Parties concernées, parties intéressées & parties prenantes de l’entreprise


Le champ d’interaction entre l’entreprise, l’environnement, la société et l’humanité.


L’entreprise interagit avec différentes “parties” dont nous donnons notre définition en page :

« Développement durable - Parties concernées, parties intéressées & parties prenantes »



L’entreprise doit assumer envers elles un ensemble de responsabilités, que nous exposons en page :

« RSE : Responsabilité Sociétale & Environnementale »

Voir notre définition du terme « RSE : Responsabilité Sociétale & Environnementale » en page Glossaire



Mais la réciproque est également vraie.

  • Les choix et les comportements des consommateurs, des associations assurant leur défense, des salariés et de leurs représentations syndicales, des pouvoirs publics et même de l’État (notamment son positionnement à l’égard des organisations économiques supranationales) sont déterminants pour la viabilité, la rentabilité et la compétitivité des entreprises.



Cette coresponsabilité des parties prenantes de l’activité économique conditionne sa soutenabilité.

  • Une activité économique est soutenable lorsqu’elle permet de répondre aux besoins actuels des populations, sans leur nuire par ailleurs, ni affecter l’environnement et, prenant en compte le facteur temps, sans hypothéquer l’avenir de l’humanité, notamment par :

une contamination toxique persistante (susceptible de se transmettre de génération en génération,
voire de compromettre la fertilité ou de provoquer des mutations génétiques),

ainsi que l’altération ou la destruction des écosystèmes et le dérèglement du climat.

  • De tels enjeux relèvent donc de l’intérêt général des populations contemporaines et même de l’humanité, comme jamais dans son histoire. Or la notion d’intérêt général fait automatiquement écho à celle de démocratie :

qui a la légitimité de décider de l’intérêt d’autrui ?

  • Mais elle soulève également un autre point tout-à-fait essentiel, celui de la capacité de décider de ce qui est souhaitable ou non :

qui détient la connaissance ?

et sans doute plus important encore, qui détient la sagesse nécessaire ?



Car au-delà de la connaissance scientifique indispensable, elle-même mouvante, se pose la question de l’éthique, celle du regard que l’espèce humaine est en mesure de porter sur elle-même aujourd’hui, ainsi que sur son parcours historique et sur son évolution future.

De sa dimension sociétale à ses enjeux de civilisation, la responsabilité sociétale et environnementale de l’économie doit intégrer des considérations dépassant de beaucoup de simples critères techniques normatifs.


La balle est donc plus que jamais dans le camp des décideurs politiques.


  • L’idéologie libérale juge naturel le fait que le développement économique des territoires les conduise au glissement progressif de leur activité du secteur primaire au secteur secondaire, puis de celui-ci vers le secteur tertiaire.

    (lire la suite…)

    • ● Cette vue est étroitement associée aux principes de spécialisation des territoires et de division internationale du travail, qui n’ont rien de naturel, mais relèvent au contraire d’une organisation économique typiquement capitaliste qui, au nom de l’efficacité économique, privilégie sa rentabilité financière plutôt que l’intérêt réel et durable des populations, et notamment l’emploi. Or nous constatons de crise en crise les limites d’un tel système.

      Différences de progression de la “tertiarisation” de l’emploi dans l’Union Européenne


      Voir les documents suivants :

      « La tertiarisation de l’économie française et le ralentissement de la productivité entre 1978 et 2008 »
      (en réalité il faut comprendre « un ralentissement de la progression de la productivité… »)

      Cliquer :

      ● Mais nous devrions bien sûr nous poser tout d’abord la question de l’utilité d’une activité économique pour un territoire et sa population, c’est-à-dire sa capacité de répondre à ses besoins, plutôt que de miser exclusivement sur sa rentabilité financière à court terme.

      « Soixante ans d’économie française : des mutations structurelles profondes de 1949 à 2007 »
      (à la veille de la crise des subprimes qui affecte encore aujourd’hui l’ensemble de l’économie mondiale)

      Cliquer :

      ● Nous pensons à l’inverse que le recul de l’agriculture et la désindustrialisation résultent non seulement de la pression concurrentielle croissante de ces secteurs d’activité, mais aussi de la régression de la rémunération du travail par rapport à celle du capital qu’elle entraîne. Ce qui ne traduit pas un processus de développement socioéconomique d’un territoire, mais au contraire son déclin et sa mise en danger par sa perte de capacité à assurer son auto-suffisance.

  • Mais les décideurs politiques parviendront-ils à reprendre les rênes de la régulation économique ? Après plusieurs décennies de formatage néolibéral des mentalités, sont-ils encore (ou enfin) persuadés que cette mission leur incombe bien ?

    Car faute de régulation, la mise en concurrence frontale des entreprises, en jouant les territoires les uns contre les autres, aboutit à un processus de prédation économique destructeur de l’emploi durable, incompatible en tous lieux avec un développement soutenable

    Or un principe de la norme ISO 26000 en particulier porte sur cette restauration de cohérence de politique économique : il s’agit du nécessaire rapprochement entre production et consommation durables (PCD).

    (lire la suite…)

    • En effet, à défaut de régulation, l’intérêt particulier des actionnaires s’oppose
      à celui des populations :

      produire un bien standard sur un marché émergent, pour que les coûts de production soient cohérents avec le pouvoir d’achat, est logique et souhaitable. C’est d’ailleurs ce que prône le principe d’adéquation entre production et consommation durables (PCD), de la norme ISO 26000

      ● en revanche, qu’un constructeur français localise sa production dans des territoires à bas coût pour la réimporter dans le pays d’origine de la marque, constitue non seulement une agression économique et sociétale à l’encontre du pays qui a toujours soutenu son entreprise, mais s’avère à terme inévitablement contreproductif pour ce constructeur. Car, il détruit le pouvoir d’achat de ses concitoyens (si toutefois ce terme peut encore faire sens pour un groupe devenu multinational), sans s’assurer pour autant d’acquérir ou de conserver ses parts de marché dans son nouveau monde qui ne manquera pas de tenter de le phagocyter…



      Shenzhen, ton univers impitoyable !…

      Ainsi, à terme, nos marques nationales sont appelées soit à disparaître dans l’océan de la mondialisation, soit à être rachetées par les grands gagnants de la globalisation financière, à savoir les nouveaux milliardaires des pays émergents qui auront su le mieux profiter de ce jeu aux règles grossièrement biaisées par l’OMC, au nom d’une idéologie faite de valeurs inversées :

      le socle du libre-échange inconditionnel reposant sur un dumping encouragé par défaut (la définition du “dumping” étant inversée par l’OMC),

      l’avantage est à ceux qui ne respectent surtout pas de principes de réciprocité dans le cadre du libre-échange, et faussent le plus possible la concurrence en fondant leur compétitivité sur ce dumping (social, environnemental, fiscal, etc.) dont ils usent comme d’une arme de destruction massive.



      Les sociétés des pays développés, en voie de Tiers-mondisation ?

      Nous exposons cette problématique en pages :

      > « Consommation - Production et Développement Socioéconomique Local »

      > « Flux économiques mondiaux - Emplois, services et marchandises »

      > « Dette Publique, Budget de l’État & Fracture sociale »

      > « Dérèglementation, dérégulation et interactions socioéconomiques locales »

Nous abordons les différents aspects de cette question plus en détail au fil des pages de notre chapitre :

« État / Pouvoirs publics, en charge de la RES-PUBLICA »


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