►►►► | Une spirale économique toxique - Thème 7 sur 10 |
Flux économiques mondiaux - Emplois, services et marchandises
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Pour ce qui concerne les flux de capitaux, voir nos pages :
> Financiarisation & spéculation anti-démocratique
> Évasion fiscale et Dette Publique
Dans la plupart des pays, le divorce entre l’intérêt réel à long terme des populations et celui des entreprises multinationales atteintes de gigantisme, a été amplifié par le libre-échange et par la financiarisation de l’économie réelle. La recherche du profit privé à court terme allant le plus souvent à l’encontre de la soutenabilité sociétale et environnementale de l’économie…
Bien que nous abordions ici la question des échanges économiques internationaux en termes simplificateurs de Nord et Sud, il est bien évident que la réalité géopolitique est beaucoup plus complexe.
Modalités et conséquences des échanges inégaux
Flux économiques Sud → Nord (en l’occurrence, plutôt Asie / reste du monde) - Emplois et marchandises : ils consistent essentiellement dans l’importation de marchandises à bas coût par les pays développés et l’exportation de leurs emplois (délocalisation)…
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Cocorico ! « “Jules-Verne”, le plus grand porte-conteneurs du monde » |
L’apparent effet moteur des mastodontes de notre économie sur notre croissance, dont les 40 plus importantes recensées au sein du fameux indice boursier français, le CAC40, masque des effets pervers destructeurs exercés sur notre développement socioéconomique.
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► Dommages collatéraux Sud → Nord
● Obtenir des contrats permettant de s’implanter sur le mirifique marché intérieur chinois peut rapporter énormément à une multinationale française, à court ou moyen terme. Bien que les déconvenues aient été légion, pour beaucoup de candidats français à ce jack-pot…
● En revanche, ces profits n’enrichissent essentiellement que les propriétaires ou les actionnaires de ces multinationales, et sont sans intérêt significatif en termes d’emploi pour le territoire français. Ils ne contribuent pas à la croissance française.
● En effet, de tels contrats étant assortis de l’obligation de produire en Chine pour pouvoir vendre sur le marché chinois, ces multinationales françaises sont d’autant plus incitées à abandonner leurs sites de production en France pour ne plus produire qu’en Chine. Elles exportent ensuite leur production chinoise vers la France pour répondre à la demande intérieure française. Cet effet boomerang des délocalisations a été un accélérateur du processus de désindustrialisation de la France.
● En outre, de tels contrats étant également assortis de conditions de transfert de technologie vers la Chine, à terme, ils compromettent durablement la croissance française, puisque les transferts de technologie ne manqueront pas de se retourner contre notre économie : la Chine ne cache pas son intention d’exporter ses trains à grande vitesse, ses avions, ses automobiles ou ses centrales nucléaires…
Toutes ces technologies ont été apportées à la Chine par ses partenaires commerciaux étrangers. La plupart de ses chercheurs sont formés dans nos universités. Et le pays, par ailleurs champion du protectionnisme, est passé maître dans l’art de l’intelligence économique, basculant même souvent dans l’espionnage industriel.
► Contrepartie en termes de dommages collatéraux affectant le Sud
● Environnementaux : le désintérêt initial de la plupart des dirigeants du Sud pour les enjeux environnementaux locaux, et plus encore pour les enjeux globaux, a conduit à de terribles dégâts : empoisonnement des fleuves, des sols et des nappes phréatiques, déforestation sauvage et désertification de territoires entiers, rejets atmosphériques extrêmement toxiques pour les populations comme pour la faune locales, etc. La destruction de la biodiversité planétaire a été d’autant plus rapide que la croissance économique de territoires très peuplés, déconnectée de toute règle écologique, a explosé en moins de 3 décennies.
● Sociaux et sanitaires : les populations locales sont les premières victimes de la pollution et de la destruction de leur environnement immédiat. Beaucoup auront aussi à souffrir plus que d’autres des conséquences durables du dérèglement climatique (notamment de la désertification, des cyclones et de la montée des eaux des océans). De plus, la plus grande partie des taux de croissance des économies des pays émergents est constituée du différentiel entre les coûts de production et les prix de vente des biens et services à l’export. Or le bas niveau des coûts de production provient de l’exploitation humaine (bas salaires et absence de couverture sociale) et de l’absence de systèmes de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, dont le coût humain pèsera encore sur plusieurs générations à venir.
● Sociétaux : les disparités de la répartition des fruits de la croissance ne permettent pas aux pays émergents de bénéficier d’un développement socioéconomique équilibré et soutenable. Si elles ne sont pas jugulées, elles ne peuvent que conduire à une déstabilisation croissante de leurs sociétés, et à une montée de la violence (criminalité et/ou soulèvements populaires, susceptibles d’être réprimés dans le sang - violence sur laquelle est d’ailleurs fondée la stabilité politique des dictatures, au premier rang desquelles la Chine fait figure d’expert).
Flux économiques Sud ↔ Sud - Emplois et marchandises : échanges problématiques pour l’un des partenaires, voire pour les deux… Mais au bénéfice de qui ?
« “Chinafrique”, les questions qui dérangent »
(Le Monde.fr le 29.03.2013)
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► Dommages collatéraux Sud ↔ Sud
● Si le dumping social et environnemental exercé par la concurrence déloyale résultant d’un libre-échange inconditionnel, dégrade la qualité sociale et même le niveau de démocratie des pays développés : paupérisation, accroissement de l’insécurité, perte de confiance envers les élus apparemment impuissants et désintérêt croissant à l’égard des échéances électorales, on ne dit pas assez combien l’expansionnisme économique de la Chine nuit également aux Pays (dits) En Développement.
● Par exemple, ce que les pays colonisateurs avaient accompli en Afrique au XIXe siècle par les armes, et poursuivi par la corruption depuis les indépendances, la Chine le réitère aujourd’hui à coup d’accords commerciaux et de coopération (construction et financement d’infrastructures) n’excluant pas un même recours à une corruption massive…
→ Elle y achète un droit économique quasi illimité (appropriation des terres agricoles et des sites d’exploitation de matières premières) dont les populations locales sont rarement bénéficiaires.
→ Le discours officiel aussi bien africain que chinois prétend agir pour le développement socioéconomique de l’Afrique, grâce à l’emploi ainsi assuré aux populations locales. Mais en réalité, elles sont aussi maltraitées que le sont les travailleurs chinois en Chine, pour un salaire très inférieur, lorsque des travailleurs chinois ne sont pas “importés” et mis en concurrence directe avec la populations locale…
→ Les terres qui étaient cultivées par les autochtones en vertu d’un droit d’usage ancestrale, leur sont retirées et louées au puissant bienfaiteur asiatique.
→ Les concessions consenties par les dirigeants africains aux entreprises chinoises tiennent rarement compte des impacts environnementaux de l’exploitation des sites (déforestation catastrophique, épuisement des sols cultivés, modes d’irrigation non soutenables, pollutions multiples).
► Alors, à qui profitent réellement de tels échanges ?
● S’il est vrai que cet expansionnisme économique chinois a pour objectif officiel l’intérêt stratégique de l’Empire du Milieu, et donc de sa population, ce sont désormais des entreprises chinoises privées qui en sont les premières bénéficiaires, et surtout leurs dirigeants qui constituent une nouvelle caste de milliardaires, au détriment de la population chinoise exploitée par eux, et maintenant des populations asiatiques voisines et de la populations africaine sur laquelle ils exercent les mêmes abus.
● En Afrique, c’est un club bien connu qui profite le plus souvent de cette situation : celui de dirigeants corrompus et de leur réseau affairiste local, au détriment de l’évolution démocratique et socioéconomique de leurs territoires. Système d’autant mieux connu des Occidentaux, qu’il ne constitue pas un changement majeur par rapport aux pratiques affairistes néo-coloniales qui prévalurent depuis l’indépendance de ces territoires. Sinon peut-être par la rapidité et l’ampleur du processus sino-africain actuel…
● Il en va de même des délocalisation vers l’Afrique pratiquées depuis peu par les entreprises chinoises.
Nous parvenons désormais à l’absurdité suivante : une multinationale (par exemple une marque d’habillement française) sous-traite sa production à une entreprise chinoise, laquelle la fait exécuter ailleurs en Asie (par exemple en Indonésie ou au Bangladesh) ou en Afrique (notamment en Éthiopie)…
C’est en réalité un nouveau mercenariat qui se développe, et consiste pour des multinationales à confier à des spécialistes toutes catégories de l’esclavage productif, la tâche d’organiser et de gérer la traite, sans avoir à se salir les mains elles-mêmes. Là encore, les véritables bénéficiaires sont facilement identifiables.
Voir également notre page :
Économie des Pays En Développement (PED) & des Pays Émergents
Flux économiques Nord → Sud - Emplois et marchandises problématiques pour le Sud :
« Afrique poubelle du monde électronique »
(lire la suite…)
► Dommages collatéraux Nord → Sud
● Les pays développés exportent vers les PED des productions agricoles subventionnées, qui tuent l’activité des petits agriculteurs locaux.
C’est par exemple le cas des exportations de poulets européens vers l’Afrique…
● Par ailleurs, les pays développés exportent des déchets vers les PED
Mais ce commerce porte souvent sur des produits dangereux, sans se préoccuper des conditions de leur traitement sur place (danger pour l’environnement et pour les travailleurs, en particulier pour les enfants employés massivement par cette économie informelle). Les mafias elles-mêmes contrôlent de plus en plus ce secteur d’activité, notamment dans le domaine des déchets nucléaires.
Le calcul des pays développés est froidement économique : il s’agit tout simplement d’éviter d’assumer le coût de leur retraitement en toute sécurité. L’odyssée du porte-avion Clemenceau fut un épisode peu glorieux de la gouvernance française en matière de déconstruction navale.
Peu importait à notre gouvernement les conditions de travail des chantiers asiatiques avec lesquels il tentait de faire affaire, et les conséquences humaines et environnementales pourtant bien connues. Quant à l’opportunité de procurer du travail en France pour cette tâche dans un cadre sécurisé, il n’en fut pas question.
Voir également nos pages :
> Consommation - Production et Développement Socioéconomique Local
> Interactions socioéconomiques locales
À ce jour, le coût final réel de ce fiasco demeure un mystère, faute d’avoir été analysé au-delà de la comptabilité du Ministère de la Défense, ni d’avoir pris en compte la corruption qui n’aura pas manqué de s’ajouter à la liste des dérives de ce projet.
► Alors, à qui profitent réellement de tels échanges ?
● Illusions : l’État pense économiser sur un budget (budget militaire, dans le cas du démantèlement du Clemenceau).
● Réalités : il en grève d’autres dans une proportion beaucoup plus importante. Par exemple, ne plus faire travailler les chantiers navals français, détruit non seulement les emplois directement dédiés à cette fonction, mais également les activités économiques locales dépendant du revenu de cette filière.
Ce sont alors des budgets sociaux considérables de remédiation temporaire, inefficaces sur le long terme, qui sont mis à contribution, des vies familiales qui sont bouleversées, et des équilibres sociétaux fondamentaux qui se délitent.
Il s’agit là clairement d’une erreur, voire d’une faute de gouvernance gravissime.
Voir également notre page : Dette Publique, Budget de l’État & Fracture sociale
Flux économiques Nord ↔ Nord - Emplois et marchandises : il peuvent également s’avérer problématiques pour l’un des partenaires, voire pour les deux… Mais comment et au bénéfice de qui ?
La politique de l’Union Européenne tente d’entraîner tous les pays membres dans la voie (l’impasse) du néolibéralisme, au nom de la rigueur exigée par la BCE et de la nécessaire compétitivité des entreprises prônée par sa Commission.
Le Royaume-Uni et l’Allemagne en sont devenus les leaders européens incontestés…
Pourtant, l’OCDE qui avait également soutenu cette même politique néolibérale, semble quelque peu dépassée par le creusement des inégalités qu’elle a provoqué partout dans le monde, y compris dans les pays riches, même dans un pays traditionnellement aussi égalitaire que la Suède :
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« Les inégalités de revenus ont atteint un niveau jamais vu depuis 30 ans » ►►►►►►►►► entretien avec Michael Förster, analyste à l’OCDE, le 13 décembre 2011 |
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Nouveaux chiffres : « L’incroyable dumping de l’Allemagne et du Royaume-Uni » ►►►►►►► (source Eurostat - 20/12/2012) |
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« Le dumping social allemand détruit l’emploi et le tissu socioéconomique européen » |
Désormais :
« Les 10% des Allemands les plus aisés possèdent 61,1% des biens privés du pays, tandis que 70% des personnes les moins aisées ne disposent que de 9% du patrimoine. »
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« Le dumping social allemand détruit l’emploi et le tissu socioéconomique européen » |
► Déséquilibres dus à la règlementation
● Comme nous le développons dans notre page : Le rôle des Organismes Commerciaux et Financiers Supranationaux, la pratique de tous les types de dumping, social, environnemental, fiscal, monétaire et même politique (anti-démocratique), est rendue possible et donc encouragée de fait par les dispositions de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), et va dans le sens des réformes structurelles voulues par le Fonds Monétaire International (FMI).
● Or ce dumping ne se limite pas aux échanges Nord ↔ Sud. Il affecte également les échanges Sud ↔ Sud et Nord ↔ Nord. Dans ce dernier cas, il s’exerce entre territoires à fort différentiel de développement socioéconomique et de coût de la vie. Depuis la chute du Mur de Berlin et la dislocation du bloc soviétique, les anciens pays frères sont devenus beaucoup plus pro-atlantistes que la plupart des autres pays membres de l’Union Européenne, et se sont tournés vers le libéralisme, avec l’enthousiasme et parfois l’extrémisme des nouveaux convertis.
Ils sont alors devenus, surtout depuis une quinzaine d’années, l’eldorado des multinationales européennes. Plus proches géographiquement et culturellement, et moins contraignants politiquement et administrativement, que la Chine, l’Europe de l’Est et la Turquie (ainsi que le Maghreb) produisent une part croissante des biens de consommation courante et des équipements des ménages vendus en Europe Occidentale : textile & habillement, automobile, équipements électroniques et même produits agro-alimentaires.
● Mais le poids lourd actuel du dumping interne en Europe, en particulier au niveau industriel, est sans conteste l’Allemagne, dont les réformes structurelles successives des gouvernements Gerhard Schröder à Angela Merkel résultent d’une application à la lettre des dogmes néolibéraux antisociaux (_flexibilisation_ du travail, suppression du salaire minimum, privatisation des services publics, recul de l’âge de départ à la retraite, de désindexation des pensions, etc.)
► Alors, à qui profitent réellement les échanges sur fond de dumping ?
● Certainement pas aux ouvriers des usines de production de Jeans en Turquie, mourant de la silicose provoquée par les technique de ponçage du tissu, pour lui donner cet aspect vieilli exigé dans nos boutiques par nos fashion victims. Ce terme revêtant un sens réellement mortel dans les pays producteurs…
● Quant à ceux des usines de Renault en Roumanie, malgré le contexte économique général difficile de leur pays, ils n’ont pas accepté longtemps les conditions sociales de production que leur imposait le constructeur automobile français, au nom du low cost supposé faire le bonheur des automobilistes français…
● Or les automobilistes français ne trouveront jamais de cost assez low si leurs emplois ne cessent d’être détruits, et leur pouvoir d’achat de régresser. Cette fuite en avant est bien évidemment absurde. Et cette courte vue découlant de la dictature des prix déconnectée des problématiques de valeur réelle nette et de qualité, nous rend aveugles quant à ses conséquences à long terme.
● Désormais, nombre de retraités allemands doivent trouver de petits boulots totalement précaires et très mal rémunérés pour parvenir à subvenir à leurs besoins :
« Près de 800.000 retraités allemands figurent encore dans la population active. Certains d’entre eux ont plus de 75 ans. Pour les syndicalistes, c’est la preuve que le montant des pensions est insuffisant. » (CHALLENGES.FR le 28-08-2012)
● En outre, en Roumanie comme ailleurs, la stratégie financière des marques multinationales ne semble guère être rebutée par l’ampleur de la corruption ambiante et les problématiques sociétales qu’elle entraîne.
● Quant aux véritables bénéficiaires, il n’est pas difficile de les identifier, tant ce schéma constitue une constante de la mondialisation économique. Ce sont bien sûr :
→ les actionnaires et les dirigeants des multinationales,
→ les dirigeants des entreprises dans les pays producteurs,
→ et les dirigeants politiques corrompus des mêmes pays producteurs,
…associés dans une démarche gagnant - gagnant.
Alors que les populations des pays producteurs et des pays consommateurs sont instrumentalisées en vue de l’optimisation des profits financiers, et prisonnières de ce processus perdant - perdant…
Bien des zones d’ombre demeurent, notamment lorsqu’il s’agit de faire la part entre les intentions politiques réelles et les actes manqués conduisant à une perte de contrôle politique de l’économie.
Par exemple, quel sens recouvre l’opinion de la plupart des analystes économiques “orthodoxes”, qui voient dans la croissance chinoise la locomotive de la croissance mondiale ?
Comment expliquer le décalage chronique entre les prétendues règles de l’Organisation Mondiale du Commerce et la politique économique réelle de la Chine envers les autres membres de l’OMC. Est-il voulu et encouragé par les acteurs de la mondialisation à un niveau supranational ? Ou résulte-t-il simplement de l’impuissance des puissances encore dites nationales ?
La mondialisation ne serait-elle qu’un remake de série B : “Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?”
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En adaptant notre regard aux enjeux considérés, en alternant les réglages zoom et macro de notre objectif, pouvons-nous essayer de dépasser la fixité des clichés, pour aboutir à une vison plus réaliste, multidimensionnelle et dynamique ?
► Un bilan digne de ce nom suppose la tenue d’une comptabilité en partie double.
● D’une part, il est vrai que la libéralisation mondiale des marchés a été le turbo-moteur du développement économique des pays émergents. Mais développement économique ne signifie pas développement soutenable…
● Ne pas prendre en compte les impacts environnementaux, humains et sociétaux négatifs de cette mondialisation sans règles, revient à fausser totalement ce bilan, et à compromettre l’avenir de toutes les populations du fait des effets secondaires différés.
● Enfin, la question que les partisans de la dérégulation et les laudateurs de la mondialisation libérale n’abordent jamais : d’autres voies n’étaient-elles pas possibles ? Pourquoi n’ont-elles pas été explorées de manière concertée, notamment au niveau des programmes des Nations Unies ?
Voir également notre page : Quel rôle joue l’Organisation des Nations Unies dans la mondialisation ?
► Quelques pistes peuvent constituer des éléments de réponse à cette énigme:
● Les enjeux de la guerre froide étaient certainement devenus trop importants, pour laisser suffisamment d’espace à des voies politiques et économiques alternatives. Le monde était devenu binaire. Avec la chute du bloc soviétique, entérinant l’échec de la voie opposée au capitalisme, celui-ci s’est trouvé automatiquement légitimé, par défaut. Il pouvait désormais occuper tout l’espace idéologique devenu vacant.
● Or l’idéologie néolibérale est fondée non sur des valeurs de l’être humain évolué (homo sapiens), mais sur des réflexes comportementaux de survie et de prédation relevant de son cerveau reptilien, érigés par Milton Friedman en norme économique : l’éloge de la cupidité, la condamnation de toute solidarité sociale automatiquement taxée d’assistanat et l’interdiction de l’interventionnisme économique de l’État, sinon pour libéraliser et privatiser toujours davantage.
● Avec le néolibéralisme, le biais de l’ordre naturel érigé en loi économique universelle par le courant physiocratique, est amplifié et aggravé par l’adoption de la loi du plus fort comme seule règle, et de la sélection naturelle qui en résulte, comme seul processus économique acceptable, au nom de la concurrence dite libre et non faussée.
Sans doute pourrions-nous nous consoler en nous rappelant qu’un tel processus engendre des colosses aux pieds d’argile, et que ces rois de l’âge reptilien que furent les dinosaures furent les plus mal armés pour résister aux coups durs de la nature. Alors que les petites souris ou les êtres aquatiques les plus modestes survécurent et permirent l’émergence de nouvelles espèces…
► Chine / OMC, le grand malentendu ? Contresens et désorientation ?
… Ou au contraire une stratégie supranationale délibérée ?
● Constat : en termes de courant économique historique, la politique chinoise est de type “mercantiliste”. Elle est fondée sur une priorité absolue : favoriser à tout prix son territoire, par rapport au reste du monde. Pour ce faire, elle n’hésite pas à violer délibérément les règles de libéralisme économique voulues par l’OMC dont elle est membre : elle applique des mesures protectionnistes doubles, empêchant :
→ les importations susceptibles de concurrencer ses propres productions,
→ les exportations de matières premières telles que les terres rares nécessaires en particulier à la fabrication de produits électroniques, dont elle prétend détenir un quasi monopole.
De plus :
→ elle maintient des coûts de production bas en ne respectant pas de normes environnementales et sociales significatives,
→ enfin, elle manipule le cours de sa monnaie, le Yuan, afin d’optimiser l’agressivité concurrentielle de leurs exportations.
En revanche, les pays membres de l’Union Européenne se voient imposer à la fois :
→ des normes sociales et environnementales,
→ et une politique économique ultra-libérale, leur interdisant tout protectionnisme.
● Biais institutionnel : l’altération (et même l’inversion) par l’OMC de la définition du dumping, rend tout recours quasi impossible à l’encontre de la Chine, comme tout pays ne respectant pas de normes sociales et environnementales…
Ce qui permet à la Chine de contester tout recours anti-dumping pourtant légitime, mais non reconnu comme tel par l’OMC :
Voir également notre page : Le rôle des Organismes Commerciaux et Financiers Supranationaux
● UN BIAIS ANALYTIQUE PERSISTANT :
→ Dès que la croissance chinoise donne des signes d’essoufflement, un concert d’experts entonne le même refrain : « voilà qui est inquiétant pour les économies occidentales ! »
Mais que faut-il entendre en réalité ?
→ Les financiers et les multinationales qui investissent en Chine, et dont les profits dépendent de leur pénétration du marché chinois, s’inquiètent pour leurs bénéfices. Les indices boursiers s’en ressentent immédiatement. Mais nos emplois ne sont que peu concernés…
→ Car la prospérité économique de la Chine s’étant essentiellement déroulée en vampirisant les économies locales occidentales (et pas seulement), seuls les pays exportant le plus vers la Chine devraient s’inquiéter.
→ Ceux, comme la France, dont la balance commerciale avec la Chine est très fortement déficitaire, peuvent certes regretter également de lui vendre encore moins, mais ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes d’importer autant de produits à bas-coûts. Puisque, s’ils masquent effectivement la baisse relative du pouvoir d’achat de nos populations, ils ne font en réalité que les enfoncer davantage en détruisant leurs emplois…
De ce point de vue, étant donné la très faible pénétration du marché chinois par des entreprises produisant en France, la croissance chinoise n’a donc guère d’impact sur la nôtre, sinon en négatif lorsqu’elle se fait au détriment de nos emplois.
Cette corrélation entre la croissance chinoise et la prospérité économique du reste du monde est donc avant tout un trompe-l’œil, voire une inversion de problématique :
→ La crise économique désormais structurelle qui affecte les économies des ex-pays industriels occidentaux que nous sommes devenus, en réduisant leur pouvoir d’achat, diminue quelque peu leur demande de biens de consommation courante envers la Chine.
→ De plus, les coûts de production ayant augmenté en Chine, une sur-délocalisation est en cours, de la Chine vers des territoires plus corvéables (Bangladesh, Pakistan et Afrique).
→ La Chine ayant fondé sa croissance économique sur l’exploitation de sa population, elle n’est pas encore parvenue à convertir sa demande extérieure (et donc sa dépendance à l’égard de ses exportations) en une demande intérieure suffisamment importante pour garantir ses emplois et son développement socioéconomique…
→ Le ralentissement de la croissance chinoise est la répercussion de l’effondrement des croissances économiques occidentales et non l’inverse.
→ Car si la crise financière de 2008 a profondément affecté l’économie réelle de la plupart des pays occidentaux, la véritable cause structurelle de leur perte de vitesse économique est précisément leur désindustrialisation, que la fragilité des emplois du secteur tertiaire n’a pas permis de compenser durablement…
Ainsi, la voix officielle de l’expertise économique contemporaine ne reflète que la pensée des naufrageurs du développement socioéconomique de nos territoires.
Il suffit, pour se rendre compte de la nature radicale de cette dichotomie, de constater l’indifférence des indices boursiers au plans sociaux de l’industrie, quand ils ne vont pas jusqu’à y réagir positivement.
● Que faut-il en conclure au sujet des dirigeants politiques nationaux ?
→ Faut-il les exonérer, et rejeter la responsabilité de la situation sur les populations occidentales des pays en voie de désindustrialisation et de retro-développement, au prétexte qu’elles refuseraient de s’aligner sur les conditions salariales et sociales de la Chine ou de tout autre pays producteur à bas coûts ?
→ Ou faut-il accuser les dirigeants et le système politique chinois, coupables de bien des crimes par ailleurs, de pratiquer une politique économique dans l’intérêt de leur territoire et de la pérennisation de leur propre pouvoir ?
→ Ne faut-il pas plutôt se demander pourquoi les dirigeants occidentaux, et en particulier européens, n’imposent pas au moins la réciprocité en matière d’échanges économiques internationaux, que ce soit à l’intérieur de l’Union Européenne, ou à l’échelle mondiale ?
Comment ont-ils pu, traité après traité, laisser les institutions internationales de commerciales et financières, et finalement les entreprises multinationales elles-mêmes, prendre le pouvoir jusqu’à décider des politiques nationales dans tous les domaines et du sort des populations sur toute la planète ?
Voir également notre page : Un système oligarchique mondialisé
►►►►►►►►►► Liste des liens documentaires consultables
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© Tous droits réservés 2010 – Agence “Made in Transparency” – SARL (AMIT)
22. L’excédent commercial chinois
23. Recherche du bas prix, à tout prix
34. Signature de vente d’Airbus en Chine, assortie de transfert de technologie
35. Signature de vente de réacteurs nucléaires en Chine, assortie de transfert de technologie
36. Délocalisations des emplois vers la Chine
63. Subventions agricoles des pays riches, inégalement réparties, ruineuse pour le contribuable et génératrice de dumping envers les petits producteurs du Sud.
64. La faim dans le monde, quel paradoxe !
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