« Quand le dernier arbre sera abattu,
La dernière rivière empoisonnée,
Le dernier poisson pêché,
Alors vous découvrirez
Que l’argent ne se mange pas. »
Proverbe Cri (Amérindiens du Canada)
La matière, sous ses formes minérales, végétales et animales, exprime un champ des possibles quasi-illimité.
Pourtant, les atomes qui la composent ne sont qu’au nombre de 92, et seuls quelques-uns constituent l’essentiel de la matière identifiée à ce jour : l’hydrogène représenterait 75% de l’univers (hors “matière noire”).
Mais c’est leur combinaison qui aboutit à une très grande variété de molécules, de formes et de propriétés.
La question qui se pose désormais de manière plus pressante que jamais est de savoir si l’espèce humaine va continuer à donner libre court à ses instincts prédateurs, au point de provoquer sa propre disparition, comme c’est déjà la cas d’un nombre croissant d’autres espèces depuis le début de cette anthropocène écocide ? Ou si nous allons parvenir à détourner cette trajectoire suicidaire en privilégiant et développant de véritables valeurs de vie ?
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► Sans doute plus que tout autre champ de connaissance, l’astrophysique ne cesse de défier nos certitudes.
La récente irruption de la matière noire et de l’énergie sombre, ou énergie noire, dans notre conception de l’univers et de sa dynamique, la révolutionne une fois encore : l’univers serait pour 96% (chiffre résultant de l’analyse mathématique) cet univers sombre.
► Ce vide structurant, cette nature complexe de l’univers, dont notre perception ne cesse de se modifier, ne sont pas sans faire écho au concept bouddhique de vacuité.
Cette notion est fondée sur le double constat de l’interdépendance et de l’impermanence de toutes les composantes du monde réel, comme de celles de notre psychisme sans cesse en mouvement, animé par nos perceptions sensorielles à la fois limitées en capacité et dans le temps.
● Depuis son origine, le comportement de l’Homme est la résultante de sa nature propre (ses contraintes physiologiques et son psychisme), de son environnement humain (cultures, organisations sociales), et de la Nature dont il vit ou au contraire dont il doit se protéger.
● Mais c’est précisément le propre de sa nature qui demeure pour l’essentiel, en termes de champ d’investigation, un mystère aussi vaste que l’univers lui-même.
→ D’où, jusqu’à présent, une juxtaposition d’approches allant du matérialisme scientifique s’appliquant aussi bien à la matière qu’au psychisme, aux multiples courants de pensée s’efforçant d’intégrer l’accès à la compréhension du monde matériel et de l’univers spirituel.
→ Le philosophe indien Sri Aurobindo GHOSE, par exemple, a consacré une grande partie de sa vie à la double nature, subconsciente et supra-consciente, de l’inconscient.
→ Mais désormais, des travaux sont menés en communs par des scientifiques, des philosophes et des pratiquants de démarches spirituelles telles que la méditation, n’impliquant pas forcément une pratique à proprement parler religieuse.
► Une des toutes premières interactions Homme / Nature émane de la nécessité pour l’être humain de satisfaire ses besoins vitaux,
… et de la capacité de son environnement naturel à les lui fournir durablement.
Son environnement social a influencé le mode de satisfaction de ses besoins : besoins vitaux / besoins sociaux. Et son tempérament a ajouté aux caractéristiques socioculturelles, le facteur individuel de diversification des comportements.
Mais au-delà du prélèvement de sa part vitale sur la Nature, l’Homme a développé un réflexe de prédation répondant à d’autres besoins, non vitaux, tels que l’enrichissement et la domination sociale et économique d’autrui.
Une comparaison paraît faire sens, lorsqu’il s’agit de prendre en compte l’impact de l’Homme sur son environnement :
● d’une part, les peuples les mieux intégrés dans leur environnement, se caractérisent par leur frugalité, généralement associée à une structure sociale peu hiérarchisée,
● et d’autre part, la forte hiérarchisation sociale des civilisations les plus matérialistes, et les relations de pouvoir et de domination qu’elle induit, est très influencée par la possession de biens matériels.
Une autre caractéristique de ces dernières étant leur instinct de conquête, il est inutile de rappeler lesquelles ont colonisé la quasi totalité de la planète, et lesquelles de ce fait soit ont disparu, soit pâtissent plus que jamais de cet expansionnisme (par exemple les peuples autochtone amérindiens)…
► Une conquête plus essentielle que celle de l’espace doit-elle être menée à bien par l’Homme
…celle de la connaissance de soi-même à laquelle l’invitait Socrate, il y a près de 25 siècles.
Car sans maîtrise de soi-même, sans compréhension de nos motivations et de nos pulsions, sans capacité de nous situer et nous considérer pour ce que nous sommes dans notre environnement, dans l’espace et dans le temps, notre évolution est en train de virer au désastre, avec toute la grâce d’une valse d’éléphants dans un magasin de porcelaines.
Voici en bref la vision néolibérale de la mondialisation, indéfectiblement optimiste contre vents et marées, et même contre toutes les évidences révélées par le tsunami qui a submergé l’économie mondiale depuis 2008, faisant suite au séisme financier des subprimes de 2007 :
Les partisans néolibéraux les plus inconditionnels du laisser-faire économique et d’une loi forcément vertueuse des marchés voient encore dans l’état actuel de la mondialisation, malgré la crise dévastatrice de ce système, un verre à moitié plein qui ne demande qu’à continuer de se remplir.
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► En effet, si on ne peut nier les disparités de développement
→ entre les pays les plus pauvres et les plus riches,
→ comme entre les les plus pauvres et les plus riches dans chaque pays et chaque société.
● Les détracteurs de la division internationale du travail et du libre-échange sont-ils indifférents au miracle chinois ? N’est-ce pas grâce au libéralisme économique que la Chine est devenue l’atelier du monde ? Elles sont loin, désormais, les famines de l’époque maoïste du Grand Bond en Avant…
● N’en déplaise aux droit-de-l’hommistes obtus, ignorant le seul réalisme qui vaille, c’est bien l’adoption du capitalisme par l’Empire du Milieu qui l’a propulsé dans la modernité la plus remarquable, et bientôt au premier rang économique mondial.
► Il ne s’agirait que d’un rééquilibrage dans l’intérêt de tous.
● Après tout, ce ne serait pour les pays développés qu’un juste sacrifice que d’accepter le partage des chances permettant ce fantastique rééquilibrage socioéconomique à l’échelle planétaire, lequel serait finalement profitable à tous, en réduisant les sources de frustrations les plus conflictuelles.
● En outre, le miracle économique des pays émergents constituerait désormais un moteur de l’économie mondiale, dont nous sommes et serons de plus en plus bénéficiaires, à condition de savoir répondre aux attentes de leur gigantesques marchés intérieurs.
● Le plus important pour les pays développés serait donc de parvenir à s’adapter à la partition écrite par le régime de Pékin, en veillant soigneusement de ne pas lui déplaire afin de figurer parmi ses partenaires économiques favoris, ou de rattraper le retard pris dans cette épreuve, par rapport à nos concurrents européens et américains…
Mais si c’est bien l’intérêt à court terme de nos multinationales, est-ce pour autant l’intérêt des populations ?
Quant à la démocratie, il serait tout à fait irréaliste et contreproductif, selon eux, d’en faire une condition des échanges économiques.
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D’autant que ce concept ne serait pas aussi universel que le voudrait la prétendue communauté internationale à l’origine de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948. Nous ne pouvons ignorer les spécificités culturelles des territoires et de leurs populations…
Au contraire, les avancées démocratiques durables ne pourraient résulter que du développement économique, dont l’effet sur les populations ne peut manquer à terme d’être positif tant du point de vue de la prise de conscience des droits, que de l’acquisition des moyens de les exercer. D’ailleurs n’en percevons-nous pas actuellement la manifestation, par exemple avec la mobilisation croissante des populations chinoises contre les injustices et les abus de pouvoir dont elles sont victimes ?
Et plus près de nous, les “révolutions arabes” ne sont-elles pas le fruit d’une éducation croissante de populations de plus en plus ouvertes sur le monde grâce à l’intensification des échanges internationaux accompagnant la mondialisation de l’économie ?
Quelques chiffres devraient nous permettre de mieux réaliser l’état des lieux qui constitue la contrepartie désastreuse non comptabilisée (externalités économiques négatives) de la prétendue croissance économique mondiale.
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« La tapisserie tout entière » (Sur les épaules de Darwin - J-C. Ameisen - Samedi 12 octobre 2013) |
Volet environnemental : pollution chronique croissante, catastrophes écologiques, destruction massive de la biodiversité et changements climatiques… Des conséquences incalculables remettant totalement en cause les chiffres de la croissance économique mondiale, à très long terme !
Selon une étude de l’Union Européenne sur la biodiversité, la dégradation des écosystèmes forestiers équivaut chaque année à 5% du PIB mondial.
La pollution chimique due aux activités humaines gagne sans cesse du terrain : dérivés pétrochimiques (notamment par le plastic, formant un 7econtinent mortel, ou responsables de diverses intoxications), engrais, pesticides et métaux lourds (éléments-traces métalliques, ou ETM, dont le très dangereux mercure), rejets médicamenteux, etc.
Les impacts conjugués des activités humaines sur le climat rétroagissent sur leurs autres impacts environnementaux, économiques et sociétaux, qu’ils amplifient et aggravent.
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Extrait du document de l’Agence Européenne pour l’Environnement :
SIGNAUX DE L’AEE 2011 - LA MONDIALISATION, L’ENVIRONNEMENT ET VOUS
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► Le défi de la pollution.
« Quinze centimètres de boue rouge recouvraient les jardins et les rues. D’aucuns tentaient de la chasser de leur maison et de leurs effets personnels en utilisant du savon et de l’eau. D’autres pliaient simplement bagage.
Personnellement, j’ai essayé de retirer la boue rouge de mes bottes en caoutchouc, cette nuit-là, mais sans succès. Le rouge ne voulait tout simplement pas partir », explique Gábor Figeczky, le directeur faisant fonction du Fonds mondial pour la nature, en Hongrie.
Le 4 octobre 2010, l’une des pires catastrophes par déversement de substance toxique des dernières années en Europe s’est produite près de la ville d’Ajka, dans le comté de Veszprém, en Hongrie, à 160 km environ au sud-ouest de Budapest. À la suite de la rupture d’une digue à rejets d’un réservoir d’une usine de production d’aluminium, une boue alcaline s’est répandue sur une grande surface englobant trois villages.
Les conséquences à long terme de l’événement ne sont pas encore connues (AEE, 2010).
Il ne s’agit que d’un exemple des défis auxquels nous sommes confrontés en ce qui concerne la pollution d’origine industrielle. Le déversement de pétrole dans le golfe du Mexique, qui a débuté en avril 2010, est un autre épisode bien documenté de pollution se produisant au cours de la même année. Ce sont là des exemples dramatiques, mais au quotidien, la plupart d’entre nous entrent en contact avec une forme ou l’autre de pollution.
● Façonner la terre et ses mécanismes :
Les impacts de l’homme sur l’environnement augmentent en permanence. Jadis, l’impact de nos actions se faisait essentiellement ressentir au niveau local. Mais au cours des dernières décennies, nous avons assisté à une extension transrégionale des impacts ; pensez seulement aux pluies acides! Et à présent, le changement climatique, par exemple, a des effets mondiaux.
Dérivé du grec « anthropos », qui signifie « être humain », le terme « anthropocène » est utilisé pour décrire notre ère. Cela s’explique par le fait que l’utilisation des ressources humaines et le mélange complexe de polluants en résultant sont devenus une force motrice dominante qui façonne la terre et ses mécanismes régulateurs.
Comme nous, notre environnement est vulnérable à la pollution. La plupart du temps, il peut absorber les productions non sollicitées de nos activités, à savoir la pollution et les déchets, et les rendre inoffensifs dans le temps. Cette activité d’absorption et de transformation des polluants est, en effet, l’un des services les plus essentiels que les écosystèmes réalisent pour nous lorsqu’ils sont sains. Mais la capacité des écosystèmes à cet égard est limitée. Si nous les surchargeons, nous risquons de les endommager et avec eux, les espèces qui y vivent, nous-mêmes compris.
● Examen plus attentif de trois polluants :
Il suffit de considérer trois types de polluant seulement pour avoir une idée des graves incidences que nos faits et gestes ont sur notre planète : les particules, l’azote et l’ozone au sol. Ces polluants méritent une attention particulière compte tenu des effets complexes et potentiellement dévastateurs qu’ils ont sur le fonctionnement de l’écosystème, sur la régulation du climat et sur la santé de l’homme. Ils sont, par ailleurs, déclenchés pour la plupart par les mêmes facteurs, par exemple l’industrialisation, la mondialisation et l’accroissement de la consommation.
Les émissions de nombreux polluants atmosphériques ont considérablement chuté ces dernières décennies en Europe et la politique atmosphérique est l’un des domaines où les efforts environnementaux de l’UE ont permis d’enregistrer les plus beaux succès. L’un d’eux est la réduction spectaculaire des émissions de soufre, le principal composant des « pluies acides ».
Mais un des effets de mondialisation est précisément d’avoir déplacé la production industrielle des territoires où ce progrès est observé, vers des pays ne respectant pas les mêmes règles environnementales [ (ajout de la rédaction de FRANCE DURABLE au texte initial de “SIGNAUX DE L’AEE 2011 - LA MONDIALISATION, L’ENVIRONNEMENT ET VOUS” ]
● Nous continuons cependant à surcharger l’environnement avec une charge de plus en plus complexe de polluants dont les effets potentiels sur la santé publique et l’environnement ne sont pas encore bien compris.
Entre 70 000 et 100 000 substances chimiques sont déjà dans le commerce et ce nombre est en rapide expansion. Environ 5 000 d’entre elles sont produites en grandes quantités avec des volumes pouvant atteindre plus d’un million de tonnes par an.
• Le terme « particule » est utilisé pour décrire une diversité de particules fines émanant de sources telles que les gaz d’échappement des véhicules ou les foyers domestiques, qui ont une incidence sur les poumons. L’exposition à long terme et l’exposition à des pics de concentration peuvent engendrer une diversité d’effets sur la santé allant de l’irritation mineure du système respiratoire au décès prématuré.
• La pollution par l’azote affecte la qualité des eaux souterraines et entraîne l’eutrophisation des écosystèmes marins et des écosystèmes d’eau douce. Après l’épandage de fumier ou de fertilisants sur la terre agricole, les éléments nutritifs excédentaires peuvent se dégager dans l’air ou s’éliminer sous forme de nitrates dans les eaux souterraines ou ruisseler vers les eaux de surface. Cette charge de pollution de l’eau douce se déverse en finalité dans les eaux côtières où elle peut avoir des conséquences graves.
• Bien qu’il forme une couche protectrice bien au-dessus de la terre, l’ozone (O3) peut être nuisible. Le terme « ozone au sol » fait référence à l’ozone présent dans l’air près de la surface de la terre. Il n’est pas émis directement dans l’air, mais se forme lorsqu’il est mélangé à d’autres substances.
L’exposition à l’ozone au sol peut avoir des implications sévères pour la santé des personnes et réduire les rendements des cultures. La productivité et la composition en espèces des habitats naturels peuvent changer, mettant en péril la biodiversité.
• Nous ajoutons à ces 3 polluants mentionnés par l’Agence Européenne pour l’Environnement, un polluant désormais omniprésent à l’échelle planétaire : le plastique. Les impacts sanitaires perdurent sur 3 générations (le déni des professionnels du secteur du plastique et son lobby auprès des pouvoirs publics français et européens, ne cesse de faire repousser les mesures de prévention pourtant vitales (cancer du sein, de la prostate, féminisation génitale des garçons, puberté précoce des filles, troubles du comportement, stérilité des adultes, etc.) Le bisphénol A ou les phtalates sont présents dans la plupart des boîtes de conserve et canettes métalliques, des biberons, bouteilles en plastique et de nombreux jouets. La chaleur accroît la diffusion des phtalates et du bisphénol (bouilloires en plastic, plats emballés réchauffés au micro-onde).
• Quant à la pollution nucléaire, il est très inquiétant de constater qu’aucun bilan planétaire suffisamment cohérent et complet n’a été fait à ce jour, portant sur les émissions de différentes natures (usage civile et militaire, phases d’extraction, de tests, d’utilisation ou de traitement - voire d’abandon - des déchets) depuis l’utilisation de cette énergie. Il semble malheureusement que la politique de l’autruche prévale encore parmi les dirigeants politiques de la planète. Pourtant l’accident nucléaire de Fukushima a ébranlé certains des inconditionnels de cette technique, au même titre que la crise financière actuelle à l’égard de la croyance aveugle dans l’idéologie néolibérale…
[ (ajout de la rédaction de FRANCE DURABLE au texte initial de “SIGNAUX DE L’AEE 2011 - LA MONDIALISATION, L’ENVIRONNEMENT ET VOUS” ]
● Une atteinte de la biodiversité sans précédent, de mémoire d’Homme.
Une rétrospective des 5 grandes périodes d’extinction de biodiversité qu’a connues notre planète, nous amène à considérer le processus de destruction actuel, du fait de son importance, comme la 6ème phase d’extinction. Or ce qui la caractérise, c’est d’une part sa rapidité, et d’autre part le fait que pour la première fois il ne s’agisse pas de la conséquence de phénomènes naturels, mais de l’effet du comportement d’une espèce vivante : l’Homme.
En 2006, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) déclare dans un rapport intitulé Consensus Scientifique sur la Biodiversité et le bien-être humain : « l’activité humaine a accéléré le rythme d’extinction, qui est au moins 100 fois supérieur au rythme naturel d’extinction. »
► Les conclusions de ce rapport :
Conclusion 1. « Les actions humaines contribuent souvent à des pertes irréversibles en termes de diversité de la vie sur Terre. Les changements dans la biodiversité ont été plus rapides au cours de ces 50 dernières années qu’à n’importe quelle autre période de l’histoire humaine, et on s’attend à ce que ce phénomène se poursuive au même rythme, voire plus rapidement.
Conclusion 2. La biodiversité contribue directement ou indirectement à de nombreux aspects du bien-être humain, par exemple en fournissant des matières premières et en influant sur la santé. Au cours du siècle dernier, de nombreuses personnes ont bénéficié de la conversion d’écosystèmes naturels en terres agricoles ainsi que de l’exploitation de la biodiversité. Toutefois, ces changements ont accru la pauvreté parmi certains groupes sociaux.
Conclusion 3. Bien que de nombreuses personnes tirent profit d’activités entraînant une perte de biodiversité et des changements dans les écosystèmes, l’ensemble des coûts que la société doit supporter est souvent supérieur à ces profits. C’est ce que révèlent des techniques améliorées d’évaluation et une connaissance grandissante des écosystèmes. Le principe de précaution se justifie quand les coûts risquent d’être élevés ou les changements irréversibles, même lorsque les bénéfices et les coûts des changements dans les écosystèmes ne sont pas entièrement connus.
Conclusion 4. Des facteurs tels que la transformation des habitats, le changement climatique, ainsi qu’une croissance de la population et de la consommation continueront à causer des pertes de biodiversité et des changements dans les services fournis par les écosystèmes, et ce au même rythme qu’aujourd’hui, voire plus rapidement.
Conclusion 5. Bon nombre des mesures prises afin de conserver la biodiversité et promouvoir son utilisation durable ont réussi à ralentir la perte de biodiversité. Dans l’ensemble, les pertes se produisent aujourd’hui à un rythme plus lent que si ces mesures n’avaient pas été prises par des communautés, ONGs, gouvernements, de même que par des entreprises et des industries. Afin de progresser davantage dans la conservation de la biodiversité, il sera nécessaire, mais pas suffisant, de renforcer une série d’actions visant principalement la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et des services fournis par les écosystèmes.
Conclusion 6. Des efforts supplémentaires sans précédents seraient nécessaires pour parvenir à ralentir considérablement le rythme de la perte de biodiversité à tous les niveaux d’ici 2010. »
Ratio des tailles (effectifs) des populations de vertébrés depuis 1970 :
(Une traduction de cette carte est affichée au passage du curseur)
Ratio de la variation des tailles de populations des espèces de vertébrées à partir de 1970
Effectivement, depuis 2006, et malgré les perturbations de la crise actuelle, la machine industrielle productiviste de la mondialisation a poursuivi sa course folle…
► Parmi tant d’autres, la disparition de certaines espèces
… devrait inquiéter tout particulièrement la nôtre !
C’est le cas de nos plus proches parents, les hominidés :
● La population de chimpanzés dans la nature a diminué de 90% en 50 ans !
Du fait des activités humaines et de maladies (fièvre “Ebola”) |
● Les orang-outans auront totalement disparu dans quelques années…
…victimes de la destruction massive des forêts primaires où ils vivent (80% dans les 20 dernières années) pour la plantation de palmiers à huile, si rien ne change. |
● Quant à la disparition des abeilles…
…elle aura des conséquences incalculables pour la survie même de l’humanité.
Cette illustration, bien que très approximative, a pour but de marquer les esprits :
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« Disparition des abeilles : à quoi ressembleraient nos supermarchés? » |
Volet sociétal : près de la moitié des 2,8 milliards de personnes qui travaillent dans le monde le font encore pour moins de 2 dollars par jour.
C’est bien sûr la “règle du jeu” internationale de la dérégulation (la gouvernance économique néolibérale consistant à interdire d’interdire…) commerciale et financière qui propage le virus de l’exploitation humaine et de la destruction environnementale, lequel affaiblit de plus en plus le système immunitaire des démocraties. ► Mais c’est l’opacité entretenue au niveau des filières industrielles, financières et commerciales qui nous rend aveugles et donc inconscients de notre participation involontaire à ce système de prédation globalisée. ► Comment expliquer l’extrême pauvreté et le sort tragique de populations vivant sur des territoires particulièrement riches en matières premières ? |
Comment 6 millions de morts au Congo peuvent-ils être placés sous silence médiatique ?
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► Plutôt qu’un inventaire interminable des méfaits d’un système économique prédateur mondialisé
…quelques histoires malheureusement bien réelles, sont à elles seules représentatives de centaines de millions d’autres. Elles symbolisent des enjeux qui doivent interpeller chaque consommateur. Mais pour prétendre réconcilier l’économie et les sociétés, encore faut-il parvenir à proposer des réponses concrètes.
● Dans les pays extracteurs et producteurs de matières premières :
Témoignage — Le jeune Chance
Extrait du document de l’Agence Européenne pour l’Environnement :
SIGNAUX DE L’AEE 2011 - LA MONDIALISATION, L’ENVIRONNEMENT ET VOUS
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« Je m’appelle Chance, j’ai 16 ans. J’ai travaillé dans la mine à Bisie pendant trois ans. J’ai entendu dire qu’on avait découvert une mine tout près de chez moi.
J’ai voulu y travailler et gagner suffisamment d’argent pour construire ma propre maison.
Il faut tellement de temps pour descendre dans la mine et en remonter en rampant qu’il m’est arrivé de rester dans le fond pendant une semaine avant de remonter. Chaque mois, des gens perdent la vie ici, lorsque l’un de ces trous s’effondre », ajoute Chance.
Bisie est la plus grande mine de la région. Située à environ 90 kilomètres à l’intérieur d’une forêt dense, elle s’étend sur 100 mètres en dessous du niveau du sol. Les mines sont rarement un peu plus qu’un trou creusé dans la terre. Des milliers d’hommes et de garçons s’y engouffrent et les conditions sont atroces.
Il y a cinq ans, cet endroit était encore la jungle. Aujourd’hui, pas moins de 20 000 personnes travaillent ici pour extraire et transporter les minéraux. Elles viennent de loin en rêvant de gagner de l’argent.
Mais il faut tellement d’argent pour vivre ici à cause des taxes informelles exigées par les groupes armés que la plupart des travailleurs ne peuvent se permettre de repartir. Il y a des centaines de mines similaires réparties çà et là sur le territoire du Congo oriental.
On estime que la mine de Bisie produit à elle seule des minéraux à concurrence de 70 millions de dollars par an.
Une fois en surface, les minéraux sont acheminés vers des villes telles que Ndjingala, Osakari et Mubi.
Les porteurs parcourent à pied 90 kilomètres en deux jours, transportant chacun pas moins de 50 kilos.
Chaque jour, 600 porteurs sortent des bois avec un total de 30 tonnes de minéraux.
La cassitérite de Bisie est achetée par des intermédiaires qui sont reliés à des exportateurs et des négociants internationaux qui vendent le minerai à des fondeurs sur le marché libre. Ceux-ci raffinent l’étain et le vendent soit directement à des soudeurs, soit à des courtiers internationaux en métaux. La soudure en étain est enfin vendue à des fabricants en vue de son utilisation dans la production de gadgets électroniques.
« La première fois, je suis descendu dans le trou en rampant, mais je n’ai pas pu tenir le coup bien longtemps. Je n’étais pas habitué à la chaleur et je ne suis pas parvenu à rester en bas plus de deux heures. Je n’avais pas d’autre choix que de descendre, travailler beaucoup, puis remonter. »
« Il faisait très chaud et je ne pouvais le supporter. J’ai fui la mine de Bisie lors d’un massacre. Et je n’ai même pas réalisé mon rêve. Alors aujourd’hui, je suis rentré chez moi pour achever ma scolarité. »
Le Fonds mondial pour la nature (World Wide Fund For Nature — WWF) considère la République démocratique du Congo comme l’un des plus importants sites de biodiversité au monde. Selon le WWF, le défi est de préserver les forêts du Congo, leurs espèces et le carbone séquestré dans les forêts marécageuses tout en améliorant les conditions de vie du peuple congolais.
Il s’agit d’un défi mondial. Dans le rapport 2005 sur les objectifs du millénaire pour le développement, les Nations unies déclarent qu’« en dépit des nombreux avantages de la mondialisation, près de la moitié des 2,8 milliards de personnes qui travaillent dans le monde le font encore pour moins de 2 dollars par jour. Plus de 500 millions de ces travailleurs subsistent avec encore deux fois moins ». Il va sans dire que « pour faire reculer la pauvreté, il faut créer à leur intention non seulement plus d’emplois, mais aussi plus d’emplois productifs ».
Ce texte extrait de Signaux est inspiré en partie du documentaire « Du sang dans nos portables », mis en scène par Frank Piasecki Poulsen.
Nous comprenons à travers ce témoignage, et plus encore par le reportage vidéo « Du sang dans nos portables », combien les enjeux sociétaux, environnementaux et économiques sont indissociables…
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● Fukushima : « On s’est laissé acheter par Tepco », raconte un maire…
Ce témoignage est malheureusement transposable à bien des conflits qui opposent des intérêts économiques particuliers et la sécurité des populations, sur toute la planète.
Non seulement la société TEPCO n’a pas pris à temps la décision d’utiliser l’eau de mer pour refroidir les réacteurs, sachant que celle-ci les endommagerait (priorité aux investissements), mais une fois que la situation s’est avérée hors de contrôle, TEPCO avait décidé d’abandonner le site et de laisser la catastrophe suivre son cours !
● Bhopal : l’infinie catastrophe…
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L’historique de cet accident industriel survenu dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, à Bhopal, en Inde, est à la mesure de l’incommensurable obscénité d’un certain capitalisme prédateur par nature, et des complicités politiques internationales qui lui assurent une totale impunité.
« Pour la première fois, Dow Chemical accepte l’entière responsabilité de la catastrophe de Bhopal » annonce Jude Finisterra en direct sur BBC World, le 3 décembre 2004, vingtième anniversaire de la catastrophe de Bhopal. Ce canular parfaitement orchestré fait perdre 3 milliards de dollars en bourse en trois heures à la firme Dow Chemical, responsable de la catastrophe de Bhopal.
Comment ne pas considérer avec une certaine sympathie les politiquement très incorrects Yes Men, lorsqu’ils mettent actionnaires et citoyens face à la réalité d’une économie capable de commettre de véritables crimes contre l’humanité au nom du profit, et de refuser d’en assumer les conséquences ?
● Nous terminerons ce chapitre par l’appropriation du vivant par des firmes multinationales.
Elle revêt différentes formes :
→ la confiscation de terres aux populations locales, pour en céder le droit
→ d’exploitation à des compagnies étrangères, par le biais d’une corruption
→ internationale intense.
→ des brevets déposés sur les propriétés naturelles d’espèces végétales
→ sauvages (biopiraterie),
→ ingénierie génétique (OGM) doublée de l’obligation de racheter chaque
→ année ces semences génétiquement modifiées, afin de rendre les
→ agriculteurs totalement dépendants de firmes telles que le géant
→ américain Monsanto.
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« Le monde selon Monsanto » - Un documentaire de Marie-Monique ROBIN |
Le principe néolibéral selon lequel la cupidité constitue le moteur du développement socioéconomique est l’axe central de la mondialisation économique. Ce principe a été adopté et systématisé par la Chine communiste de Deng Xiaoping, à partir de 1992, sous le slogan bien connu “1 pays / 2 systèmes”.
► « Laisser certains s’enrichir d’abord, les autres suivront et la richesse sera générale… »
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Il s’agit là du principe néolibéral connu sous le nom de théorie du ruissellement, évoquant par exemple une pyramide de coupes de Champagne, dont il suffit de remplir celles se trouvant au sommet, pour que se remplissent progressivement les autres jusqu’à la base…
Or non seulement la réalité socioéconomique de la mondialisation dément cette fiction festive de l’économie dérégulée (même le gouvernement chinois commence à en faire l’amère expérience) mais la prise en compte des conséquences sur la Nature et sur les populations, des moyens mis en œuvre pour l’enrichissement sans limites d’une élite, n’est pas même envisagée par cette belle pensée positive. Les dommages collatéraux de la surexploitation humaine et environnementale sont à la charge de la collectivité, y compris sur un très long terme hypothéquant l’avenir des générations futures.
Mais un tel mariage des contraires supposés que sont le communisme mao-stalinien et le néolibéralisme, prouve en fait la complémentarité de deux types de totalitarisme, qui ne s’opposent jamais que par un angle à 360°…
Lorsque, contrairement au totalitarisme politique, la démocratie ne permet pas d’imposer un état de fait, le recours à la ruse et à la naïveté des peuples est nécessaire
► « Peu importe qu’un chat soit blanc ou noir, s’il attrape les souris, c’est un bon chat. »
(lire la suite…)
● C’est Deng qui l’a dit.
Car dans son esprit, peu importait finalement le nom donné au régime politique, communisme ou capitalisme, ni même sa réalité.
● Mais c’est l’OMC qui l’a fait.
Inverser le sens des mots suffit à rendre acceptable ce qui ne l’est pas. L’OMC base en effet son règlement sur une définition inversée du dumping .
Car il a suffi d’altérer la définition des principes économiques pour inverser le sens de la roue du développement, roue de la fortune pour une élite dans chaque pays, rouleau compresseur pour le plus grand nombre. On ne fait pas de jus sans presser les fruits.
Ainsi, dans la nuit de l’irresponsabilité économique voulue par l’OMC et le FMI, tous les chats sont gris…
… et gras, de plus en plus gras, les fat cats de Wall Street, de la City, ou des pays émergents.
Mais est-il besoin de préciser qui sont les souris ?
Voir notre page Gagnants et perdants de la mondialisation économique et financière.
Les effarantes révélations de John Perkins, ancien assassin économique pour le compte des États-Unis, éclairent de manière particulièrement explicite l’évolution géopolitique mondiale qui a été celle de la mondialisation économique et de la globalisation financière.
En écho à la stratégie du choc développée par Naomi Klein, John Perkins décrit de l’intérieur les rouages de la politique néo-coloniale et des plans d’ajustement structurel, ponctués d’assassinats et d’interventions militaires.
(lire la suite…)
C’est une véritable stratégie de la mondialisation que révèle et explicite John Perkins, concertée, décidée, planifiée et mise en œuvre avec une détermination implacable :
« Fonds vautour » et spéculation sur les productions agricoles de première nécessité (lire la suite…)
La dénomination de ces fonds spéculatifs reflète injustement la triste réputation d’un oiseau pourtant très utile pour l’environnement.
Quant à la spéculation sur les matières premières agricoles, ses conséquences sont légitimement assimilables à un crime contre l’humanité, auquel il est légitime d’intégrer enfin les motifs économiques.
A quand une régulation contre les fonds vautours ?
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● « Fonds vautour » : la dénomination de ces fonds spéculatifs reflète injustement la triste réputation d’un oiseau pourtant utile pour l’environnement, sans doute du fait de sa trop grande proximité avec la mort. Leur seul point commun réside plutôt dans leur capacité à repérer des animaux malades, et à tourner au-dessus d’eux avant leur mort.
Mais à la différence du charognard (donc nettoyeur de l’environnement) qu’est le vautour, les fonds vautours devraient plutôt être comparés à des oiseaux de proie qui dépècent vivante leur victime à bout de souffle. C’est la traque menée à leur dette par les marchés financiers qui les livre finalement sans défense aux serres de ces Harpies des temps modernes.
Ils sont une créature de l’Olympe des marchés financiers et le pur produit de la dérégulation et de la globalisation financière car, comme le précise le reportage suivant (FRANCE 24),
« il n’existe aucun obstacle à ce que les fonds vautours obtiennent gain de cause devant certains tribunaux (principalement anglo-saxons) » :
> Connaissez-vous les fonds vautours de l’économie mondiale ?
> Le rôle des fonds vautours contre la Grèce
Par un tour de force de la pensée positive, certains voudraient voir dans les pratiques de ces fonds spéculatifs une vertu : en mettant les États auxquels ils s’attaquent, en demeure de divulguer leur comptabilité nationale, ils permettent de révéler les turpitudes financières de leurs dirigeants et de leurs clans (corruption, évasion fiscale) comme ce fut le cas d’États africains en première ligne des affaires de biens mal acquis, dénoncés en réalité par la société civile.
Car s’il est vrai que la corruption et le déficit démocratique contribuent au pillage et à la dette de nombreux pays, ce serait sans compter sur le rôle joué par les complices étrangers traditionnels des vampires intérieurs, que sont les multinationales qui assurent leur enrichissement personnel au détriment de leurs populations. Et ce n’est pas la mutation de la Françafrique en Chinafrique qui va faire le bonheur des Africains.
Attribuer aux fonds vautour le mérite de révéler partiellement les causes de la dette des pays auxquels ils s’attaquent, reviendrait à réhabiliter Jack l’Éventreur en sa qualité d’anatomiste digne du respect des médecins légistes de son temps…
● Spéculation sur les matières premières agricoles : les effets qu’elle provoque l’apparentent à l’Ange Exterminateur servant le côté obscure de la Force.
Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial auprès de l’ONU sur la question du droit à l’alimentation dans le monde, n’hésite pas à déclarer :
« l’agriculture mondiale peut aujourd’hui nourrir 12 milliards de personnes (…) donc les enfants qui meurent de faim sont assassinés. »
> Impact de cette spéculation sur la vie des populations les plus vulnérables
Les liens documentaires suivants aident à mieux comprendre les raisons de cette position, et les exigences de réforme du système financier globalisé auxquelles elles doivent conduire :
> « Les spéculateurs devraient être jugés pour crime contre l’humanité »
(Interview de Jean Ziegler du19 décembre 2011 – sur BastaMag)
> Non à la spéculation sur les matières premières…
(article de Clara Jamart (Oxfam), publié par l’Express, le 23 février 2015)
Un expert en criminologie économique, le commissaire divisionnaire Jean-François GAYRAUD, analyse et dénonce « Le nouveau capitalisme criminel », et plaide pour une régulation politique de l’économie par les États :
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