Après que le projet chinois de Peugeot Scooters en 2010 se soit avéré être un miroir aux alouettes pour les salariés français du constructeur…
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« Peugeot Scooters Mandeure rebondit jusqu’en Chine » | ►►►►►►►►►►►►►►►► |
… La Poste a décidé que les scooters utilisés par les facteurs seraient taïwanais (une commande de 3000 scooters a été signée en juillet 2011 avec un intégrateur taïwanais), et non français, de chez Peugeot…
… avec pour conséquence la suppression programmée de 200 postes et une fermeture de site envisagée chez Peugeot Scooters.
Or, bien que société anonyme depuis le 23 mars 2010, La Poste a toujours l’État français comme actionnaire majoritaire…
Mais loin d’être un cas isolé, il s’agit là d’un phénomène devenu habituel.
Il est permis et même vital de se demander : comment une telle situation est-elle possible ?
→ Au nom d’une logique budgétaire cloisonnée (le budget de chaque ministère ou service public)
→ déconnectée de ses conséquences en termes de déficit budgétaire national (le coût du chômage
→ et de l’ensemble de ses dommages collatéraux), l’État français est-il totalement incohérent ?
→ Ou est-il réduit à l’impuissance par le dogme de la prétendue « concurrence libre et non faussée »
→ imposée par Bruxelles ?
Dans les deux cas, un changement de cap radical s’impose au plus tôt !
Si nous continuons de considérer comme lois naturelles des slogans éculés, tels que cette absurde généralisation :
« L’État n’est pas la solution, mais le problème… »
● Alors, l’irresponsabilité des marchés livrés à eux-mêmes n’a pas fini d’engendrer des crises spéculatives toujours plus profondes et destructrices de nos équilibres sociétaux fondamentaux.
● Et les populations n’ont pas fini d’en subir les conséquences :
→ accroissement du chômage, de la dette publique et des impôts des plus modestes, des inégalités
→ et de la délinquance,
→ et recul continu du pouvoir d’achat, des droits fondamentaux et du civisme, de la cohésion sociale
→ et des libertés.
→ Quant à l’état de la planète livrée à une cupidité de plus en plus prédatrice, nous n’avons pas encore
→ pris l’entière mesure de ses conséquences.
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« La Bourse grimpe, un bon présage pour la croissance en 2013 ? » | ►►►►►►►►►►► |
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« Les suicides en hausse de 26% en Grèce en 2011 » | ►►►►►►►►►►►►►►►► |
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« En Italie, le suicide devient une réponse à la crise » | ►►►►►►►►►►►►►►►► |
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« Sous l’effet de la crise, de plus en plus d’Espagnols sombrent dans la pauvreté » | ►►►►►►► |
Voir également notre page « Homo Praedator… Homo terminator ? »
► Imaginons un instant que les pouvoirs publics renoncent à réguler le trafic routier, le contrôle aérien* et le transport maritime…
… et qu’au nom de l’intérêt général, ils décident notamment :
● de supprimer le code de la route, afin de :
→ fluidifier le trafic sur un même territoire et entre territoires,
→ intensifier les transports de personnes et de marchandises,
→ permettre aux véhicules les plus puissants d’entraîner dans leur sillage les plus lents, et dans tous les cas de
→ ne pas être ralentis par eux,
● de niveler par le bas les réglementations routières de tous les territoires, afin de :
→ faciliter la circulation planétaire des véhicules non conformes à des règles de sécurité contraignantes,
→ et celle des conducteurs non formés aux règles d’autres territoires,
→ leur intégration au “main stream” étant pour eux le meilleur moyen de s’améliorer…
● de supprimer les contrôles portant sur :
→ l’état des moyens de transport et leur sécurité,
→ le comportement des conducteurs et des pilotes.
… au prétexte que c’est la résultante des intérêts individuels et de la liberté des conducteurs et des pilotes sur les réseaux routiers et aériens de toute la planète, qui garantit le mieux la satisfaction de l’intérêt général.
En vertu de quel principe ? La fameuse « main invisible », en l’occurrence, celle des routes et des airs…
Il est vrai que les routes et les modes de conduites de certains pays, et parfois même certaines lignes aériennes, pourraient nous laisser croire à un miracle permanent !
Mais les statistiques nous rappellent à la réalité, en termes de taux d’accidents et de mortalité.
Pour se convaincre, si besoin était, de la dimension d’intérêt général du renforcement constant de la sécurité routière, des contrôles et du rôle de “gendarme” assumé en la matière par l’État, il suffit d’en mesurer les résultats en termes de diminution régulière du taux d’accidents, de mortalité et de handicaps, notamment depuis 1986 :
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Accident de la route en France | ►►►►►►►►►►►►►►►► ►►►►►►►►►►► |
► Un principe à établir et à pratiquer partout.
En vertu de quelle pondération un travailleur tué par les pratiques d’une économie criminelle aurait-il moins de valeur qu’un usager de la route tué par un chauffard ?
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« Bangladesh : plus de 1 000 morts dans l’effondrement d’un immeuble » | ►►►►►►►►►►► |
Au nom de quels intérêts non-dits car inavouables, le sort des millions de handicapés socioéconomiques que sont les exclus du monde du travail (à vie, pour les plus âgés), compterait-il moins pour les pouvoirs publics que celui des usagers des transports ? Qu’ils soient éjectés dans les chocs de compétitivité (en réalité dans une guerre des profits) est malheureusement logique, puisque, flexibilité oblige, le port de la ceinture de sécurité (droit du travail) est rendu de plus en plus optionnel, avant que d’être définitivement annihilé.
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« 65% des pertes d’emploi liées à l’amélioration de la productivité » | ►►►►►►►►►►► |
► Quel gouvernant responsable déciderait d’abroger le code de la route
… et de renoncer au contrôle routier et aérien ?
● C’est pourtant bien ce que presque tous ont fait en matière économique au cours des 30 dernières années,
● en cédant à la croyance magique de la « main invisible des marchés ».
● Et ils persistent dans cette voie, ou plus exactement dans cette impasse, malgré l’évidence des statistiques :
● fréquence des crises économiques, persistance d’un taux de chômage en croissance et dommages
● environnementaux, qui justifient la dénomination des trois dernières décennies par certains analystes,
● comme les « 30 piteuses ».
Au contraire, la période précédente des « 30 glorieuses » dans le contexte de la reconstruction d’après-guerre était caractérisée par l’importance des investissements publics et de la régulation économique des États. Ce système d’économie mixte combinait un secteur privé de type libéral et un secteur public dédié à l’intérêt général du pays.
Désormais, les réformes structurelles voulues par l’Union Européenne consistent pour l’essentiel non dans une simple flexibilité du temps de travail, mais au nom de la compétitivité des entreprises à l’international, dans une recherche permanente de réduction des coûts de production au service du profit des actionnaires.
En d’autres termes, dans les 30 dernières années, l’économie mondiale a accompli une régression de civilisation comparable à un retour du Néolithique au Paléolithique, de l’ère récente d’une “industrie”, d’une agriculture et d’un élevage naturellement raisonnés, à celle d’une chasse et d’une cueillette idéologiquement modifiées :
→ La prédation exercée par la finance spéculative sur l’économie réelle et les populations ne consistant pas à
→ tondre les moutons et encore moins à les élever, mais à fondre sur les troupeaux et prélever à vif la chair
→ exigée par les marchés.
→ Quant aux pratiques commerciales du sourcing, elles consistent trop souvent à laisser à d’autres le soin de
→ cette besogne peu ragoutante, et de se prévaloir du bénéfice de l’ignorance quand les médias parviennent à
→ dévoiler la réalité humaine et environnementale de leurs filières.
Car en accusant de tous les maux l’État-providence, ce n’est pas seulement du bon pasteur que les néolibéraux ont voulu se débarrasser, mais aussi sinon surtout du berger veillant à la sécurité de son troupeau !
► L’enjeu de gouvernance des États consiste donc dans l’alternative suivante :
→ continuer de céder à la loi des marchés afin de servir leurs exigences illégitimes de profits irréalistes,
→ au détriment des populations,
→ ou remettre enfin en cause cette idéologie scélérate, qui plus est absurde car vouée à sa propre perte
→ par asphyxie, une fois que les véritables vecteurs de la création de profit (la ressource humaine et les
→ consommateurs) auront été rendus les uns improductifs ou éjectés du système productif, et les autres,
→ insolvables.
Le prétexte de la compétitivité, dans un système de libre-échange, constitue en fait le levier des réformes structurelles, qui instrumentalise la division voulue par les promoteurs de l’économie dérégulée.
Il suffirait pourtant aux gouvernants, élus par les populations victimes de tels agissements, de recouvrer le sens de leurs propres responsabilités et de leur devoir de servir l’intérêt général, avant d’achever de désespérer les citoyens de leurs propres institutions et processus démocratiques…
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