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Un système oligarchique mondialisé
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Les commandes de la globalisation financière et de la mondialisation des échanges commerciaux sont entre les mains d’une oligarchie politico-économique internationale qui ne cesse de se renforcer. Présente sur tous les territoires, elle représente le véritable pouvoir politique mondial.
Voir également notre page Gagnants et perdants de la mondialisation économique et financière :
« Les 85 personnes les plus riches du monde possèdent autant d’argent que la moitié de la planète,
ou plus exactement, les trois milliards et demi de personnes les plus pauvres. »
Joseph STIGLITZ, Prix Nobel d’Économie 2001, professeur à l’Université de Columbia, est l’auteur de nombreux travaux et ouvrages économiques. Il dénonce l’accroissement de la fracture sociale aux États-Unis, et des inégalités, dans un article paru dans le Vanity Fair intitulé :
“Des 1%, par les 1%, pour les 1%”
Ce pourcentage symbolise les privilégiés du système actuel. Depuis près d’un siècle, la France suit l’évolution de ses 200 familles.
Mais le système oligarchique mondial est bien plus élitiste encore. À l’échelle planétaire, le nombre de milliardaires en dollars était estimé en 2011 à 1140 personnes se partageant plus de 4500 milliards de dollars. Leurs avoirs représentent le PIB annuel de la France et de l’Italie réunies, ou 7,5 fois le revenu annuel des 1,3 milliards d’être humains les plus pauvres de la Terre, vivant avec moins de 1,25 dollars US par jour.
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Joseph Stiglitz a publié en 2010 un essai intitulé “Freefall: America, Free Markets, and the Sinking of the World Economy”, traduit en français par « Le Triomphe de la cupidité », titre ironique à l’égard des dogmes du néolibéralisme qui ont conduit le monde à la catastrophe systémique actuelle…
Il est intéressant d’entendre son avis, tellement dissonant par rapport au discours formaté des économistes néolibéraux les plus médiatisés, en France comme dans le monde entier. Ces experts en titre auxquels font systématiquement appel nos journaux télévisés, et autres “pensionnaires de la comédie économique française” se produisent quotidiennement sur les plateaux TV. Propagandistes agréés, ils sont les reproducteurs d’un système politico-économique au service de ces “1%” de nos sociétés, dont parle Joseph Stiglitz.
En avril 2011, aux États-Unis, les Républicains venaient de dévoiler une proposition de budget pour 2012, qui ampute les dépenses du gouvernement de plus de 5,8 milliards de dollars pour la prochaine décennie, avec les conséquences sociales que l’on imagine dans une société déjà foncièrement inégalitaire.
► Au micro de la chaîne TV alternative américaine Democracy Now!, Joseph Stiglitz précisa :
« Ce n’est pas seulement que les plus riches ne cessent de s’enrichir. En réalité, ils ne cessent de progresser alors que tout le monde à part eux régresse… Et à l’heure actuelle, nous somme plus mal que la Vieille Europe. »
Différentes interviews de Joseph Stiglitz sont disponibles sur YouTube et DailyMotion, qui permettent de comprendre les différences fondamentales de politique économique, selon les priorités socioéconomiques retenues, à savoir :
● l’intérêt général des populations de tous les territoires ?
● Ou l’intérêt d’une élite bénéficiaire de la mondialisation ?
► Parmi un grand nombre d’enregistrements de Joseph Stiglitz,
nous proposons la consultation de l’interview “Des 1%, par les 1%, pour les 1%” :
Langue : Anglais.
Possibilité d’activation de sous-titres en Français, approximatifs mais rendant le propos compréhensible :
► Pourquoi Joseph Stiglitz ?
Il est vrai que le Comité Nobel ne peut pas systématiquement se tromper, comme aux débuts de ce prix attribué à des économistes, qui n’avait pas été prévu par Alfred Nobel. C’est d’ailleurs pour cette raison que sa dénomination exacte est le “Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel”.
Il a notamment été décerné en 1974 à l’anti-keynésien acharné Friedrich Von Hayek, et en 1976 à Milton Friedman, néolibéral monétariste, chef de l’École de Chicago, auxquels nous devons une grande part de nos problèmes actuels…
D’autres économistes du XXe siècle, aux antipodes de l’éloge de la cupidité de Milton Friedman, ont marqué la pensée économique moderne, par une vision du développement socioéconomique à la fois humaniste et beaucoup plus réaliste : l’Indien Amartya Sen a été distingué par le Prix Nobel en 1998. Ses travaux ont amené le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à adopter l’Indice de Développement Humain (IDM) pour pallier l’incapacité du PIB à rendre compte du développement socioéconomique.
Nous ne manquons pas en France d’économistes de qualité, et surtout indépendants, qui ne véhiculent pas la pensée unique néolibérale, ou plutôt cette non-pensée économique vouée à la satisfaction des intérêts supérieurs des profiteurs du système, qui contrôlent depuis longtemps la plupart des médias.
Le groupe d’économistes qui se nomment eux-mêmes les économistes atterrés, est une bonne illustration de ce renouveau de la pensée économique.
En réalité, cette oligarchie consiste moins dans une aristocratie positionnée au sommet d’une hiérarchie pyramidale classique, inscrite dans une continuité temporelle et une finalité de transmission, que dans un cénacle politico-financier structuré en un réseau mondialisé. La clé d’accès pour en devenir membre n’est autre que l’argent, suffisamment d’argent détenu entre les mêmes mains, pour que son poids parvienne à faire bouger le curseur des places financières de la planète et de la politique socioéconomique des États.
USA octobre 2013
« Les frères Koch, ces milliardaires à l’origine du ” shutdown ” »
Cliquer :
Voir également notre page : « Les gagnants et les perdants de la mondialisation néolibérale »
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Ses membres appartiennent à l’élite économique et souvent politique des États de tous les continents, quels que soient leurs systèmes de gouvernance :
● Les entreprises multinationales et leurs holdings, dont le chiffre d’affaire annuel dépasse pour certaines le PIB de quelques États… Elles sont représentées par leurs PDG, agissant pour le compte de leurs actionnaires majoritaires.
● Au premier rang de ces multinationales, les poids lourds de la Grande Distribution ont largement contribué à inverser par la consommation, le rapport entre la logique productiviste industrielle héritée du XIXe siècle, et la logique commerciale et financière qui s’est développée dans la seconde partie du XXe siècle, au profit de cette dernière. Cette inversion apparaît nettement dans l’évolution de la structure du PIB des pays développés par type d’activité.
● Ce sont également et surtout de grandes banques d’affaire de la planète et des investisseurs financiers qui détiennent les créances des États, depuis que les lois néolibérales interdisent à ces derniers d’être financés par leurs banques centrales. Les investisseurs et spéculateurs financiers privés ont de ce fait sur les États un pouvoir démesuré, via le financement de leur dette…
● Ce sont bien sûr les principaux actionnaires, administrateurs actifs ou simples héritiers de ces empires, qui sont membres de fait de cette oligarchie.
Lorsque ces souverains du profit ne chevauchent pas eux-mêmes à la tête de leurs armées, ils savent rétribuer à la mesure de leurs intérêts, c’est-à-dire à un niveau astronomique, les maréchaux et généraux de leurs empires menant au combat planétaire leurs bataillons de salariés sur tous les fronts du champ de bataille globalisé.
L’explosion de leurs rémunérations dans les dernières années ne devrait pas manquer de nous alerter quant à leur rôle dans les mutations en cours et la nature de celles-ci, à l’image du big bang de la finance qui dévore l’économie réelle à une vitesse sidérale.
Les représentants politiques, négociateurs des G8 et des G20, ne sont en réalité plus guère que leurs ambassadeurs / V.R.P., chargés d’apporter à leurs contrats commerciaux internationaux une caution officielle d’État à État.
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● …que ceux des actionnaires de ces multinationales, de ces investisseurs financiers et fonds spéculatifs, dont ils sont devenus les représentants commerciaux plus ou moins directs, à la faveur de relations politico-économiques public/privé incestueuses : modes de financement des partis politiques de gouvernement, sièges d’administrateurs et emplois réservés pour leurs membres à la tête des grandes entreprises multinationales, etc.
● Il n’est pas rare que des contrats économiques internationaux fassent double emploi. Des affaires politico-financières impliquant les sommets des États se doublent parfois de l’élimination physique de témoins, ajoutant à des actes relevant d’une qualification classique de crime en bande organisée, des faits de barbouzerie dignes d’un scénario des Pieds Nickelés.
► Le commerce d’équipements militaires et d’armement est très exposé à de telles pratiques :
● du fait de l’importance des montants financiers engagés, offrant une base de prélèvement particulièrement confortable (commissions et rétro-commissions),
● et de la confidentialité commodément assurée par le secret d’État couvrant le secteur de la défense. C’est en particulier ce que nous enseigne l’affaire des frégates de Taïwan, ou d’Arabie Saoudite et des sous-marins du Pakistan, dite Affaire Karachi…
► Mais le financement de la vie politique représente un enjeu de premier ordre :
… élections et rémunération du personnel politique entre deux mandats).
● L’arrêt Citizens United v. Federal Election Commission rendu par la Cour suprême des Etats-Unis le 21 janvier 2010, qui permet la participation financière illimitée des entreprises aux campagnes politiques, constitue une décision tragique concernant l’avenir de la démocratie américaine.
● En légitimant le conflit d’intérêt au plus haut niveau de la vie politique américaine, il a ouvert une brèche sans précédent, conduisant directement vers une oligarchie ploutocratique.
● Comment s’étonner alors de la faille que nous pouvons constater à l’échelle mondiale entre les discours de ces politiques sur la moralisation de la finance, et leur action réelle ? La question des paradis fiscaux en est une des pires illustrations.
En réalité, les décisions politiques de dérégulation ayant conduit à la mondialisation commerciale et à la globalisation financière actuelles, n’ont absolument rien de démocratique. Celui-ci combine les caractéristiques structurelles d’une oligarchie mondiale, et les motivations et comportements d’une ploutocratie ordinaire.
S’efforcer d’y remédier, c’est en soi tout un programme…
Cela devrait être la priorité de nos responsables politiques, car tout autre enjeu politique national ou international, écologique local ou global, comme la résolution de la prétendue crise économique actuelle, en dépendent totalement !
Quel lien évident constatons-nous entre :
● l’obstination de l’Union Européenne à imposer le principe de concurrence libre et non faussée (système de dumping déguisé) à ses États membres, jusqu’à prétendre l’intégrer au texte de la constitution proposée en 2005, puis imposée de fait sous la forme du Traité de Lisbonne,
● la crise des subprimes à l’origine du tsunami financier de 2008,
● la spéculation financière internationale sur les dettes publiques européennes qui fait rage depuis,
● et la gestion communautaire du dossier de la dette grecque, utilisée comme laboratoire de généralisation de la rigueur en Europe ?
« La Firme »… La banque américaine Goldman Sachs bien sûr !
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« Goldman Sachs - La banque qui dirige le monde » |
Un reportage à voir à tout prix !
(documentaire de Jérôme Fritel et Marc Roche, diffusé sur ARTE le mardi 4 septembre 2012)
Construit autour de témoignages de banquiers et de spécialistes de la finance, il explique comment cette entreprise opaque et totalement cynique, a mis à mal l’économie mondiale.
Pourtant jusqu’à présent, rien ne l’arrête :
(lire la suite…)
*De quels éléments peut disposer tout observateur raisonnablement curieux ?*
Cliquer pour connaître le réseau et l’implication de Goldman Sachs
au cœur du pouvoir, en Europe comme aux États-Unis :
Les actifs de cet État privé omni-infiltré, atteignent 700 milliards d’euros, soit deux fois le budget de la France. Goldman Sachs emploie 30 000 personnes dans le monde, qui font circuler l’argent qui font circuler l’argent à la vitesse des électrons, 24 heures sur 24.
Les salaires et les bonus de sa dream team sont bien sûr mirobolants.
Son PDG actuel, Lloyd Blankfein, et ses deux co-dirigeants ont perçu chacun 7 millions de dollars de bonus en 2012, au titre de leurs profits de 2011, en plus d’un salaire de 2 millions de dollars. Quelle misère, en comparaison de ses 14 millions de dollars de revenus en 2010 !
Le reportage « Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde » Construit autour de témoignages de banquiers et de spécialistes de la finance, démontre la responsabilité de l’activité de Goldman Sachs dans la crise financière actuelle, et comment ses profits hors norme continuent de se nourrir de la crise. En toute impunité.
En 2008, à peu près tous les dirigeants politiques de la planète déclaraient avoir décidé d’y mettre bon ordre. Il fallait être bien naïf pour les croire. Car depuis, il semble bien, au contraire, que ce soit Goldman Sachs qui les aient mis au pas…
Comme le déplore Marc Roche en conclusion son reportage
Goldman Sachs - La banque qui dirige le monde,
« La créature a échappé à son créateur »…
Mais alors, faut-il rester les bras croisés, et attendre que ce cyclone financier s’épuise d’avoir dévoré l’économie et les sociétés, titube et s’effondre, ivre de son festin ?
► « Government Sachs », ou la prise de pouvoir par Goldman Sachs aux États-Unis.
● L’ex-directeur de Goldman Sachs, Robert Rubin, dirigea le Conseil économique national créé par Bill Clinton (1993-1995), avant de devenir son ministre des finances (1995-1999).
● En 2006, George Bush nomma Secrétaire d’État au Trésor*… *Henry Paulson, ancien PDG de Goldman Sachs ! Lequel toucha à cette occasion 350 millions de dollars, non imposables, de la vente de ses actions. Et il s’entoura bien sûr d’anciens de Goldman Sachs (Neel Kashkari).
● Un autre ex-dirigeant de « la firme », Jon Corzine, consacra 62 millions de dollars de ses fonds personnels à sa campagne sénatoriale, la plus chère de l’histoire américaine. Élu sénateur démocrate de l’État du New Jersey en 2000, il en fut le gouverneur de 2006 à 2010.
● Quant à l’administrateur de Goldman Sachs, Stephen Friedman, lorsque la crise financière éclata, il cumulait ses fonctions de banquier avec celles de président de la Commission présidentielle sur le renseignement et de président de la Réserve fédérale de New York, l’organisme de tutelle de Goldman Sachs !!!
« Les présidents américains passent, Goldman Sachs demeure »
► La prise de pouvoir par Goldman Sachs, en Europe.
● Notons tout d’abord l’intérêt tout particulier que Goldman Sachs porte à la fonction de Commissaire européen à la Concurrence, qu’ont exercé :
→ L’Italien Mario Monti (de 1999 à 2004), conseiller international de Goldman Sachs à partir de 2005. Après avoir été nommé sénateur à vie en novembre 2011 par le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, il remplaça Silvio Berlusconi à la tête du gouvernement italien.
→ L’Irlandais Peter Sutherland (de 1985-1989), directeur général de l’Organisation mondiale du commerce de 1993 à 1995, président non exécutif de Goldman Sachs depuis 1995, président de l’European Policy Centre, président non exécutif de la compagnie pétrolière BP (1997-2009), président de la section Europe de la Commission Trilatérale (2001-2010), actuellement directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland.
→ Le Belge Karel Van Miert (de 1993 à 1994 et de 1995 à 1999), membre du conseil d’administration de nombreuses firmes multinationales, conseiller international du groupe Goldman Sachs jusqu’à son décès en juin 2009.
► Résumons-nous : empreinte (emprise ?) politique de Goldman Sachs en Europe ?
Les ex-Goldman Sachs, maîtres de la zone Euro
● Outre l’Italien Mario Monti, l’Irlandais Peter Sutherland et le Belge Karel Van Miert précités,
Messieurs (point de dame aux commandes…) :
● Mario Draghi : président de la Banque centrale européenne (BCE) depuis le 1er novembre 2011.
● Lukás Papadímos : Gouverneur de la Banque de Grèce de 1994 à 2002 (lorsque la Grèce s’est « qualifiée » pour l’Euro, grâce à des comptes falsifiés par Goldman Sachs), vice-président de la Banque centrale européenne de 2002 à 20010, Premier ministre grec de novembre 2011 à mai 2012.
● Petros Christodoulou : responsable de l’agence de gestion de la dette grecque à partir de février 2010, puis responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG). Il a supervisé, aux côtés de Goldman Sachs, la création de la société londonienne Titlos, pour transférer discrètement la dette du bilan de l’État Grec à celui de la National Bank of Greece (banque commerciale privée).
Voir l’article du Monde : Antigone Loudiadis, banquière chez Goldman Sachs et “habilleuse” de dette
● Antonio Borges : ancien adjoint au gouverneur de la banque centrale du Portugal avant la création de l’euro, puis à la tête de la division du Fonds monétaire international (FMI) pour l’Europe jusqu’en novembre 2011.
● Otmar Issing : membre du conseil d’administration de la Deutsche Bundesbank de 1990 à 1998 et membre du Comité exécutif de la Banque Centrale Européenne (BCE) de 1998 à 2006.
► Ajoutons à ce constat la place qu’occupe Goldman Sachs à la tête du Groupe Bilderberg,
… dont Peter Sutherland est membre du comité de direction (ainsi que J. Michael Evans, en 2012), et nous voyons apparaître beaucoup plus clairement le système neuro-cérébral de ce corps polymorphe et tentaculaire que nous désignons comme oligarchie mondiale.
C’est notamment grâce à un lobbying intensif, dont les institutions européennes constitue un Cheval de Troie privilégié, les membres de cette oligarchie mondiale parviennent à assujettir les réglementations nationales aux intérêts particuliers des multinationales et au dictat des marchés dérégulés et aux dogmes du libre-échange.
Dans quel but ? Et comment les politiques ont-ils pu laisser faire ?
Un reportage vidéo exemplaire sur le lobbying et la corruption
au niveau de l’Union Européenne : cliquer
(lire la suite…)
► Il s’agit pour eux de permettre aux multinationales de l’industrie, de la grande distribution et de la finance :
● de s’affranchir des coûts de leur propre responsabilité sociétale et environnementale (RSE) et autant que possible de ceux liés aux réglementations territoriales en vigueur,
● pour ce faire, pratiquer librement un zapping géographique de leurs investissements productifs, et faciliter à la fois la circulation et l’opacification des flux spéculatifs des banques d’affaires et fonds de pension, en vue de la maximisation de leurs profits,
● accélérer leur concentration financière en soustrayant leurs bénéfices à la fiscalité des États démocratiques, grâce au service de piraterie financière rempli par les paradis fiscaux. Lesquels bénéficient encore à ce jour de la complaisance de la plupart des États. Ce qui en dit long sur les relations réelles entre gouvernements et oligarchie mondiale, du fait des liens beaucoup trop intimes qu’entretient dans chaque pays une partie du personnel politique avec les conseils d’administration de ces multinationales…
► L’influence de cette oligarchie sur les gouvernements nationaux…
… fait évoluer la réglementation commerciale internationale (OMC) et les politiques économiques et financières (FMI) dans le sens de ses intérêts. Lesquelles sont reprises en l’état par l’Union Européenne :
● libre-échange et principe de concurrence dite libre et non faussée, mais en réalité structurellement biaisée grâce à l’inversion de la définition du “dumping” (OMC),
● pratiques* d’esquives fiscales légalisées*, telles que le Bénéfice Mondial Consolidé et les Prix de Transfert,
● et complaisance universelle envers les paradis fiscaux, permettant d’héberger les capitaux ainsi soustraits au droit sociale, environnementale et fiscale des démocraties.
► Elle parvient également à influencer directement la réglementation européenne…
… grâce à un lobbying intense auprès de la Commission Européenne.
● L’exemple des OGM est symptomatique : malgré le refus des populations pris en compte par des élus intègres, les coups de boutoir des firmes d’ingénierie génétique américaines et européennes tentent avec la régularité d’un coucou suisse, d’ébranler l’indépendance de nos parlements.
● Et nombreux sont les dossiers concernant les risques sur la santé publique, menacée par l’agrochimie, mis en suspens du fait des interventions de ces lobbies économiques, prolongeant d’année en année les dégâts dont sont victimes à la fois les professionnels, les populations et l’environnement.
Pourtant la contrepartie sociétale et environnementale négative des hyper-profits de la plupart des multinationales qui dirigent le monde est de plus en plus flagrante et insoutenable.
Comment est-ce possible ?
(lire la suite…)
Voir également nos pages :
> Homo Praedator… Homo Terminator ?
● Or on ne peut que constater l’indifférence des organisations économiques internationales à cet égard
Voir à ce sujet nos pages :
> Le rôle des Organismes Commerciaux et Financiers Supranationaux
> Quel rôle joue l’Organisation des Nations Unies dans la mondialisation ?
La mondialisation économique relèverait-elle effectivement d’un processus aussi inéluctable que l’expansion de l’univers soumis à ses seules lois physico-chimiques ? C’est la thèse des tenants du néo-libéralisme. La capacité de domination d’une oligarchie mondiale serait alors aussi incontournable que la force d’attraction exercée par les planètes les plus lourdes sur les autres…
Essayons de prendre l’histoire ancienne et plus récente à témoin.
(lire la suite…)
► L’apparent patchwork géopolitique, économique, socioculturel et religieux mondial
… a toujours consisté en un ensemble complexe de systèmes en interaction dynamique, donc instable, plus ou moins harmonieuse ou conflictuelle :
● si les échanges mondiaux sont pratiquement aussi anciens que le monde,
● la domination entre groupes d’individus ou entre peuples et nations aussi.
Voir notre page Un rapide historique de 2 millions d’années
► Certains facteurs structurants du passé perdurent dans un monde en profonde mutation.
Par exemple, le facteur religieux est toujours d’actualité :
● Enjeux géopolitiques basés sur la confrontation entre grande religions, ou qui en tirent prétexte : conflit israélo-palestinien.
● Stratégies géopolitiques doublées d’une confrontation intra-religieuse : rivalités et conflits entre courants musulmans Sunnites et Chiites.
● Le phénomène Al-Qaïda combine ces facteurs, dans un projet panislamiste se réclamant d’un sunnisme fondamentaliste imposé par la force et le recours au terrorisme, visant à un califat unifié, purifié de toute influence non islamique qualifiée de satanique.
● Or c’est un George W. BUSH, apparemment très marqué par ses convictions religieuses, qui a lancé officiellement une croisade en réponse aux attentats du 11 septembre 2001, déclarant devoir « combattre l’axe du mal », alors que pour lutter contre l’expansionnisme soviétique, c’est la CIA qui avait initialement contribué en Afghanistan à la formation des moudjahiddins dont est issue Al-Qaïda…
● Pourtant, le soutien traditionnel des États-Unis aux monarchies pétrolières du Golfe a structuré un axe géopolitique planétaire fondé non sur des facteurs religieux, ni démocratiques, mais sur des intérêts économiques et géostratégiques supposés convergents.
● Lorsque l’actuel PDG de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, déclare en guise de boutade « Je fais le travail de Dieu », ne se réfère-t-il pas aux pires calamités décrites par la Bible (l’Ancien Testament), tels que les Dix plaies d’Égypte ou les souffrances infligées à l’infortuné Job ? La mégalomanie des demi-dieux de la finance mondialisée ne relève-t-elle pas en réalité d’un profile psychiatrique bien connu, celui du pervers narcissique caractéristique de la plupart des tueurs en série ?
Ou sommes-nous confrontés à un multivers superposant au monde visible (institutions et réglementations), un ou plusieurs univers géopolitiques et économiques occultes relevant d’autres lois et d’autres forces, comparables à l’énergie noire que les astrophysiciens tentent actuellement d’identifier et de comprendre ? Mondes communiquant entre eux non par des trous de verre, mais par leurs tours de verre.
Nouvel Ordre Mondial (N.O.M.), Bilderberg, la littérature dite conspirationniste est abondante à ce sujet. Faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ?
C’est surtout au Groupe Bilderberg que nous nous intéresserons ici.
(lire la suite…)
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● L’historique de ce groupe apporte une réponse première à cette question : il a vu le jour en 1954 avec pour objectif en cette période de Guerre Froide un rapprochement entre les États-Unis et l’Europe occidentale. Son principal initiateur européen, le Polonais Joseph Retinger, était désireux de libérer son pays du joug soviétique.
● Les modalités de sa création et la personnalité de ses premiers participants apportent d’autres éléments significatifs. Les représentants politiques des pays présents, sont accompagnés des plus grands patrons de la planète : David Rockefeller, Henry Ford (qui finança plusieurs sessions), le Néerlandais Paul Rijkens patron d’Unilever.
● Mais après la chute du Mur de Berlin, le groupe poursuivit ses réunions annuelles. Dans quel but ? Et pourquoi maintenir un tel secret quand à la teneur de ses échanges, dans un monde libéré de la rivalité entre le bloc capitaliste atlantiste et le bloc communiste soviétique ?
La raison invoquée est la nature informelle de ces réunions, et le fait que les participants n’y représentent officiellement ni leurs gouvernements, ni les autres organisations ou entreprises auxquelles ils appartiennent. Il est bien évident que de telles affirmations ne valent que pour ceux qui les croient…
► C’est ensuite l’évolution de sa composition qui est très significative
… tant par l’identité de ses membres que par les enjeux qu’ils incarnent.
A la lecture du programme de chaque conférence annuelle, publié par le groupe lui-même, nous pourrions croire parcourir les tables des matières des rapports annuels des différents bureaux de l’ONU.
● Nous constatons en effet une évolution remarquable de l’orientation politico-affairiste de l’organisation, avec la présence croissante des véritables promoteurs de la mondialisation commerciale et de la globalisation financière.
Car au lieu d’experts scientifiques des sujets traités, autant que possible indépendants de tout intérêt privé, la liste des participants révèle plutôt la présence des multinationales ayant le plus d’intérêt financier à les contrôler, aux côtés des représentants des organisations économiques et politiques internationales, de ceux l’Union Européenne, des gouvernements européens, du gouvernement américain, et désormais de la Russie, de la Turquie et de la Chine !
Pour résumer, ce n’est certainement pas un hasard si l’organisation regroupe régulièrement :
→ les représentants de l’OMC, du FMI, de la Banque Mondiale,
→ les commissaires européens du Commerce et les grands argentiers européens (banques centrales des pays membres et Banque Centrale Européenne),
→ les principales multinationales américaines et européennes de l’industrie et du commerce,
→ plusieurs des membres permanents du top 20 des milliardaires de la planète,
→ ainsi que les plus grandes banques, parmi lesquelles l’omni-présente Goldman-Sachs et des spéculateurs aussi influents que le serial spéculateur George SOROS.
► Ainsi assistons-nous enfin en une unité de lieu, de temps et d’action
…à la répétition annuelle à huis clos de la pièce de la mondialisation économique, dont le scénario évolutif peut être décrypté en creux, ou en filigrane.
● En effet, nous pouvons constater a posteriori à quel point il est commun (à quelques différends près) à la politique néolibérale américaine, aux règles de libre-échange des organisations économiques internationales (OMC, FMI et BM), adoptées intégralement, voire de manière intégriste, par l’Union Européenne et notamment par la Commission et la BCE, qui les imposent à leur tour à leurs pays membres et à leurs populations.
● Les raisons et les modalités des hyper-profits des multinationales, soustraits pour l’essentiel à la fiscalité des pays dans lesquels elles opèrent, grâce aux passe-droits dont elles bénéficient et aux paradis fiscaux, perdent beaucoup de leur mystère. Car un tel déséquilibre de rapport de forces entre ces intérêts particuliers supranationaux et l’intérêt général des peuples supposé être préservé par leurs institutions nationales démocratiques, comme l’état d’exception anti-démocratique que constitue l’existence de ces paradis fiscaux, ne pourraient perdurer sans une solide volonté commune de les maintenir.
Contrairement aux déclarations d’intention de moralisation de la finance, exprimées depuis 2008 par les G8 et G20 successifs, pratiquement jamais suivies d’effets, parions que le comité de direction du groupe Bilderberg détient les clés de cet immobilisme, visant à ne modifier ni le sens ni le résultat de l’interaction entre gagnants et perdants de la mondialisation…
● Quels avantages présente encore pour ses participants le groupe Bilderberg, par rapport aux G8 et G20 ?
→ d’une part, s’il était initialement limité aux pays capitalistes occidentaux, il a récemment intégré la Chine, la Russie et la Turquie, rompant avec sa tradition d’axe transatlantique pour renforcer sa vocation de club de la mondialisation capitaliste ultra-libérale.
→ et d’autre part, le contenu des échanges est supposé demeurer secret. Mais il semble qu’il ait de plus en plus de difficulté à maintenir le voile sur ses travaux et ses objectifs…
► C’est enfin et surtout ce voile levé sur les évolutions récentes du groupe
… qui dit le mieux à quelles sauces ses convives d’exception comptent bien mijoter les populations mondiales…
L’infiltration du journaliste d’investigation espagnol Daniel Estulin à la session de 2005 du groupe Bilderberg lui a permis de faire le point sur l’état d’avancement de la stratégie de cette oligarchie planétaire.
Son compte-rendu mérite réflexion : Infiltration dans le Bilderberg 2005
● Alors que l’Organisation des Nations Unies paraissait présenter peu d’intérêt pour les Bidlerbergs dans les premières décennies d’existence du groupe, elle semble désormais être appelée à jouer un rôle clé à leurs yeux, non comme un acteur autonome, bien sûr, en encore moins comme un gouvernement mondial démocratique, mais bien en tant qu’instrument de gouvernance au service de leur oligarchie planétaire…
● L’admission récente de la Chine et de la Russie par le groupe, coutumières de l’usage du droit de véto bloquant les initiatives du Conseil de Sécurité de l’ONU à l’encontre de leurs amis dictateurs parmi les plus sanguinaires (Omar el-Béchir au Soudan, Bachar el-Assad en Syrie, etc.), est emblématique de son peu d’intérêt pour les enjeux relevant des Droit de l’Homme et de la démocratie.
● Les multinationales représentées au sein du groupe ont très largement profité de l’absence de droits démocratiques de la population chinoise, et n’ont donc jamais émis de protestation à cet égard. La dictature chinoise doit se sentir tout à fait à son aise parmi les Bilderbergs, entre les membres économiques qui l’ont renforcée en l’enrichissant (la réciproque étant vraie), et les membres politiques dont elle soutient financièrement les États démocratiques affaiblis par son dumping commercial.
● Enfin, c’est une autre évolution quant à l’appartenance des participants du groupe qui pourrait surprendre au premier abord, mais s’explique en fait parfaitement :
→ Enseignants universitaires ou chercheurs : la privatisation croissante à travers le monde, du financement de l’enseignement public et de la recherche (comme des autres services publics), les rendent de plus en plus dépendants des multinationales. Cela permet à ces dernières de contrôler jusqu’aux conclusions des rapports scientifiques susceptibles d’être défavorables à leurs pratiques et donc à leurs intérêts financiers. De plus, il est crucial pour cette oligarchie que les nouvelles générations d’étudiants et de consommateurs puissent être formées par elles, non à l’indépendance de pensée et à l’esprit critique, mais à la transmission d’un prêt-à-penser utilitariste à son service. La formation est appelée à faire de plus en plus place au formatage des esprits.
→ Médias traditionnels et innovants : nous nous rappelons la quasi unanimité médiatique en faveur du “OUI” au référendum pour la constitution européenne de 2005, en décalage marquant avec le résultat qui suivit, et donc avec l’opinion publique réelle. Bien sûr, il est toujours rassurant de constater qu’un électorat conserve son libre arbitre. Mais le témoignage du journaliste Daniel Estulin concernant la préoccupation du groupe Bilderberg au sujet du Referendum Constitutionnel en France, souhaitant réunir tous les États européen sous le contrôle idéologique et réglementaire centralisé d’une fédération européenne en phase avec ses objectifs, ne saurait nous surprendre.
→ Organisations Non Gouvernementales : c’est certainement à leur niveau que le risque de contresens est le plus grand. Les ONG étant supposées émaner de la société civile, elles bénéficient d’une aura de démocratie directe qui peut s’avérer doublement trompeuse.
En effet, le terme “ONG” regroupe des réalités très variées.
► Comme les Nations Unies, les ONG sont actuellement au centre d’un enjeu de politico-économique sans précédent
Beaucoup de multinationales, de grandes entreprises et de richissimes héritiers créent des fondations ou financent des ONG pour des raisons fiscales.
● D’une part, une tendance des élites financières de plus en plus marquée consiste, conformément à l’idéologie néolibérale, à contester la légitimité des États à réguler l’économie, à lever l’impôt et à procéder à la nécessaire redistribution garante des équilibres sociaux fondamentaux. Elles prétendent en revanche, assumer elles-mêmes ces fonctions de solidarité, comme le confirme le projet du groupe relatif aux ONG, exposé durant la réunion de 2005.
● D’autre part, les multinationales mises en cause par des ONG pour leurs impacts négatifs dans un ou plusieurs domaines de leurs Responsabilité Sociétales et Environnementale ont désormais pour habitude de proposer à ces mêmes ONG de les conseiller et de les évaluer officiellement. Mais en finançant cette fonction, ces multinationales font perdre aux ONG leur indépendance dont, par ailleurs, elles ne jouissaient guère non plus en étant majoritairement financées par les gouvernements…
► ONG et démocratie, attention aux faux-semblant !
● D’un point de vue strictement objectif, une ONG n’est partiellement représentative de la société civile et n’est indépendante que si elle réunit un nombre suffisant de membres émanant de toutes parts de la société et assurant l’essentiel de son financement par leurs cotisations et leurs dons.
● Dans les faits, il est constaté que certaines ONG servent de pointe avancée au service des intérêts commerciaux à long terme des multinationales.
Par exemple, il est reproché à l’importante organisation américaine CARE sous le couvert d’actions d’urgence humanitaire et de programmes de développement, d’introduire des semences OGM dans des pays assistés, sous le couvert d’actions d’urgence humanitaire et de programmes de développement.
● Par ailleurs, beaucoup d’ONG sont aujourd’hui des cabinets de consultants ou des sociétés de services, opérant dans des secteurs encore insuffisamment lucratifs, sous un statut d’association à but non lucratif. Car le droit administratif présente souvent un retard considérable sur l’évolution des activités économiques et sociales, plus particulièrement en matière de Responsabilité Sociétale et Environnementale, et d’Économie Sociale et Solidaire.
Pour notre part, nous estimons que se joue actuellement un combat qui ne dit pas son nom, une guerre économique dont les enjeux sont éminemment politiques, et dont nos démocraties risquent de ne pas relever.
Or l’inversion du sens des mots a précédé celle des valeurs :
● Le libéralisme économique a dévoyé le sens du mot Liberté, en faisant enchaîner le citoyen par le consommateur.
● La liberté du marché tue l’Égalité des êtres humains en droit, en assujettissant les États à sa loi.
● Le permis de chasse illimité délivré à la spéculation financière, immole la Fraternité sur l’autel d’une dette publique savamment biaisée.
(lire la suite…)
► Aboutissement d’un processus osmotique entre communisme et capitalisme.
● Finalement, il ne serait pas surprenant que le gouvernement chinois s’avère plus proactif que les multinationales en matière de protection de l’environnement, tant il craint que ses populations excédées lui reprochant son incurie, ne représentent un risque de soulèvement croissant qui mette en danger son pouvoir.
Alors que les multinationales sont guidées par leur seul profit et donc par les économies (négligence de leurs responsabilités) permettant de l’optimiser, au mépris de l’intérêt général. À moins que, dans une logique d’écologie industrielle, elles ne parviennent à tirer un profit immédiat et à plus long terme du verdissement de leurs activités…
● Le communisme est-il soluble dans le capitalisme ? La démocratie l’est-elle également ?
Selon des observateurs de l’intérieur, le régime chinois lui-même étudierait de très près les modalités de sortie du communisme.
→ Lorsque tel sera le cas, car c’est inéluctable, quand un dirigeant chinois actera ainsi ce virage décisif :
« Un pays, un seul système. »
c’est à dire le capitalisme !
il ne contredira pas Deng Xiaoping qui lançait dans les années 90 son fameux :
« Un pays, deux systèmes. »
un système politique communiste, et un système économique capitaliste…
→ Ce dirigeant à venir ne fera que signaler que cette nouvelle longue marche ayant achevé sa traversée du fleuve rouge, le pont reliant ses deux rives vient d’être relégué aux archives de l’histoire, sans avoir cédé sous les pas des marcheurs, contrairement au sort que connut dans les années 1980 une U.R.S.S. désorientée.
→ Les laudateurs occidentaux de la mondialisation économique ne tariront pas d’éloges à l’égard du capitalisme et du libre-échange, comme le faisait Milton Friedman dans les années 70 lorsqu’il déclarait : « Je ne dis pas que le capitalisme soit une condition suffisante à la liberté, mais tous les pays libres sont capitalistes… » en précisant que l’avidité ou la cupidité était le moteur de la prospérité.
→ Mais si ces marcheurs de l’Empire du Milieu savent mieux que quiconque, par le souvenir vivace de la douleur, de quel passé ils viennent, ils ne savent certainement pas ce qui les attend réellement dans ce nouveau monde longtemps idéalisé. Mais comment le sauraient-ils, puisque nous-mêmes qui en sommes issus, avons pour la plupart laissé faire sans rien voir venir ?
► Dans ce monde de valeurs inversées, à partir de ce cliché de la mondialisation, tentons d’en décrypter le négatif
● Les plus ingénus croiront effectivement dans la réalité d’un capitalisme libérateur, parce que lui-même libéré par la mondialisation économique.
● Mais des analystes plus objectifs du processus qui s’est déroulé dans les 30 dernières années ne seront pas dupes. C’est une toute autre chimie politico-économique, ou plutôt une alchimie politico-affairiste, qui aura abouti à une uniformisation planétaire plus aliénante que libératrice. Et pour peu qu’on en dresse le bilan environnemental et sociétal, c’est à une conclusion consternante que l’on parviendra…
● Les institutions économiques internationales (ou plus exactement SUPRA-nationales) non démocratiques que sont l’OMC, le FMI et la BM, auront joué le rôle de filtre permettant des échanges entre ces deux milieux a priori incompatibles qu’étaient, au sortir de la Guerre Froide, le seul bloc communiste d’importance (par sa démographie, ses capacités de production et à terme de consommation) subsistant, et le monde capitaliste. Celui-ci demeurant lui-même insuffisamment homogène pour permettre d’optimiser les fruits qui en étaient attendus par les libéraux les plus intégristes (les néolibéraux), c’est à dire la quintessence du profit. Pour cela, une manipulation génétique était nécessaire : c’est le GATT puis l’OMC qui l’ont faite, en inversant la définition du DUMPING. Voir à ce sujet notre page : Le rôle des Organismes Commerciaux et Financiers Supranationaux
● Si les promoteurs de cette alchimie planétaire estiment être près de parvenir à leurs fins du fait de la généralisation du capitalisme néolibéral, il faut bien comprendre la nature de la transmutation qui a été opérée. Car de l’osmose réalisée entre la dictature chinoise, le capitalisme à l’Américaine, les démocraties libérales qui prévalaient en Europe, et leurs zones d’influence, est né un nouveau milieu chimique de moins en moins compatible avec la démocratie…
N’oublions pas que la “liberté” du libéralisme, celle à laquelle faisait allusion Milton Friedman, n’a jamais été d’essence “démocratique”. Consistant uniquement dans la liberté d’entreprise et le libre-échange, ce courant libertarien exacerbe le rapport de forces brut sur le marché entre individus, entre entreprises locales et multinationales, entre la loi des marchés et celle des États, tout en prétendant le contraire (ce qui constitue toute sa dangerosité).
● Elle aboutit logiquement à une sélection naturelle au détriment des droits fondamentaux des populations, la loi du marché se substituant à la loi des États.
→ Au final, nous risquons d’aboutir à la fusion d’un totalitarisme politique et d’un totalitarisme économique, à l’avantage du second.
→ Mais ce système, pour s’imposer, s’appuierait non sur un pouvoir politique centralisé à l’échelle mondiale, mais sur l’absence de système politique souverain au niveau des États, celui-ci ayant été progressivement neutralisé par le dictat des marchés. Une gouvernance économique privatisée, définitivement libérée de tout contrôle politique.
→ Ou la concrétisation d’une anarchie politico-affairiste dite libertarienne, contenue et canalisée par les rouages d’une oligarchie économique.
● Si l’inversion du sens des mots et des principes a permis l’inversion de valeurs donnant naissance à ce système, son fonctionnement ne peut relever que du paradoxe fondamental :
« Il est interdit d’interdire »
appliqué exclusivement à la sphère économique,
et qui, pour s’imposer, produit sa propre matière noire sociétale : une restriction croissante des libertés individuelles et des droits collectifs.
► Or pour qu’un système oligarchique perdure,
… il est important qu’il ne soit dirigé par aucune tête susceptible d’être un jour coupée.
● Contrairement à une aristocratie monarchique, un système de caste ne repose pas sur une clé de voûte incarnée par un souverain, risquant d’être facilement identifiée et démontée. Il est plutôt structuré à la manière d’un pavé autobloquant. Il perdure à la fois par la division des catégories sociales qui le composent et par leur totale interdépendance, mais repose surtout sur une croyance irrationnelle commune dans sa justification (religions, mythes, traditions).
● De même, l’oligarchie économique mondiale actuelle n’a pas de chef à proprement parler. D’où la difficulté de l’identifier et de l’analyser en termes structurels, institutionnels et fonctionnels.
Les gourous de la doctrine néolibérale et leurs adeptes fondent la légitimité de ce système économique sur des présupposés : son efficacité, sa supériorité, voire son incontournabilité.
Mais ce sont les populations qui contribuent à son fonctionnement, par pure ignorance de ses rouages et de ses multiples conséquences, par inconscience du rôle qu’on leur fait jouer, et surtout du prix qu’elles sont condamnées à payer.
● Pourtant il existe bien une clé de voûte soutenant l’ensemble du système économique néolibéral, ou un rouage axial, comme nous le précisons en page suivante :
Le rôle des Organismes Commerciaux et Financiers Supranationaux
§ « L’OMC, moteur d’anti-valeurs socioéconomiques »
Quitte à le répéter inlassablement, il s’agit de l’Article 1.2 de « l’Accord général sur le commerce des services » du Gatt repris par l’OMC, inversant la définition logique du dumping…
Il constitue le fondement des règles édictées par ce document de l’OMC, qui représentent les tables de la loi de la dérégulation du commerce mondial…
● Le seul fait de restaurer le sens réel de la définition du dumping retournerait comme un gant la fameuse main invisible du marché :
→ l’amenant à élever, et non plus à écraser, la soutenabilité du développement socioéconomique des populations,
→ obligeant à une régulation fondée sur une harmonisation par le haut de la qualité des produits et des services,
→ et incitant les acteurs économiques comme les décideurs politiques des États à gérer efficacement leur Responsabilité Sociétale et Environnementale !
► Une question s’avère donc fondamentale :
Dans quoi cet ultra-capitalisme est-il soluble ?
→ Une osmose inverse enclenchée par un comportement plus citoyen des consommateurs, suffirait-elle à renverser le rapport des forces en présence, à l’avantage des populations ?
→ Ou une métamorphose plus profonde est-elle nécessaire, mettant en jeu une véritable révolution des consciences ?
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