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« C’est tout le socle des conquêtes sociales de la Résistance
qui est aujourd’hui remis en cause
Le motif de la résistance, c’est l’indignation. »
(Stéphane HESSEL - INDIGNEZ-VOUS ! - Éditions Indigènes - 2010)
Mondialisation : les Pro, les Anti et les Alter.
« Une mondialisation inéluctable, incontournable, à laquelle nous n’avons d’autre choix que de nous adapter » voilà l’essentiel du discours par lequel les États justifient leur gouvernance, en Europe comme au niveau mondial.
Cliquer : | |
« Le programme politique, économique et social du Conseil National de la Résistance » (France Inter - “L’humeur vagabonde” - émission de Kathleen Evin du 5 novembre 2013) |
Et parmi les anti-mondialistes, des différences idéologiques profondes continuent d’opposer les souverainistes nationalistes de ceux qui cherchent encore leurs marques à une échelle plus vaste, notamment au sein d’une Union Européenne souhaitée plus protectionniste ou régulatrice en matière d’échanges commerciaux.
Nous serait-il possible de situer aussi aisément que nous pourrions le supposer, pro, anti et alter-mondialistes ?
L’exposé suivant ne décrit pas en particulier tel parti politique, tel syndicat ou telle organisation citoyenne, ce qui serait une tentative simpliste certainement vouée à l’échec, mais il vise à repérer des courants de pensée, des discours ou des comportements plus diffus ou mouvants qu’il y paraît…
► | Par ailleurs, nous vous proposons une analyse synthétique de l’évolution des politiques économiques, à la lumière des grands courants de la pensée économique. ► Cliquer : |
Faut-il subir la mondialisation, voire s’adapter et collaborer pour mieux en tirer profit ?
Laissons sans langue de bois la parole aux courants pro-mondialisation, adeptes du néolibéralisme :
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Partons de l’hypothèse d’un verre à moitié plein et imaginons que nous laissions les marchés continuer de le remplir à leur manière…
Bref, positivons ! De gré…
Cliquer
(lire la suite…)
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► Qui est convaincu que…
● … l’économie a toujours raison, et que la main invisible des marchés est génératrice d’équilibre et d’ordre, grâce à la rencontre rationnelle de l’offre et de la demande.
● … la mondialisation est un phénomène spontané, auto-induit et inéluctable, auquel nous devons nous adapter pour en tirer le meilleur parti possible.
► … en tire un constat globalement positif :
● Certes, les pays occidentaux dits développés, vivent mal la montée en puissance des pays émergents. Mais il s’agit simplement d’un rééquilibrage souhaitable. Les pays asiatiques émergents retrouvent une position légitime qui fut la leur dans un passé plus ou moins reculé, où ils ont été des phares de l’humanité. A l’échelle de l’histoire, les quelques décennies de pertes d’emplois que les pays riches auront subies sont un moindre mal.
Ce phénomène de vases communicants a permis aux pays émergents de décoller économiquement, jusqu’à renforcer un marché intérieur qui leur permettra désormais une plus grande autonomie de développement socioéconomique, et une moindre compétitivité / agressivité commerciale sur les marchés internationaux. Un ordre nouveau se met en place, favorable aux avancées de la démocratie dans le monde, notamment du fait des progrès technologiques.
Or nous y trouvons notre compte depuis longtemps, puisque notre consommation en a été grandement facilitée : par exemple, nous pouvons à moindre coût nous équiper et nous maintenir au top de l’évolution technologique. Notre pouvoir d’achat actuel est en fait sans comparaison avec celui de nos grands-parents ! C’est la mondialisation et cette division internationale du travail qui ont démocratisé notre accès à un niveau de vie sans précédent…
Sans doute constaterons-nous bientôt qu’Internet, fruit et accélérateur de la mondialisation, aura plus fait pour la libération des peuples que des décennies de diplomatie. Son rôle a été incontestable dans les révolutions du Printemps Arabe, mais l’activité de la toile est également intense en Chine, malgré la censure de plus en plus paranoïaque du régime de Pékin à l’encontre des internautes.
Par ailleurs ne constate-t-on pas déjà en Chine une augmentation des salaires qui amène désormais l’atelier du monde lui-même à délocaliser ses propres emplois vers d’autres territoires à coûts encore plus bas, dont elle va ainsi dynamiser le développement ? C’est ainsi que, progressivement, la liberté des marchés va naturellement tirer vers le haut le développement économique de toute la planète…
● Mais bien sûr, pour exister dans ce nouveau monde multipolaire qui ne nous permettra plus de jouir d’une rtente de situation héritée de notre âge d’or colonial et industriel, nous devons nous adapter à ses règles. Au lieu de tenter de nous accrocher à nos idées reçues, et de nous crisper sur de prétendus acquis sociaux qui ne seront de toute manière bientôt plus qu’un lointain souvenir, et surtout qui alourdissent dangereusement nos coûts de production et tuent notre compétitivité, nous devons les larguer comme le lest qui cloue au sol la mongolfière d’un nouvel âge d’or plus universel, qui ne demande qu’à décoller…
► Car enfin, quoi ? Nous avons de sérieux atout ! Pourquoi les gâcher ?
▪ Notre productivité horaire est remarquable.
▪ Notre territoire dispose de dons naturels exceptionnels (mer, montagne, forêts et verts pâturages).
▪ Nos savoir-faire traditionnels sont prisés dans le monde entier.
▪ C’est sur eux que s’appuie notre incomparable secteur du luxe (vins, haute-couture, arts de la table, joaillerie, etc.)
▪ Nos capacités d’innovation sont à l’origine des fleurons de notre industrie et de nos services (transports, énergie, BTP, télécommunications, sans oublier notre grande distribution…)
▪ Et notre capacité d’organisation nous a permis de développer des pôles de compétitivité stratégiques pour notre avenir, qui ne demandent quà être renforcés par une politique de recherche et développement dynamique, mais qui suppose de ne pas étrangler les entreprises fiscalement, ni les faire ployer sous le poids de charges sociales insoutenables…
Or plus nous attendons pour réagir intelligemment, dans un monde économique en accélération constante, plus nous compromettons ces atouts, et serons supplantés à l’international dans tous ces domaines. Ce capital incomparable risque donc de fondre peu à peu comme neige au soleil.
C’est comme si, pour refuser de jeter le lest à temps, nous laissions notre montgolfière être détruite par les forces obscures de notre inconscience : les libéralités de notre assistanat social qui encourage la paresse, la gabegie de nos pouvoirs publics, et la dette qui en résulte et nous étrangle un peu plus chaque jour…
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… avant de devoir obtempérer, de force. L’exemple grec n’est-il pas censé nous faire réfléchir ?
Car si les États résistent à ces injonctions, les marchés (qui ont toujours raison…) se chargeront de nous faire courber l’échine, et les conditions dans lesquelles ces mesures devront de toutes manières être imposées, seront encore plus défavorables.
(lire la suite…)
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► Mieux vaut donc souffrir que mourir.
Dans ce cas, que signifierait “s’adapter” ? C’est assez simple, en fait. À peu de chose près, il suffit d’inverser les paramètres de notre logiciel socioéconomique :
● Fiscalité : il est ridicule de penser que des paradis fiscaux seraient responsables d’une évasion massive de capitaux, mortelle pour notre équilibre budgétaire. Alors que la responsabilité en revient à la taxation excessive des bénéfices des entreprises, ainsi que du revenu et du patrimoine des particuliers. Ce n’est pas en faisant fuir les forces vives de la réussite économique, investisseurs et créateurs d’emplois, que nous allons résoudre nos problèmes.
Comprenons au contraire que notre pays est un enfer fiscal. La solution réside dans la défiscalisation des profits et des revenus, afin d’attirer et d’enraciner le plus d’activités économiques possible. Le transfert des charges sociales, de la production vers la consommation (TVA sociale), améliorerait la compétitivité de nos entreprises ainsi que l’état des finances publiques, en élargissant au maximum la base de la taxation. Ce serait plus indolore et donc mieux vécu par la société, car la prospérité économique ainsi restaurée, les revenus et donc le pouvoir d’achat de tous augmenteraient.
● Productivité & compétitivité : l’allongement de la durée hebdomadaire du travail et du temps de travail (nombre d’annuités) par salarié, permettrait de diminuer à la fois le coût horaire du travail et le poids des charges sociales, grâce au recul de l’âge de la retraite (les salaires ayant comme contrepartie un travail productif, contrairement à une pension). N’est-ce pas, avec le choix de sa spécialisation industrielle haut de gamme, la clé de la réussite du modèle allemand ?
● Budgets et dette publique : aussi longtemps que la dette publique n’est pas remboursée, et surtout avant que les marchés financiers jugent les États à risque de faire défaut, nous n’avons pas d’autre alternative que de revenir à l’équilibre budgétaire en réduisant drastiquement tous nos budgets, en priorité ceux de la fonction publique (notamment en contractant ses effectifs), et de l’assistanat que constituent la protection sociale et le système étatique de redistribution. Privatisons toujours davantage les services publics et, lorsque cela s’avère difficile, encourageons les Partenariats Public - Privé. Allégeons le train de vie de l’État, quitte à vendre les bijoux de famille (le patrimoine public) au plus vite, leur valeur risquant de diminuer au fur et à mesure que le garrot de la charge de la dette se serrerait autour du cou de notre chère Marianne.
► Ainsi ces sacrifices ne seraient pas une régression, mais participeraient en quelque sorte du processus de destruction créatrice abordé en page :
“La notion de VALEUR, en économie”
(voir “La VALEUR constitue l’A.D.N. de l’économie”
§ 6- “La notion de Valeur Ajoutée Nette”).
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Comment la doctrine néolibérale est-elle devenue cette pensée unique de la mondialisation qui a gagné progressivement la planète, à la manière d’une contamination virale sans frontières ?
Pour mieux comprendre les processus de la mondialisation et l’état actuel du monde, il est instructif de s’intéresser à cette dialectique du paradoxe permanent, dans laquelle excellait le chef de file du néolibéralisme, Milton Friedman.
L’illusionnisme néolibéral incarné par Milton Friedman : vidéo YouTube cliquer
Voir également notre page La mondialisation de nos jours : un monde uni ?
(lire la suite…)
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► Un talent indéniable de Milton Friedman…
… réside dans sa capacité à inverser la réalité, en renversant les liens de cause à effet. Il procède en plusieurs étapes, au point de bouleverser les repères de bien des interlocuteurs…
On pourrait égrainer ses aphorismes et y percevoir une dialectique assez constante.
D’abord, il assène un paradoxe acceptable :
1- « Je n’ai jamais dit que partout où il y avait capitalisme il y avait liberté. Le capitalisme n’est pas une condition suffisante pour la liberté. » Déclaration a priori inattendue de la part du chantre du capitalisme…
Puis une affirmation provocatrice, purement dialectique, qui déstabilise l’interlocuteur et peut même éventuellement le séduire :
2- « D’ailleurs, l’U.R.S.S. est un État capitaliste. Simplement, c’est l’État qui détient le capital et le pouvoir de l’administrer. » Là, il joue sur la signification du capitalisme, en prenant le mot au pied de la lettre…
Enfin, il prétend illustrer son propos par un exemple suffisamment évident pour qu’il ne soit pas nécessaire de beaucoup y réfléchir : ce sont les Chinois qui tentent de fuir leur pays communiste pour se réfugier à Hong Kong, territoire éminemment capitaliste (alors encore rattachée au Royaume Uni), et non les habitants de Hong Kong qui tentent de fuir leur régime capitaliste pour se réfugier en Chine communiste. Là, l’exemple paradoxal de l’U.R.S.S. capitaliste est oublié. Dans les années 70, la Chine n’est effectivement pas plus capitaliste que ne l’était en réalité l’U.R.S.S.
Mais Friedman se garde bien de prendre comme exemple la dictature capitaliste du Chili de Pinochet, dont il a été le conseiller économique !
3- « J’ai fait le constat inverse : partout où il y a liberté, il y a capitalisme. » Affirmation qui ne devient acceptable qu’après que le sens du mot capitalisme ait été dénaturé… et le terrain miné : limiter la liberté d’entreprendre équivaut à s’attaquer aux droits humains fondamentaux, ou coïncide avec une politique dictatoriale.
L’ambigüité du sous-entendu est ici essentielle à la manipulation recherchée, car il faut plus ou moins en déduire que si un pays n’offre pas suffisamment de liberté démocratique, c’est parce que la condition primordiale du capitalisme n’y est pas encore suffisante : la liberté des marchés !
C’est en fait la technique illusionniste du bonneteau, consistant à détourner le regard du public pour rendre le trucage imperceptible.
On retrouve la même supercherie dans la définition inversée du mot dumping, clé de voûte de toute la politique de déréglementation et de libre-échange de l’OMC.
On la retrouve encore lorsque des dirigeants politiques répondent aux populations excédées d’être constamment mises à contribution pour réparer les catastrophes provoquées par la prédation ultralibérale, qu’on les a parfaitement comprises et qu’on leur promet d’accélérer les réformes structurelles : c’est à dire libéraliser encore davantage et encore plus vite !
Ce qui revient à dire à un patient qui souffre d’une seule carie dentaire qu’on va tout faire pour soulager ses souffrances, en lui extrayant au plus vite un maximum de dents…
Dans cet extrait d’interview, Friedman évoque également un dogme de base de son idéologie : la loi du marché n’est pas un jeu à somme nulle. Pour qu’un participant soit gagnant, il n’est pas nécessaire que l’autre soit perdant. De l’échange peut naître un surplus de richesse que se répartissent les participants. Or de cette possibilité, il tire une généralité implicite : le marché libre est la condition pour que tout échange soit gagnant - gagnant.
Dans ce cas, il a raison sur un point : la loi du marché n’est pas un jeu à somme nulle. Lorsque les rapports de force sont équilibrés et les échanges équitables, ils peuvent induire des modes de production durables et un développement socioéconomique soutenable.
Mais à l’inverse, lorsque les rapports de forces sont très déséquilibrés, non seulement l’enrichissement de l’un se fait par l’exploitation et l’appauvrissement de l’autre, mais la somme des destructions commises (humaines, sociales et environnementales) en fait un jeu à somme très négative, à court, moyen et long terme, certains impacts humains et environnementaux étant même irréversibles.
► Dans le documentaire vidéo suivant, le discours de Milton Friedman illustre parfaitement un des tours de passe-passe idéologique les plus fréquents de la doctrine néolibérale :
● « La liberté dont jouissent les individus les rendent responsables de leurs choix. L’État n’a donc pas a se mêler de couvrir les risques découlant des choix des individus. » C’est le cœur de la pensée néolibérale qui voit en chaque individu un “homo œconomicus”, c’est à dire une personne parfaitement informée et agissant rationnellement, en toute connaissance de cause. Donc totalement responsable de ses choix et de ses actes.
● Or la réalité économique dément largement cette fiction, tout particulièrement dans le cadre de la mondialisation : elle n’a cessé de brouiller les cartes, et d’opacifier les filières de production et de distribution des produits, comme celles de circulation des capitaux. Elle s’évertue à dissimuler aux consommateurs les conditions sociales et environnementales de production. Elle lui permet de moins en moins de prendre en compte ces facteurs et donc d’être un consommateur responsable, dans son propre intérêt comme dans l’intérêt du plus grand nombre.
C’est pourquoi la critique du dogme néolibéral trompeur de liberté d’entreprise et de responsabilité est à l’origine de la formule bien connue :
« Le libéralisme, c’est le renard libre dans le libre poulailler… »
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Mais le gourou du néolibéralisme, Milton Friedman, n’a fait que modéliser une pensée déjà profondément enracinée dans la culture américaine de la liberté d’entreprise, elle-même héritée de l’esprit de conquête des pionniers européens qui s’affranchirent de la couronne britannique pour mieux réaliser le rêve américain de réussite et d’enrichissement personnel, libre des jougs étatiques ancestraux.
Abraham Lincoln
Président des États-Unis de 1860 à 1865Une pensée sociale-libérale inachevée ?
Ou instrumentalisée et trahie par le néolibéralisme contemporain ?(lire la suite…)
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Beaucoup de Français connaissent la déclaration adressée par le Président américain Abraham LINCOLN au Congrès des États-Unis d’Amérique en 1860. Cette ode libérale peut a priori sembler être frappée au coin du bon sens. Mais a priori seulement, dans un monde parfait, ou chaque agent économique se comporterait en citoyen vertueux et auto-discipliné, n’outrepassant pas les droits constitutifs de sa liberté au détriment des droits et libertés d’autrui…
Or dans la vraie vie, cet être parfait est loin d’être représentatif du genre humain. Sans loi ni régulation apte à canaliser ses excès, les rapports de forces qui se mettent en place sont ceux des sociétés les plus violentes du fait du niveau d’injustice insoutenable qu’elles atteignent.
La contrepartie manquante de la déclaration de Lincoln aurait dû être :
« Vous ne pouvez pas maintenir la cohésion des sociétés et la paix dans le monde, en laissant les forts exploiter les faibles, en laissant l’économie anéantir les populations les plus vulnérables et détruire l’environnement. »
Abraham LINCOLN
(Déclaration au Congrès des USA, 1860)
1- Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l’épargne.
2- Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort.
3- Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l’employeur.
4- Vous ne pouvez pas encourager la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes.
5- Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche.
6- Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous gagnez.
7- Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l’initiative et l’indépendance.
8- Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant à leur place ce qu’ils devraient faire eux-mêmes.
Or il n’est de balance juste sans double plateau,
ou contrepoids correctement calibré :Contrepartie nécessaire
à la déclaration de Lincoln
(mais malheureusement absente)1- Vous ne pouvez pas maintenir une prospérité basée sur la spéculation financière.
2- Vous ne pouvez pas indéfiniment permettre au fort de profiter de la vulnérabilité du faible.
3- Vous ne pouvez pas aider le salarié en permettant son exploitation par l’employeur.
4- Vous ne pouvez pas encourager la fraternité humaine en ignorant ou permettant l’injustice socioéconomique (quart-monde et tiers-monde).
5- Vous ne pouvez pas permettre au riche de s’enrichir indéfiniment de l’exploitation du pauvre.
6- Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en gagnant moins qu’il est nécessaire pour vivre dans la dignité.
7- Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage de tous sans vous soucier des conséquences négatives résultant d’un excès de liberté de certains, au seul nom de l’initiative et de l’indépendance.
8- Vous ne pouvez continuellement enjoindre aux Hommes de faire par eux-mêmes ce à quoi ils aspirent, en laissant certains compromettre leurs moyens d’y parvenir (injonction paradoxale).
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Faut-il plutôt résister à la mondialisation et la combattre ? Pourquoi et comment ?
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Dans toutes les démocraties, certains partis cultivent une vision anticapitaliste plus ou moins caricaturale.
D’autres, ou parfois les mêmes, défendent une vision nationaliste simpliste, déconnectée d’une réalité géopolitique complexe, faite depuis toujours d’interactions et d’interdépendances multiples entre les territoires et les populations. En quoi le souverainisme s’en distingue-t-il ?(lire la suite…)
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► Patrons, tous voyous ?
Les idées les plus simples ayant souvent la vie dure, l’argument général serait le suivant :
● Un patron détenteur d’un capital productif dispose, aux yeux de la loi et du droit fiscal, d’un avantage sur des salariés qui ne possèdent que leur force de travail. En effet, au-delà de la rémunération directe de son travail, à laquelle il a droit comme tout travailleur, il est autorisé à s’attribuer comme bon lui semble les profits réalisés par l’entreprise. Privilège qu’il partage avec les actionnaires, co-détenteurs du capital de l’entreprise, mais beaucoup plus rarement avec les salariés, véritables créateurs de la plus-value de l’entreprise.
● Car à l’inverse, les salariés, sans qui la valeur ajoutée résultant du travail humain (et même du fonctionnement des machines) ne pourrait être réalisée, ne sont pas libres de décider de s’attribuer une part des profits qu’ils ont contribué à générer.
● Un patron aurait donc, par définition, intérêt à maximiser ses profits, plutôt qu’à augmenter les salaires. Ses intérêts s’opposant alors à ceux des salariés. Quant aux salaires astronomiques des partons du CAC40, ils ne font bien que confirmer leur complicité avec les actionnaires dont les assemblées générales entérinent ces rémunérations indécentes.
N’est-ce pas là le sens de la mondialisation, et l’exemple donné par le processus de délocalisation des activités industrielles, et même des services, imposé par les actionnaires et les marchés financiers, au détriment des salariés ?
► Vous avez bien dit : tous ?
● Même l’agriculteur qui travaille à perte et ne peut se verser de salaire à la fin du mois ?
● Même le sous-traitant automobile évincé par son client constructeur qui, lui effectivement, préfère produire en low cost à l’étranger pour accroître ensuite son profit sur le marché français ?
● Même les centaines de milliers d’auto-entrepreneurs, sortis des chiffres du chômage et du droit du travail par un coup de baguette magique, faute de proposition d’emploi réaliste ?
● Mais au fait, c’est quoi, un patron ? Un modèle sérigraphique reproductible à l’identique, à l’infini ? Ne serait-ce pas plutôt une catégorie générique aussi diverse que l’espèce naturelle dénommée Homo Sapiens ?
► En conséquence, suffirait-il de changer la loi ?
● Interdire les licenciements : comme dans les règles d’un jeu de société, décrétons unilatéralement que la loi de l’État l’emporte sur celle des marchés.
● Augmenter les salaires : l’État étant responsable de la société, et donc du pouvoir d’achat des habitants, il a le pouvoir de peser suffisamment sur le dialogue social pour parvenir à cet objectif, voire de l’imposer en élevant le niveau du SMIC, de manière à faire bouger l’ensemble de la grille salariale.
● Appliquer des mesures de sauvegarde : empêcher les délocalisations et surtout s’opposer au démantèlement de secteurs économiques stratégiques, quitte à braver pour cela les règlements de l’Union Européenne.
► Politiques, tous… quoi ?
Si les élus ne font rien de significatif sur le plan économique qui aille dans le sens de l’intérêt du plus grand nombre, mais au contraire laissent faire les marchés au détriment de l’emploi et de la protection sociale, cela prouverait qu’ils ont tous un intérêt personnel à agir ainsi :
● Conflits d’intérêt : qui peut nier l’existence de tels conflits, que rapportent régulièrement les médias et même, parfois, certains collègues politiques moins bien lotis, et quelque peu aigris…
« Ils ne furent pas bien fumés,
Si m’ont failli,
Ces amis-là m’ont bien trahi… »comme le déplorait au Moyen-Âge ce pauvre Rutebeuf, dans sa triste Complainte…
● Du conflit d’intérêt à la corruption, il n’y a qu’un pas. Certains trébuchent, alors que d’autres n’hésitent pas à le franchir allègrement.
● C’est aussi à cela que servent les pouponnières dédiées à la reproduction de l’élite politico-affairiste : apprendre la meilleure façon de marcher… en terrain miné. Au premier rang desquelles, l’ENA…
► Médias, tous menteurs ?
● N’ont-ils pas tous perdu leur liberté de pensée, étant désormais entre les mains ou sous le contrôle financier des grandes entreprises et des banques ?
● …que ce soit par voie de participation actionnariale et de rachat, ou par leur dépendance à l’égard des annonceurs publicitaires.
Vous avez bien dit : tous ?
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Certains pays ont résisté idéologiquement ou réagi concrètement à la mondialisation néolibérale, notamment en Amérique Latine. Ou d’autres encore, comme le petit royaume himalayen du Bhoutan, dont la gouvernance inspirée d’une culture locale ancestrale, pourrait offrir au monde entier des perspectives originales.
(lire la suite…)
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► Une école latino-américaine de résistance au capitalisme ?
● Alors que depuis la disparition de son grand frère soviétique, le régime castriste de Cuba peine de plus en plus à survivre à l’embargo économique que lui inflige son grand voisin américain depuis 1962, le pays semble s’orienter progressivement vers le modèle chinois “un pays, deux systèmes”, mais avec beaucoup moins de détermination et d’assurance dans la démarche, que ce très ambigu allié asiatique… L’appareil politique cubain sera-t-il assez fort et structuré pour pratiquer cet équilibrisme schizoïde dont la dictature chinoise semble avoir le secret ? Et à quel coût humain ?
● Par son opposition systématique à la planète géante étasunienne dont il n’acceptait plus d’être un satellite, le Venezuela du très controversé Président Hugo Chávez au pouvoir depuis 1999, s’est affranchi de la tutelle du FMI et de la Banque Mondiale en remboursant sa dette, avant de les quitter, tout comme le Brésil, l’Uruguay et l’Argentine. Le Président Chavez tente d’établir dans ce pays très inégalitaire, un système socialiste d’inspiration bolivarienne. Mais les moyens employés à résister aux tentatives de reprise du pouvoir par l’opposition de droite ne manquent pas d’inquiéter les vigies de la démocratie…
● Le Président bolivien Evo Morales qui accéda au pouvoir en 2006, a entrepris de sortir son pays de la profonde crise sociale dans laquelle il s’était enfoncé après 15 ans de libéralisation économique conduite par ses prédécesseurs (de 1985 à 2000) conformément aux exigences habituelles du FMI et de la Banque Mondiale (lutte contre l’inflation, réduction du déficit budgétaire, et privatisation du secteur public, profitant essentiellement à une élite locale et à des multinationales étrangères). A partir de 2006, le Président Morales, issu d’une population amérindienne autochtone, libère son pays de la main-mise des multinationales étrangères, par voie de nationalisations, s’attirant évidemment les foudres des États-Unis et des représentants affairistes de la communauté internationale.
Bien sûr, l’orientation politique actuelle de ces 3 pays américains résistants se situe nettement dans la partie gauche de notre spectre chromatique initial…
Cependant, l’orientation actuelle de Cuba est inverse de celle du Venezuela et de la Bolivie, dans la mesure où l’archipel révolutionnaire ne dispose pas des matières premières susceptibles d’assurer à terme à ces deux pays une indépendance économique plus durable.
► Une école himalayenne de résistance au consumérisme ?Petit royaume de 710.000 habitants, enclavé entre l’Inde et le Tibet, attirant par son authenticité le tourisme occidental très actif dans la région, le Bhoutan choisit de ne pas céder aux sirènes du profit mais de donner la priorité à la conservation de son patrimoine naturel et culturel. Au lieu de donner libre court à la construction de complexes hôteliers et d’encourager un tourisme de masse lucratif, il mit en place un système de limitation du flux touristique, adapté aux capacités naturelles et aux infrastructures existantes du pays.
● Comme pour justifier ce choix, le Bhoutan opposa aux arguments de croissance économique d’un monde capitaliste consumériste, mesuré par le Produit Intérieur Brut (PIB) ou le Produit National Brut (PNB), la notion de Bonheur National Brut (BNB). Le roi du Bhoutan proposa dès 1972 cet indice, relevant de critères très différents de ceux de la valeur ajoutée exclusivement économique et de profit.
● Au-delà d’un jugement superficiel, laissant penser qu’il s’agissait là d’une aimable plaisanterie digne du pays des bisounours, des chercheurs travaillant à la mise au point d’indicateurs de développement socioéconomiques alternatifs, constatèrent que les critères du BNB inspirés de la sagesse bouddhiste, présentaient un véritable intérêt du point de vue des enjeux de développement durable et de Responsabilité Sociétale et Environnementale, tels qu’ils sont désormais formalisés par la norme ISO 26000…
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Alter-mondialisation ou alternatives économiques, d’autres voies sont-elles possibles ?
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Avec les mouvements altermondialistes, un autre monde est-il possible ? S’ils ne parviennent pas encore à accéder au pouvoir, faut-il en déduire que les alter-mondialistes ne disposent pas de partis destinés ou aptes à gouverner ? Ou qu’ils ne parviennent pas à convaincre les électeurs ?
(lire la suite…)
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► Une nouvelle ligne de fracture est apparue, transversalement aux partis politiques constitués,
…celle qui divise les pro et les anti ou alter-mondialisation, jusque dans les rangs des grands partis politiques de tous bords.● L’alter-mondialisme rassemble depuis de nombreuses années déjà un nombre croissant de mouvements citoyens issus de la société civile de tous les continents, plutôt que des partis politiques nationaux constitués. Hormis les partis écologistes, et contrairement aux partis anti-mondialistes, les alter-mondialistes n’accèdent que très rarement à la fonction parlementaire. Ils se consacrent essentiellement à l’information et à la mobilisation citoyenne.
● Quant aux protestations des populations “indignées” du sort qui leur est réservé au prétexte de la crise actuelle, elles constituent un phénomène encore trop récent pour qu’il soit aisé d’en prévoir l’évolution et les effets.
► Et l’action internationale, dans tout ça ?
● C’est certainement la dimension qui sépare le plus les anti et les alter-mondialistes. Les premiers donnant généralement la priorité à un repli de l’économie nationale sur elle-même, qui s’accompagne pour certains souverainistes de thèses ostracistes, voire xénophobes.
● Alors que l’alter-mondialisme prône un mode non capitaliste d’ouverture et d’échanges entre pays et continents, fondé sur une relation plus équitable et un respect mutuel.
► L’argument réflexe des tenants de cette mondialisation néolibérale
Il consiste systématiquement à dénoncer les thèses anti-mondialistes de Théorie du Complot, c’est à dire d’une tentative plus ou moins grossière de manipulation des esprits, dans laquelle ce sont en réalité les ultra-libéraux qui ont excellé, pour aboutir au règne de la pensée unique.
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Comment comprendre le terme “démondialisation” ? Quel changement de paradigme économique devrions-nous opérer ?
(lire la suite…)
Notre avis plus approfondi sur cette question en page :
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► Pour marquer les esprits, une notion complexe doit parfois faire appel à une terminologie simple.
Mais la simplicité peut parfois être source de confusions, comme c’est le cas du terme “décroissance”.
● Le terme sonne tout d’abord un peu comme un mantra : un mot magique qui contribuerait en l’occurrence à faire échec à un processus démoniaque (démon - dialisation)… Après tout, il est de bien pires intentions intégrées par le marketing et véhiculées par la publicité.
● Cependant, il semble évident que le néologisme “démondialisation” fait surtout appel au renversement d’un processus, justifié par la nécessité de remédier à, et si possible de prévenir, ses pires conséquences. Comme un vaccin ou un traitement médical : par exemple la “dé - sensibilisation”, ou une “dés - intoxication”, la “dé - mondialisation” consisterait dans un double traitement contre une vulnérabilité et une dépendance.
D’ailleurs, de notre point de vue, l’idéologie néolibérale activée par la dérégulation des marchés, agit comme
Il serait évidemment regrettable et, à n’en pas douter erroné, de l’entendre comme un repli nationaliste et son cortège de “phobies”.
● En revanche, il faut souhaiter que ce projet français de démondialisation vise à :
→ restaurer le centre de gravité de l’économie nationale qui soit effectivement sous le contrôle de notre territoire,
→ reconstruire notre économie productive (industrielle et agricole) dévastée par la guerre économique mondiale,
→ et rétablir un équilibre dans nos échanges internationaux qui soit compatible avec l’intérêt général à long terme de notre population.● D’ailleurs, contrairement aux idées préconçues résultant du formatage néolibéral des esprits, il faut espérer que tous les pays adoptent une telle politique et finissent par se retirer de la compétition économique, pour bâtir ensemble un monde de coopération qui ne soit d’ailleurs pas seulement économique.
● Car au-delà des règles et des mécanismes politico-économiques de la mondialisation, c’est une dimension philosophique et un système de valeurs qui sont en jeu, dont dépend désormais l’avenir de la planète, ou plus précisément de l’humanité.
Pour notre part, nous ne renierions pas cette multi-dimension d’un projet de démondialisation…
► L’essentiel est dans la vision, dans la stratégie et dans l’action.S’il s’agit effectivement de contrer la spirale économique toxique de la mondialisation commerciale et de la globalisation financière, alors nous avons une vision assez précise de la question, tant en termes d’enjeux que de modalités.
C’est l’objet du programme France Durable et de l’activité de l’agence Made in Transparency :
● La transparence économique et la gouvernance de la Responsabilité Sociétale et Environnementale sont la clé pour remédier aux effets délétères du dumping.
● Adopter une approche systémique, pour mettre un terme aux incohérences et aux injonctions paradoxales d’une gouvernance politico-économique désorientée ou insincère.
● Parvenir à informer les consommateurs et former les citoyens instrumentalisés par la mondialisation, et à valoriser les acteurs économiques responsables dont la survie et l’essor dépendent du comportement de parties prenantes réciproquement responsables, et autant que possible solidaires.
● S’efforcer de faire évoluer la loi et le fonctionnement des institutions dans le sens d’une réappropriation territoriale de leur avenir par les populations, en tous lieux.
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