Quelles pistes pour une gouvernance responsable ?

Quelques exemples d’une gouvernance trop souvent incohérente.


Il y a bien des manières pour des décideurs politiques de mal servir l’intérêt général :
(mais heureusement, et la seconde partie de ce chapitre s’efforcera de le prouver, le contraire est également vrai)

mal maîtriser les composantes essentielles de la problématique (déficit de cohérence ou de pertinence),

mal intégrer le facteur temps, notamment pour des raisons d’échéances électorales (déviance politicienne),

ou un défaut d’indépendance à l’égard des intérêts particuliers (conflit d’intérêt).

La combinaison de ces trois biais n’est évidemment par rare. Et il y en a bien d’autres encore.

Par exemple, l’incapacité de résoudre un problème, doublée du refus d’en informer clairement les populations, prenant, mais sans l’assumer par la suite, le risque de provoquer par abstention et dissimulation une aggravation de ses effets (syndrome français “Tchernobyl”, renouvelé depuis dans divers domaines. Le DIESEL nous tue lentement ? C’est normal. On lui en laisse tout le temps…)

  • L’influence des lobbies industriels ou financiers.

    Commençons par quelques exemples de décisions prises par l’Union Européenne ou par la France, souvent au nom du développement durable !

    (lire la suite…)

    • Altération du cahier des charges du label BIO : un produit BIO est désormais autorisé à comporter des OGM et des pesticides. Une mobilisation citoyenne sans relâche tente de faire nous protéger des lobbies OGM.

      Cliquer :
      AgoraVox.fr : « Des OGM autorisés dans les produits BIO »
      Ouest France : « L’Europe va consulter sur les OGM et l’agriculture bio »

      Biocarburants (huile de palme, déforestation, mobilisation de terres agricoles, effets sanitaires)

      Ampoules basse consommation (contenant du mercure, émettant des ondes électro-magnétiques),

      Interdiction de la commercialisation des plantes médicinales non homologuées et retrait progressif des semences reproductibles du marché, afin d’accroître la dépendance à l’égard des firmes de semences, au détriment de la biodiversité :

      Cliquer :
      Semences Paysannes.org : « Le gouvernement missionne le représentant du lobby semencier pour supprimer les droits des agriculteurs sur leurs semences »
      Sur DailyMotion : « Interdiction des semences et produits non-inscrits au catalogue. »

Voir les conséquences en termes réels de développement durable,
et en particulier de sécurité des consommateurs, en page :

« Sécurité des consommateurs ».


  • Le cas emblématique des injonctions paradoxales.

    Nous avons mentionné ci-dessus au nombre des défauts de gouvernance, les décisions présentant un déficit de cohérence ou de pertinence. Nous pourrions croire qu’elles ne sont pas si nombreuses, ou qu’elles présentent un degré de sophistication qui rendraient leur détection ardue.

    Mais au contraire, elles sont tellement énormes qu’elles s’imposent à notre quotidien et, plus grave, à nos perspectives d’avenir, comme des évidences incontournables. Elles sont au cœur même de notre actualité et de nos mutations sociétales les plus fondamentales.

    (lire la suite…)

    • En voici un petit échantillon :

      De nombreuses normes sont imposées à nos entreprises locales,
      …essentiellement, mais pas uniquement, par la Commission Européenne.

      Ces contraintes affectent leurs coûts de production, et même parfois leur capacité de financement, allant jusqu’à provoquer des fermetures.

      Si certaines de ces normes sont absolument justifiées, notamment lorsqu’elles concernent la sécurité des consommateurs, des populations ou la protection vitale de l’environnement, ce n’est pas le cas de toutes.

      Or ces mêmes normes ne s’imposent pas forcément aux entreprises hors UE, exportant des “pays tiers” vers l’Europe. Cet état de fait est une source importante de dumping, fragilisant la compétitivité de nos entreprises.

      Alors qu’une gouvernance cohérente consisterait à :

      d’abord statuer démocratiquement sur leur niveau d’importance et de priorité,
      quitte à être parfois encore plus stricte dans certains domaines,

      et surtout d’imposer la même norme à la filière des produits entrant sur le
      territoire européen.

      Inutile de brandir le carton rouge disqualifiant le protectionnisme
      Il s’agit simplement de remédier à l’incohérence d’une injonction paradoxale”.



      Marché de l’emploi et système de protection sociale :

      ● Le travail des jeunes : pas assez d’expérience pour être recrutés. En revanche, stagiaires et contrats précaires travaillent, payés en dessous du SMIC.

      ● Le travail des seniors : trop âgés pour être recrutés, mais l’âge de départ à la retraite est sans cesse repoussé.

      Or cette solution de facilité arithmétique est tout sauf une solution de société :

      Cliquer :
      Cain.Info - Par Howard C. Eglit : « L’âge dans le monde du travail aux États-Unis »

      ● Système de protection sociale : adossé aux salaires, plus le chômage croît, et plus on exige de travailler longtemps pour compenser les pertes de recettes du système.

      À ce rythme, les derniers travailleurs de l’économie hyper-productiviste devront être de véritables Atlas, et chacun doublé d’un Mathusalem, pour parvenir à porter sur leurs épaules par leurs impôts et leurs cotisations sociale la charge des travailleurs exclus du système et des personnes inaptes à travailler du fait de leur âge physique (et non de leur âge administratif).

      Car dans le même temps :

      alors qu’il est décrété que l’âge est de moins en moins un critère justifiant
      d’accéder à la retraite,

      dans un cadre professionnel, la sécurité routière impose à juste titre aux
      conducteurs des contrôles médicaux dont la fréquence augmente avec l’âge.

      L’âge de départ à la retraite est une question sociétale beaucoup trop complexe pour pouvoir être décrétée quasi-unilatéralement sur les seules bases de la comptabilité nationale. Car elle relève non seulement de contraintes économiques qui nécessiteraient une pluralité des modes d’analyses, mais aussi d’enjeux éthiques et démocratiques majeurs :

      Travailler pour vivre ou vivre pour travailler ? Définir le juste milieu.
      Vivre vieux et / ou vivre bien ? Qui peut en décider ? Et comment ?
      De combien pèse la protection sociale sur le coût du travail ?
      Mais réciproquement, quel est l’impact du travail sur la santé publique ?
      (analyse détaillée, par branche, et son évolution dans le temps)
      Niveau acceptable de disparité des revenus du travail ?
      Niveau acceptable de disparité entre les revenus du travail et ceux du capital ?
      Justice fiscale nationale, et efficacité internationale ?
      Disparités corporatistes des systèmes de protection sociale.
      En vertu de quelles justifications ?
      Etc.

      Tous ces facteurs sont inextricablement liés et dépassent largement le cadre du seul “dialogue social”.

      Or à ce jour, les citoyens n’ont été ni impliqués dans une réflexion nationale de fond, ni consultés, les décisions ayant été prises et continuant de l’être sans leur accord.

      Cliquer :
      « Jeunes travailleurs et travailleurs âgés, ►►►►►►► ►►► ►► les deux faces d’une même médaille »

      L’avenir de la protection sociale nécessite pour le moins :

      une consultation directe des populations concernées,

      sur la base de différents scénarios socioéconomiques, parmi lesquels celui
      d’une réforme en profondeur du système économique et social,
      qui soit alternatif à la pensée unique ultralibérale.



      Politique anti-inflationniste : le low cost au secours du pouvoir d’achat ?

      ● Le low cost sauverait notre pouvoir d’achat… Mais détruisant le plus souvent l’emploi local, il contribue à la perte de revenu des consommateurs, à l’augmentation des dépenses sociales de l’État et à celle plus que proportionnelle de la dette publique ! Mais au moins, les prix n’augmentent pas.

      ● N’y aurait-il pas là comme une erreur de perspective ?

      Et si la vérité des prix, basés sur des coûts durables, bien que provoquant une hausse qui, à qualité supérieure (intégrant une plus grande qualité sociale et environnementale) ne constitue pas à proprement parler de l’inflation, générait :

      YouTube Video: http://www.youtube.com is not a valid link to youtube video

      une reprise de l’activité et de l’emploi localement,
      une hausse des revenus par le travail,
      et des recettes fiscales pour l’État,
      donc un rééquilibrage de son budget,
      une résorption de la dette, etc…

      ● Mais bien sûr, cela suppose de renoncer à quelques dogmes, nichés précisément au cœur de ces injonctions paradoxales, tel que celui d’une croissance illimitée et de la possibilité de remettre à moindre coût de la pression dans une passoire.

      Voir à ce sujet notre page : « La mondialisation de nos jours »
      § « Le match du siècle (le XXe) : Keynes / Hayek »
      (Difficiles politiques de relance : « de l’autocuiseur… à la passoire »)

      Donc, il faudra faire de douloureux sacrifices idéologiques. Par exemple, arrêter de se faire peur au seul nom de celui qui, dans notre inconscient collectif, incarne toujours le méchant, à savoir ce très vilain PROTECTIONNISME ! Et si finalement c’était lui le gentil ? L’Indien de notre Business Story

      En tout cas, voilà un exercice dont nous ne pourrons pas faire l’économie :

      la révision de nos classiques.

  • Mais en matière d’injonctions paradoxales, l’État et les experts en titre ne sont pas les seuls à pointer du doigt. Entreprises et consommateurs ne sont pas en reste. Ce sont donc toutes les parties prenantes des enjeux conditionnant une économie soutenable qui sont concernées.

    (lire la suite…)

    • Les entreprises également
      … peuvent être à l’origine de contresens majeurs.

      ● Lorsqu’une entreprise souhaite améliorer la qualité de ses produits, notamment en matière sociale et environnementale, ainsi donc que son image

      si elle impose à ses fournisseurs et ses sous-traitants des normes plus contraignantes,

      mais refuse dans le même temps de mieux les payer,

      elle ne fait que déplacer la non-qualité en amont de sa filière, par un effet de dominos qui concentrera les handicaps sur les partenaires économiques les plus vulnérables. Or ce sont généralement les moins visibles.

      C’est donc le secteur informel (en particulier le travail à domicile, qui affecte beaucoup les enfants) qui paiera le prix fort de cette pseudo amélioration de la qualité…

      Ici, le paradoxe se résume bien entendu à l’injonction : “mieux, mais toujours moins cher”.



      Les consommateurs que nous sommes,
      … jouons un rôle central dans ce concert d’incohérences.

      Les nôtres ne sont en fait pas vraiment différentes de celles des entreprises.

      ● Car en voulant toujours plus et toujours moins cher, ou mieux pour le même prix :

      nous ne favorisons pas l’amélioration qualitative des filières de production
      ni l’emploi, où que ce soit.

      Et nous perdons finalement notre propre qualité de vie avec la désagrégation
      de nos systèmes économiques et sociaux…



      Quant à nos meilleures intentions,
      … elles peuvent également être marquées du sceau de l’injonction paradoxale !

      ● Car lorsque nous voulons être certains, par exemple, que tel produit n’implique pas le recours au travail des enfants,

      le fait d’exclure ces derniers du système de production ne suffit pas forcément
      à améliore leur sort.

      Cela peut même avoir l’effet inverse.

      ● En effet, pour remédier ponctuellement au travail des enfants impliqués dans une production en particulier, il est nécessaire de

      leur assurer un revenu de substitution,

      et mettre en place un programme cohérent de prise en charge (santé,
      scolarisation, suivi social et administratif).

      ● Et pour remédier durablement au travail des enfants en général, il faut faire en sorte que le salaire et les conditions de vie des adultes leur permette la prise en charge naturelle de leurs enfants. Ce qui n’est guère compatible avec la mondialisation de l’exploitation humaine…

      Ce sont pour l’heure les acteurs du commerce équitable qui sont censés apporter les garanties que de telles conditions sont réunies, pour des production provenant de territoires où la loi ne suffit pas à les imposer et où le contexte socioéconomique ne permet pas encore de les généraliser.


Alors, faudrait-il désespérer de tout et de tous ? La prétendue sinistrose française…

Certainement pas !

Il nous reste heureusement la possibilité d’affuter notre discernement afin de reprendre notre avenir en mains,
par une plus grande exigence de démocratie, tant par l’exercice de nos droits que de nos devoirs.

Le personnel politique, comme les services publics, le monde de l’entreprise, et la société civile, foisonnent
d’acteurs remarquables, auxquels le programme FRANCE DURABLE propose d’associer leurs efforts.

Cliquer :
« Made in France : Montebourg menace de dissoudre la centrale d’achats publics. »
(Le Figaro.fr - le le 26.11.2013)



Cette page est plus particulièrement consacrée aux acteurs du secteur public, souhaitant témoigner d’actions ou de projets particulièrement significatifs de modes de gouvernance au service de l’intérêt général, porteurs d’avenir car créatifs et innovants.


Principes d’une gouvernance socioéconomique et environnementale responsable

Une double rigueur méthodologique est indispensable :

la pertinence, la compatibilité et la complémentarité des enjeux et des critères de développement durable
retenus, et de ses différents volets (social, économique et environnemental),

leur pertinence, leur compatibilité et leur complémentarité au niveau local et à l’échelle planétaire.

Cliquer :


Réalités politiques en marche

Ce chapitre est destiné aux témoignages de représentants de pouvoirs publics, consacrés à des projets en cours ou des réalisations effectives en lien avec la problématique de gouvernance responsable.


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