

      Cependant, il serait fort regrettable que les efforts de Laurent Spanghero, son fondateur revenu à la barre pour tenter de la sauver, ne bénéficient pas du soutien de son marché, à la condition d’une transparence désormais sans faille.

      De telles pratiques résultent du laxisme de la législation en vigueur
      …et de l’incohérence de ses justifications :

      les politiques cèdent au prétexte avancé par les entreprises mondialisées,
      selon lequel l’application d’une traçabilité totale et fiable reviendrait trop cher,

      il leur est donc permis de réduire les coûts au détriment de la qualité et de la
      sécurité des consommateurs…

      ce qui ne signifie pas que le prix de vente final soit plus avantageux que celui des produits locaux, mais que la capacité de nuisance concurrentielle de ces produits opaques à l’égard des productions locales provient d’une marge anormale obtenue au détriment de la qualité.

      Voir à ce sujet notre page « Le prix qui tue »



      Pour l’essentiel…

      les délocalisations sont facilitées par ce “trucage” du rapport qualité / prix
      … entretenu par l’opacité des filières, et et donc par l’ignorance de leurs pratiques :

      or c’est cette réduction des coûts de production qui incite à délocaliser, au
      détriment de l’emploi des consommateurs et de leur sécurité,

      quant au prétexte du surcoût qui découlerait d’une gouvernance RSE digne de
      ce nom, il ne tient pas, au regard des marges prélevées par tous les
      intermédiaires de la filière, les véritables gagnants de ce système biaisé.



      En d’autres termes…

      les perdants se situent aux deux extrémités de la filière :

      Ce sont les consommateurs et les producteurs (ou plus précisément, les travailleurs de la production, et souvent même ceux de la distribution).

      C’est-à-dire ceux qui génèrent le flux financier de l’activité économique par leur
      pouvoir d’achat, et les second qui le valorisent par leurs investissements
      et leur travail.

      Ainsi, la compétitivité de produits émanant de ces filières opaques est
      incompatible avec la qualité imposée aux productions locales, comme avec
      l’intérêt général des populations.



      La cerise sur la tarte à la crème du néolibéralisme : le laisser faire !

      ● Alors que la loi exclusive du marché voulue par les néolibéraux :

      a brouillé toutes les cartes, au détriment de l’intérêt économique général,

      a éparpillé géographiquement les filières de production et intensifié les
      transports internationaux,

      et a rendu de plus en plus complexe le contrôle par les pouvoirs publics du
      respect de la règlementation en vigueur en matière de sécurité des
      consommateurs par les produits de toutes provenances,

      ● ces mêmes fondamentalistes du libéralisme économique exigent des États qu’ils réduisent leur champ d’action et leurs moyens financiers, donc leur capacité d’intervention et de contrôle des pratiques économiques.

      Cherchez l’erreur…


RSE : une qualité des pratiques économiques au service d’une qualité vitale en tout lieu.

RSE et QSE : on n’a rien sans rien…

Nous décrivons les conséquences sociétales et environnementales de différentes types de filières mondialisées

ci-dessus, une filière de production d’un téléphone mobile, sous l’angle de son contexte RSE,

ou de filières de l’habillement, sous l’angle de la structure des coûts et des prix,
sur notre page « Le prix qui tue ».

En matière de politique développement durable et de gouvernance RSE des entreprises, deux types d’approches s’opposent.


  • La première, qui a la préférence de nombreuses marques, consiste à tenter de s’affranchir du bilan RSE négatif de leurs filières en se déresponsabilisant des comportements de leurs partenaires économiques, et à limiter leur RSE à leurs propres sites (bureaux d’étude, gestion administrative et marketing).

    Le “modèle Nike a été adopté par la plupart des marques multinationales :


    ►►►►●●●Marketing
    ►►►►►►► 
    ►►►►►►MARQUE
    ►►►► ►►►
    ►►►►Production►►Consommation

    Voir également notre page : « Le prix qui tue ! »

    (lire la suite…)

    • La communication RSE des marques : une approche coupe-feu
      … visant uniquement à servir leur image ?

      Une évaluation RSE limitant son champ d’analyse aux sièges sociaux ne manque généralement pas de relever la politique remarquable des marques en matière environnementale (locaux HQE, recyclage du papier et des cartouches d’encre, etc.) et sociale (comité d’entreprise performant, éventuellement une politique salariale haut de gamme), voire le financement de leurs fondations dédiées à des actions fort louables…

      Malheureusement, une telle démarche ne suffit pas à rendre compte de la qualité sociétale et environnementale (QSE) des produits et des services. Laquelle dépend de la RSE de l’ensemble de leur filière.

      Ce qui ne permet évidemment pas d’améliorer significativement l’impact global d’une activité économique, en termes de développement durable.

      ● Le magasine Alternatives Économiques dénonçait déjà en 1993 cette stratégie de l’évitement (politique de l’autruche et irresponsabilité), dans une enquête intitulée :

      « Nike: l’éloge de la loi de la jungle »

      Cliquer :



      Le “modèle Nike” a largement fait école en 30 ans
      … au détriment de la qualité sociétale et environnementale des produits :

      ● Il consiste en un schéma très simple :

      Sa finalité : l’optimisation des profits des actionnaires de la marque.
      Jusque là, rien de très original…

      Déjà en 1993, les 13 administrateurs de Nike touchaient collectivement 2 fois plus que le salaire cumulé des 6.500 ouvriers d’une usine coréenne sous-traitante.

      Sa cible commerciale : des consommateurs jeunes, très attachés à leur
      image et disposant d’un pouvoir d’achat suffisant (la classe moyenne des
      pays “riches” et la classe supérieure ailleurs)

      Malheureusement, la fièvre acheteuse aveugle le plus souvent le consommateur fashion victim. Par ignorance ou par indifférence, il se fait également le complice de cette stratégie de marques qui l’abusent autant qu’elles exploitent les plus pauvres et impactent l’environnement, à des milliers de kilomètres de nos points de vente.

      Il n’est pourtant pas nécessaire d’être expert en RSE pour comprendre la stratégie d’un tel système. Il suffit d’être curieux, comme le prouve ce blog fort perspicace :

      « NIKE : les recettes d’un succès »
      Cliquer :

      Son levier : l’image. La priorité est donnée au marketing.
      Sa publicité repose sur le choix d’icône mondiales du sport, dans lesquelles
      cette cible marketing s’identifie à l’échelle planétaire.

      Alors qu’à sa période de gloire, Michael JORDAN touchait environ 20 millions de dollars par an de Nike pour sa prestation publicitaire, la marque à la virgule rémunérait Tiger WOODS 30 millions de dollars en 2009

      Sa cible productive : la main d’œuvre vulnérable de territoires à bas coûts,
      pléthorique et peu ou très mal protégée par sa réglementation sociale locale,
      voire soumise par un système politique totalitaire, complice des apporteurs de
      devises étrangers…

      ● En septembre 1992, une grève éclata en Indonésie chez un sous-traitant de Nike. Les grévistes réclamaient une augmentation de 0,25 dollars par jour, c’est-à-dire un salaire journalier de 1,50 dollars au lieu de 1,25 dollars. Leur action fut suivie par d’autres usines. Le gouvernement indonésien décida d’interdire à l’avenir tout mouvement de grève.

      Traduction en termes de responsabilité sociale (conditions de travail et rémunérations) et sociétale (impact sur la société) :

      Un couple d’ouvriers travaillant alors en Asie pour Nike, parents de 2 enfants, ne parvenait à couvrir que 62% des besoins vitaux de leur famille. En conséquence, le niveau des rémunérations du travail effectué dans de telles conditions en Asie ne peut qu’aggraver le phénomène du travail des enfants dans les pays producteurs.

      En 1993, les ouvriers asiatiques des sous-traitants de Nike étaient payés en moyenne 40 dollars par mois (moins de 500 dollars par an) pour une durée de travail allant jusqu’à 12 heures par jour. Leur rémunération représentait 0,2% du prix de vente d’une paire de chaussures, alors que près de 4 fois plus revenait aux actionnaires.

      Alors, pourquoi ne pas s’en tenir aux justifications de Nike à l’époque ? La marque avançait le fait qu’elle n’était pas l’employeur direct de ces ouvriers et qu’elle n’était donc pas responsable de la politique sociale de ses sous-traitants…

      Eh bien tout simplement parce que dans le même temps, Nike précarisait ses contrats passés avec ses fournisseurs en les renégociant tous les mois, et en jouant la concurrence entre producteurs. Cette pression permanente du rapport qualité/prix ne jouait évidemment pas en faveur des conditions de travail et des salaires…

      Mais dans ce cas, il ne s’agit pas d’un partenariat économique équilibré permettant à un sous-traitant de gérer sa propre RSE, mais d’une pratique équivalent à un sourcing, c’est-à-dire à l’achat auprès des fournisseurs les moins chers, de produits répondant le mieux possible aux attentes techniques de la marque, sans se préoccuper des conditions de production. Ces dernières ne pouvant qu’être impactées négativement par la recherche permanente des prix les plus bas.



      Historique de la gouvernance RSE des marques planétaires

      Dans les années 90, régulièrement ciblée par les organisations de défense des droits fondamentaux des populations, et en particulier des enfants, Nike décida de mettre en place un code de conduite et un contrôle social de ses fournisseurs.

      Cliquer :
      « Nike face à la controverse éthique relative à ses sous-traitants » - 2003

      ● Mais si Nike était médiatiquement en tête de ces dérapages à répétition du fait de son leadership commercial, la plupart des marques de vêtements et d’articles de sport ayant opté pour un système similaire basé sur la délocalisation et l’externalisation de leur production et tout aussi concernées.

      Car si la marque Nike s’est distinguée en étant le précurseur d’un modèle qui fait d’ailleurs la fierté de son cofondateur Philip H. Knight, elle est devenue l’archétype de la mondialisation économique, au même titre que Apple ou WalMart, numéro un mondial de la grande distribution (GD) auquel nous devons le concept de “Walmartisation” du monde…

      ● Si leurs élèves, multinationales de toutes origines, avaient jusqu’à récemment rarement dépassé leurs maîtres, leur concurrence exacerbée par le libre-échange a eu pour conséquence d’accélérer et d’aggraver le processus de financiarisation de l’économie réelle.

      Ces magiciens du profit sont les véritables bénéficiaires de la mondialisation commerciale et de la globalisation financière.

      Voir également notre page : « Les gagnants et les perdants de la mondialisation »

      ● Mises sous le feu des projecteurs, craignant pour les conséquences financières d’une altération de leur image, certaines marques de vêtement rejoignirent des programmes conduits par des ONG (parfois leurs propres détracteurs) ou des organisations internationales telles que l’OIT (Organisation Internationale du Travail).

      Ces partenariats leur permettant de bénéficier à moindre coût d’un accompagnement spécialisé, ainsi que de la crédibilité procurée par un regard extérieur en matière de responsabilité sociale. Crédibilité cependant limitée par la dépendance financière de ces partenaires sociaux d’un nouveau genre, à l’égard de leurs clients ou sponsors…

      Voir également notre page : « Codes de conduite RSE »



      Peut-on en conclure pour autant que le problème est réglé ?
      … Loin de là.

      Cliquer :
      Vietnam - « Nike avance à tous petits pas! » - 03.10.02
      Cliquer :
      Vietnam - « Une usine de Nike fermée après des heurts » - 03.04.2008
      Cliquer :
      « Haute tension au Cambodge concernant le salaire minimum » - septembre 2010
      Cliquer :
      « Nike taclé en Indonésie pour ses pratiques inconvenantes envers les ouvriers » - 01.02.2013

      20 ans plus tard, c’est au Bangladesh, au Cambodge et ailleurs que les ateliers de confection brûlent ou s’effondrent sur des ouvrières traitées au mépris de tout droit du travail. De plus, leurs rémunérations de l’ordre de 30 euros par mois leur permettent à peine de survivre.

      Le 24 avril 2013, l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza de Dacca au Bangladesh fit 1.127 morts. Le salaire mensuel des ouvrier(e)s qui y travaillaient en sous-traitance pour les marques occidentales du secteur de l’habillement était de l’ordre de 30 dollars. Le salaire minimum légal local était de 38 dollars, soit environ de 1,50 dollars par jour, après une augmentation de 80% en 2010, au terme de plusieurs mois de manifestations violentes.

      ● Compte-tenu de l’augmentation annuelle du coût de la vie et des prix dans les pays occidentaux durant cette période, cela signifie que la part de la rémunération de la main d’œuvre des Sweatshops a dimininué, permettant aux profits des actionnaires d’augmenter sans cesse.

      Les milliardaires du secteur de l’habillement, de l’électronique et de la grande distribution ont donc encore de beaux jours devant eux, au prix de la misère et du sang des millions de sacrifiés de la mondialisation néolibérale et du libre-échange, et de la désindustrialisation des pays occidentaux en voie de sous-développement (PESD).

      Cliquer :

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      Voir également notre page : « des gagnants… et des perdants »

      Mais pour l’heure, le concept central de leur business plan n’est toujours pas la RSE mais bien la PSE, c’est-à-dire un stratégie délibérée et méthodique de Prédation Sociétale et Environnementale.

      Voir notre page : « Homo praedator… Homo terminator ? »

      Cliquer :
      « L’accord textile au Bangladesh divise Américains et Européens » Le Monde.fr - 14.05.2013

      Or c’est bien sur la totalité de la filière d’un produit ou d’un service que se
      structurent son coût total et la stratégie financière d’une marque.

      Quant à l’argument de l’indépendance des sous-traitants à l’égard de leurs
      clients, et donc de leur responsabilité unilatérale en matière sociale et
      environnementale, il ne tient évidemment pas.



      Quels sont les potentiels effectifs et les réalités des progrès RSE ?

      ● La plupart des marques planétaires se caractérisent par une part très faible des coûts salariaux dans le prix final de leurs produits . Une augmentation significative des salaires n’est donc pas susceptible de les mettre en danger en termes de viabilité économique. De ce point de vue, leur potentiel d’amélioration de la qualité sociétale et environnementale (QSE) de leurs produits est non seulement réelle, mais considérable.

      ● En revanche, nous devons constater qu’en 20 ans, l’évolution des rémunérations des salariés et sa part dans le prix final de leurs produits n’a guère évolué. Car lorsque le développement économique (par ailleurs très inégalitaire et non soutenable) des régions de production conduit à une augmentation du niveau des salaires sur le marché du travail, les marques poussent leurs sous-traitants ou leurs fournisseurs à re-délocaliser la production vers d’autres régions ou d’autres pays à coûts inférieurs, où les populations présentent les caractéristiques de vulnérabilité souhaitées.

      Il est donc nécessaire de se rendre à l’évidence : pour que la gouvernance RSE des entreprises porte ses fruits en termes de développement durable, une double condition s’impose.

      D’une part, la volonté réelle des acteurs économiques est fondamentale,
      leur capacité pouvant toujours être renforcée par des soutiens extérieurs.
      Mais elle n’est pas compatible avec une recherche inconditionnelle de profit.

      D’autre part, la sécurisation des dispositifs de responsabilisation économique,
      la reprise en main par les États de leur rôle de régulation, de réglementation et
      de contrôles étant indispensable, comme socle de démarches volontaires
      de progrès RSE.



      Car une filière de production est orientée en fonction du pouvoir
      …que les partenaires économiques exercent les uns sur les autres.

      ● Ainsi, si les prix imposés par les marques aux producteurs ne permettent pas à ces derniers d’assumer les coûts sociaux et environnementaux permettant à leurs salariés de travailler dans des conditions d’hygiène et de sécurité suffisantes, de percevoir des salaires compatibles avec le développement humain que tente de mesurer l’indice du même nom (IDH = indice de développement humain), et de prévenir la pollution de leur environnement, ce sont bien les marques qui sont responsables d’un tel état de fait.

      Si malgré un prix durable payé par la marque aux producteurs, les pratiques de ce dernier demeurent mauvaises, sa propre responsabilité est engagée. Mais il incombe toujours à la marque de remédier à cette situation :

      soit en accompagnant un sous-traitant de bonne foi désireux de remédier à
      ses manques (accompagnement méthodologique, formation, équipements
      adaptés, etc.)

      soit en changeant de sous-traitant si ce dernier n’est pas sincère.

      Mais s’il est un argument non recevable, c’est bien le sempiternel : « Nous ne savions pas… »

      ● Il est alors facile de comprendre combien la traçabilité des filières est capitale pour parvenir à gérer efficacement la qualité sociétale et environnementale des produits et des services, qui dépend de la gouvernance RSE de tous les partenaires économiques d’une même filière. Ce qui suppose un niveau de transparence économique suffisant de la part de chacun d’entre eux.

      C’est à l’issue d’un procès perdu par NIKE contre un citoyen américain, Marc Kasky, qui poursuivait la compagnie depuis des années pour publicité mensongère concernant ses affirmations quant aux conditions de travail chez ses sous-traitants, qu’elle publia pour la première fois en 2005 leur liste et leur localisation : pas moins de 700 usines dans le monde

      Cette localisation permit de mettre au jour la réalité des pratiques sociales, notamment les pressions et l’exploitation subies par les travailleurs, parmi lesquelles de nombreuses heures supplémentaires imposées et non rémunérées, assimilables à du travail forcé.



      Ainsi, à qualité technique apparemment équivalente d’un territoire à l’autre
      la qualité sociétale et environnementale (QSE) ne l’est pas !

      Les pro mondialisation néolibérale et les ingénus argueront que les marques et autres entreprises multinationales procurent un travail à des millions de personnes dans les pays émergents et les pays en développement (PED).

      Ce seul fait serait plus important que les conditions sociales et environnementales de production, et qu’un niveau de salaires compatibles avec le développement humain des territoires concernés.

      Est-ce si surprenant ? Certainement pas, si nous nous rappelons qu’au XIXe siècle, certains anti-abolitionnistes s’opposaient à l’abolition de l’esclavage, officiellement dans l’intérêt des esclaves et au nom de la responsabilité de leur maître, consistant à leur assurer sa protection et les moyens de leur existence…

      Le consommateur peut estimer ne pas être concerné par le fait qu’un produit soit fabriqué à l’étranger plutôt que localement.

      ● À première vue, un produit provenant d’un territoire à bas coût et un produit fabriqué localement peuvent paraître de même qualité. Surtout dans le cas de marques mondiales de grande consommation (vêtements, électronique) dont le design et le conditionnement sont identiques. C’est si vrai que la contrefaçon a explosé et menace certaines d’entre elles, qui deviennent l’arroseur arrosé, en quelque sorte.

      Mais ce sentiment est loin de refléter la réalité, comme nous le rappelle la campagne DETOX lancée par l’ONG Green Peace.

      Voir notre page « Le prix qui tue ».

      ● Il peut également être indifférent aux conditions sociales et environnementales de production (la QSE de la filière) et à leurs conséquences, ailleurs…

      Mais dans ce cas, il se trompe à plus d’un titre.

      Non seulement, ce qui tue un ouvrier peut souvent menacer le consommateur.

      Et la contamination locale de l’environnement finit généralement par se globaliser à l’échelle planétaire, car les petits ruisseaux aboutissent aux océans, et l’atmosphère ne connaît pas de frontières…

      Tout produit importé (même d’un autre pays d’Europe) vient en soustraction

      de notre balance commerciale.

      Il constitue un manque à gagner pour le budget de l’État (absence de fiscalité des entreprises de production), pour le financement de notre protection sociale (absence cotisations sociales des entreprises de production) et pour le pouvoir d’achat global (perte d’emplois).

      Voir notre page : « 10 raisons de produire et consommer local »

      Donc à terme, *le consommateur devra :

      soit payer davantage d’impôts* pour combler ce déficit (dette publique),

      soit voir stagner son salaire (au prétexte d’améliorer notre compétitivité) et régresser ses acquis sociaux (recul de l’âge de la retraite, déremboursement de ses dépenses de santé et privatisation de sa protection médicale, etc.)

      C’est précisément ce processus qui s’accélère en Europe depuis 2008…

      Or celui-ci ne résulte pas simplement d’une crise conjoncturelle, la crise financière de 2008, qui n’est en réalité qu’une conséquence du même phénomène beaucoup plus vaste et profond de prédation économique mondialisée : spéculation financière, évasion fiscale et destruction nette de valeur. La valeur ajoutée financière vampirisant l’énergie vitale de l’économie réelle…

      Voir également notre page :
      « Consommation, production et développement socioéconomique local »

      Aujourd’hui, ce sont les populations qui en subissent les conséquences. Mais le malheur des uns ne peut faire durablement le bonheur des autres.

      Sans doute les magiciens néolibéraux ne l’avaient-ils pas prévu, mais il est plus que probable que « la main invisible » qui leur est si chère finisse réellement par s’incarner, non plus en un Père Noël des salles de marchés, mais en un père fouettard auquel ils auront cette fois beaucoup de mal à échapper…

  • La seconde, seule apte à améliorer significativement l’impact de l’économie sur les sociétés humaines et les écosystèmes, suppose un changement en profondeur de philosophie économique, de la part des marques comme d’autres types d’entreprises, de leur stratégie et de leurs pratiques, sur l’ensemble de leurs filières et de leurs activités économiques, non seulement au niveau de leurs sites en propre, mais aussi chez leurs partenaires de filière.

    Ce qui suppose un rééquilibrage des rapports de force entre une entreprise et tous ses partenaires économiques, et un niveau de transparence permettant d’assurer la crédibilité de sa démarche RSE, pour une coopération constructive avec ses clients ou usagers, ses salariés et les pouvoirs publics.

    Le “modèle RSE de rapprochement entre production et consommation durables :

    ►►►Communication responsablede et sur l’ensemble de la filièredu produit ou du service
    ►►►►► ►►►►► ►►►►► 
    ►►Production durableDistribution responsableConsommation durable

    (lire la suite…)

    • Il s’agit d’une approche intégrée :

      ● Le champ d’analyse de la RSE et le champ d’action de la gouvernance d’une entreprise doit s’étendre à l’ensemble de ses filières de produits ou de services.

      C’est donc un investissement à long terme qui implique :

      de ne pas changer constamment de fournisseurs, dans une logique de
      recherche des prix les plus bas (sourcing spéculatif),

      au contraire, de construire une relation de long terme avec ses sous-traitants,
      et de s’assurer que ses fournisseurs agissent de même.

      ● Une entreprise doit concentrer sa politique RSE sur son cœur de métier, en termes de produit ou de service.

      Par exemple, si l’on analyse celle d’un établissement financier :

      ses pratiques sociales et environnementales au niveau de son siège ou de son
      réseau d’agences sont une chose importante,

      mais son évaluation RSE ne doit en aucun cas faire abstraction de ses “filières
      produits et services”. C’est-à-dire quelles activités finance-t-elle par son crédit,
      d’où ses fonds proviennent-ils, et où et auprès de quison argent est-il placé ?

      Les pratiques de certains établissements financiers et leurs conséquences ont été mieux comprises par le public lors de la crise financière de 2008 :

      implantations dans les paradis fiscaux,
      toxicité de certains produits financiers structurés,
      conséquences sur la vie des emprunteurs et des épargnants floués,
      non disponibilité pour le financement de l’économie réelle,
      des fonds consacrés à la spéculation financière, etc.

      Que ce soit sur papier recyclé ou sur papier glacé, les rapports RSE de ces établissements rendent-ils réellement compte de leurs pratiques ?



      La RSE d’une filière de produit locale “intégrée” est la plus simple à gérer
      … et la plus pertinente en termes de développement durable.

      ● Une filière de production et de distribution locale relève d’un même système réglementaire, donc du même niveau d’exigence qualitative légale. Plus cette filière est intégrée (nombre minimal d’intervenants économiques de production, de prestation de services et de distribution) et moins leur responsabilité est diluée. Dans ce cas, il est d’autant plus aisé pour eux de coopérer en vue :

      d’une gestion commune de la qualité durable de leurs produits et services,
      allant au-delà de l’exigence légale,

      et d’une valorisation commune de cette QSE auprès de leurs clients,
      particuliers ou professionnels.

      ● L’efficacité de cette valorisation dépend à la fois de sa pertinence RSE et de la capacité des consommateurs à la prendre en compte :

      d’où l’importance accordée par la norme RSE ISO26000 au rapprochement
      d’une production et d’une consommation durables (PCD),

      et le triple effort du programme FRANCE DURABLE consistant à offrir
      au public un décryptage de ces enjeux, à proposer aux entreprises locales
      un accompagnement RSE commun, et à rechercher le soutien des pouvoirs
      publics en vue de ce rapprochement d’une production et d’une consommation
      durables.



      La structure explicite du prix, le détail des coûts et des marges
      … constitue le canevas de l’évaluation de la responsabilité et de la qualité sociétale et environnementale.

      Voir nos pages :

      « privilégions le prix durable ! »

      « Le vrai prix de la Qualité Sociétale et Environnementale »



L’avènement d’une nouvelle économie ?

Au début des années 2000, la bulle Internet gonflée par l’emballement de l’engouement spéculatif et l’effet d’aubaine, fit FLOP.

C’est pourtant cette bulle que l’on considérait comme LA nouvelle économie. Si depuis, Internet a confirmé sa nature révolutionnaire quant au potentiel que recèle la toile, il se double évidemment de risques à la mesure de ses possibilités. Et il lui reste à trouver ses modèles économiques en accord avec l’intérêt le plus général possible de ses utilisateurs.

  • Pour notre part, c’est toute économie responsable, enfin respectueuse des individus comme des sociétés humaines, et de la Nature dont dépend l’avenir de notre espèce comme de toutes les autres, que nous qualifierions volontiers de nouvelle économie.
  • Pourtant, au cœur de nos institutions et de notre système éducatif, des voix condamnent déjà le principe même de responsabilité sociétale et environnementale des acteurs économiques comme une perversion de la liberté d’entreprendre, un crime de lèse-libéralisme, un suppôt travesti du démon protectionnisme

Une inversion des valeurs toujours d’actualité qui, si nous ne réagissons pas plus énergiquement dans le cadre de nos prérogatives citoyennes, risque encore assez longtemps de faire tourner le monde à l’envers et de nous faire marcher sur la tête…

Parole de “libertarien
(à ne pas confondre avec “libertaire“…)

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