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« Régler le présent d’après l’avenir déduit du passé. »
Auguste COMTE (Système de politique positive - 1851/1854)
« Féconder le passé et enfanter l’avenir : que tel soit mon présent. »
Friedrich Wilhelm NIETZSCHE (Ainsi parlait Zarathoustra - 1883/1885)
Lorsque les grands esprits se rejoignent, puissent-ils nous éclairer…
Une brève histoire de la pensée économique
et ses implications contemporaines.
Le propos de ce chapitre France Durable est de tenter de mettre les enjeux actuels de l’économie en perspective avec les grandes lignes des principaux courants de pensée des derniers siècles.
Nous nous risquons à cet exercice, sans prétendre à une impossible objectivité, mais avec la garantie que, n’appartenant à aucun réseau ou club d’affaires mondialiste, ni au conseil d’administration de quelque holding multinationale que ce soit, notre pensée est et demeure libre de tout conflit d’intérêt…
Car en ces temps de (non)pensée unique prétendant légitimer l’entière liberté et la toute puissance des marchés, nous faisons nôtre cette maxime d’Oscar WILDE :
« La vérité pure et simple est rarement pure et jamais simple »
citée par Christian CHAVAGNEUX dans son article intitulé :
« Le grand marché des idées économiques »
Cliquer :
Pour une revue plus détaillée de la pensée économique, nous vous invitons à consulter la page Wikipédia
Économie, en particulier les sections :
→ Les débuts de l’économie moderne : le mercantilisme (1450-1750),
→ La naissance de l’économie classique (1750 -1776) : les physiocrates et Adam Smith,
→ L’économie de 1800 à nos jours.
En version papier, l’ouvrage vivant et original de Michel MUSOLINO, « L’Économie POUR LES NULS », met à la portée du plus grand nombre la pensée et les mécanismes économiques dans tous leurs états… En démystifiant largement la croyance en une science réservée à un cénacle d’initiés et relevant de leur seule expertise, il œuvre utilement pour sa (re)démocratisation.
Plan détaillé du chapitre
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Mais pourquoi revenir sur l’Histoire de notre pays ?
Il est vrai que l’objet de ce chapitre n’est pas à proprement parler historique. Il porte bien sur l’évolution de la pensée économique. Mais si nous tentons de retracer son parcours dans son contexte historique, nous souhaitons surtout susciter le questionnement individuel qui permet à chacun de nous d’alimenter sa propre réflexion et le dynamisme de sa pensée au cours de sa vie. Et pourquoi pas, nous aider à discerner les courants de pensée actuels représentant une alternative souhaitable à une pensée unique sclérosante.
► À la lumière de notre Histoire récente, il apparaît à quel point rien n’est définitivement acquis.
Les fondations d’un édifice démocratique dont la construction ne cessait de progresser depuis près de deux siècles, ont pu être sapées silencieusement, et risquent d’entraîner son effondrement, sans que les voix mettant en garde contre les conséquences de la pensée unique responsable de cette situation soient prises en compte.
Or le malade n’était pas imaginaire, mais le diagnostic dominant était et demeure faux :
« la croissance, vous dis-je, la croissance ! »
C’est bien connu : « le sage montre la lune, le fou regarde le doigt… »
La dynamique de progrès propre à une civilisation telle que la nôtre connaît-elle actuellement une stagnation, sans que l’on sache s’il s’agit d’une pause digestive et adaptative du capitalisme permettant d’intégrer de nouvelles dimensions, de prendre une autre orientation ? Ou d’une inversion de fond annonciatrice du déclin que connaît un jour toute civilisation, ayant transmis sans le savoir le relais à une autre, pour le meilleur ou pour le pire ?
► Si rien n’est acquis, rien non plus n’est figé.
Pour peu que l’on fasse un pas de côté, c’est tout le théâtre humain des relations de pouvoir (celui de l’argent), passant par des jeux de séduction (le discours et l’image à destination des consommateurs), ou au contraire la culpabilisation et la menace (division du travail et mise en concurrence des travailleurs, instrumentalisation de la dette publique) qui transparait et s’exprime en ombres chinoises, derrière l’écran de fumée de lois économiques autoproclamées. Or c’est souvent en revisitant l’Histoire que l’on comprend mieux par qui et comment…
La portée des injonctions du système économique néolibéral, A.D.N., ou plus exactement le virus de la mondialisation contemporaine, perdent alors toute légitimité :
« compétitivité, productivité, rentabilité, viabilité financière »…
Car chacune d’elle relève d’un présupposé, celui du bien-fondé (ou du non choix) d’un libre-échange déconnecté de toute considération de VALEUR des biens et des services, ou de RESPONSABILITÉ des acteurs économiques.
► Une fois l’irrationalité de ce présupposé établie, sa légitimité démystifiée s’évanouit comme un spectre.
● Alors que la mondialisation économique contemporaine s’emploie à formater notre pensée et à uniformiser les cultures,
→ il nous est apparu important de nous remémorer l’Histoire qui confère à la France comme à tout autre pays ses particularités ou les révèle,
→ nous permettant de mieux prendre conscience de nos faiblesses mais aussi de nos capacités particulières, constitutives de nos spécificités culturelles et de notre potentiel intemporel.
(voir également notre page : Une mondialisation contemporaine forgée par l’idéologie néolibérale )
● Par exemple, à travers la Révolution Française de 1789, il apparaît à la fois :
→ combien la France a pu s’avérer conservatrice et réticente à s’adapter à temps aux changements ambiants,
→ mais aussi combien le peuple français est capable de réaction radicale lui permettant de s’affranchir de jougs qu’il avait trop longtemps considérés comme immuables,
→ pour aller finalement plus loin que la plupart des peuples dans ses mutations et ses transformations, et incarner durablement à leur yeux des valeurs fondamentales telles que les Droits de l’Homme.
L’Histoire démontre qu’il s’agit d’un processus que notre pays a réitéré sur de très longues périodes.
● Bien que ce chapitre ne traite pas de l’Histoire du XXe siècle, retenons qu’elle nous enseigne :
→ combien, jusqu’à la déclaration de guerre en 1939, la France s’était montrée passive et imprudente, pour ne pas dire désinvolte, à l’égard de la montée des fascismes en Europe,
→ combien ce laxisme, de son aveuglement envers la montée du nazisme dans les années 1930, à son indifférence à l’égard de la guerre civile espagnole, lui coûta cher par la suite, ainsi qu’à toute l’humanité,
→ à quelles indignités ont pu conduire la soumission d’une majorité de la population au pouvoir de Vichy, et son aveuglement à l’égard de la trahison des dirigeants collaborationnistes, sur la seule foi d’une prétendue légitimité fondée sur un passé révolu,
→ mais aussi et surtout, à quelles libérations et métamorphoses ont abouti la résistance et la réaction d’une minorité contre des forces cyniques et nocives supposées invincibles ; Résistance de citoyens conduite par la conscience des valeurs vitales à sauvegarder, fût-ce au prix de leur propre vie.
Le temps consacré à parcourir les sentiers de l’Histoire n’est jamais perdu, s’il permet de mieux faire la part entre légitimité et abus de pouvoir, entre auto-défense et fanatisme, entre les forces de vie et celles de destruction.
Or l’économie n’échappe pas, et aujourd’hui moins que jamais, à la nécessité d’un tel discernement.
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