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« Dans toute société, les riches ne peuvent accumuler leur fortune sans la coopération des pauvres. »
►►►►►► ►M. K. Gandhi (1869 - 1948)
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Ce qui permettra de convertir aussi les exploiteurs. J’ai même suggéré que cela les conduirait à devenir des partenaires de force égale. Le capital en tant que tel n’est pas mauvais ; tout le mal vient de son mauvais usage. Sous une forme ou une autre, le capital sera toujours nécessaire. »
(source : Harijan – 28 juillet 1940)
Woody Allen nuancerait peut-être ainsi l’optimisme gandhien :
« Le lion et l’agneau partageront la même couche,
mais l’agneau ne dormira pas beaucoup. »
Woody Allen - PROVERBES ET SENTENCES
(Dieu, Shakespeare et Moi - 1972)
« Si, malgré tout, et en dépit d’efforts soutenus, les riches ne deviennent pas les garants des pauvres dans le véritable sens du terme, et que ces derniers sont de plus en plus acculés à la famine, que faire ? C’est en m’efforçant de trouver la solution à ce casse-tête que la non-coopération et la désobéissance civile non-violentes me sont apparues comme des moyens justes et infaillibles. Dans toute société, les riches ne peuvent accumuler leur fortune sans la coopération des pauvres. L’Homme est accoutumé à la violence depuis son origine, car il a hérité cette pulsion de sa nature animale. Ce n’est que lorsque de quadrupède (animal), il est devenu bipède (humain) que la conscience de la force de la non-violence a gagné son âme. Cette connaissance a progressé en lui lentement mais sûrement. Si cette connaissance se répandait parmi les pauvres et s’ils s’en pénétraient, ils deviendraient forts et apprendraient à se libérer par eux-mêmes, de manière non-violente, des inégalités oppressantes qui les ont conduits au bord de la famine. »
(source : Harijan – 25 août 1940)
« 740 Park Avenue »
est l’adresse des plus grandes fortunes de New-York,
les véritables décideurs de la politique économique américaine, voire mondiale
Cliquer :
« Les 85 personnes les plus riches du monde possèdent autant d’argent que la moitié de la planète,
ou plus exactement, les trois milliards et demi de personnes les plus pauvres. »
Le classement des milliardaires en France, en 2012.
Au premier rang de l’enrichissement personnel : la grande distribution.
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Source : le Journal du Net, d’après le rapport annuel du magasine FORBES
► Classement 2012 des milliardaires français
Nom | Fortune (Milliards €) | Entreprise | Secteur | Fortune Origine |
Liliane Bettencourt | 14,246 | L’Oréal | Cosmétiques | Héritière |
Bernard Arnault | 13,606 | LVMH | Luxe | Entrepreneur |
Gérard Mulliez | 11,000 | Groupe Auchan | Distribution | Héritier |
François Pinault | 5,940 | PPR | Distribution | Homme d’affaires |
Serge Dassault | 5,253 | Groupe Marcel Dassault | Industrie | Héritier |
Jean-Louis Dumas | 4,478 | Hermès International | Luxe | Héritier |
Robert Halley | 3,279 | Carrefour | Distribution | Héritier |
Thierry Peugeot | 3,234 | Peugeot | Automobile | Héritier |
Jean-Claude Decaux | 2,679 | JC Decaux | Communication | Entrepreneur |
Gérard Louis-Dreyfus | 2,600 | Louis-Dreyfus | Transport | Héritier |
Romain Zaleski | 1,735 | Eramet | Industrie | Homme d’affaires |
Alain Wertheimer | 1,500 | Chanel | Luxe | Héritier |
Philippe Bouriez | 1,482 | Delhaize Frères et Cie | Distribution | Héritier |
Philippe Foriel-Destezet | 1,455 | Adecco | Travail temporaire | Entrepreneur |
Martin Bouygues | 1,426 | Bouygues | BTP, Télécoms | Héritier |
Familles Badin, Defforey et Fournier | 1,393 | Carrefour | Distribution | Héritiers |
Edouard Decoster et Jean Verspieren | 1,330 | Schneider | Industrie | Entrepreneur |
Jacques Servier | 1,300 | Laboratoires Servier | Pharmacie | Entrepreneur |
Jean Baud | 1,160 | Franprix-Leader Price | Distribution | Entrepreneur |
Benjamin de Rothschild | 1,100 | Cie Financière Edmond de Rotschild | Finance | Héritier |
Jean-Paul Baudecroux | 1,043 | NRJ Group | Communication | Entrepreneur |
Edouard Michelin | 1,032 | Michelin | Equipement automobile | Héritier |
Pierre Fabre | 1,000 | Pierre Fabre | Pharmacie | Entrepreneur |
Yves Rocher | 1,000 | Laboratoires Yves Rocher | Cosmétiques | Entrepreneur |
Prenons l’exemple des 2 Français figurant au TOP 20 des milliardaires à la fois en France et au niveau mondial, M. Bernard Arnault (LVMH) et Mme. Liliane Bettencourt (L’Oréal). Si on se fie au rapport annuel du magasine FORBES dont les chiffres sont repris par le Journal du Net, la répartition géographique de leur fortune connue (l’affaire Woerth-Bettencourt nous rappelant combien il est parfois difficile de localiser les avoirs de ces citoyens très particuliers…) est la suivante :
(en milliards d’€)
Monde (Mds $US) | France (Mds $US) | Rang monde | Rang France | % en France | % reste monde | |
Bernard Arnault | 41,0 | 17,7 | 4 | 2 | 43,14% | 56,86% |
Liliane Bettencourt | 24,0 | 18,5 | 15 | 1 | 77,17% | 22,83% |
Au niveau national, nous connaissons la proximité avec les milieux politiques, de nombre de ces super-actionnaires et des grands patrons du CAC 40 dont les médias se font régulièrement l’écho, et parfois même les tribunaux, lorsque la ligne jaune a été trop visiblement franchie.
Nous avons également en mémoire quelques affaires d’achat de paix sociale par de grandes entreprises ou certains syndicats patronaux…
Le classement des 20 premiers milliardaires du monde, en 2012.
Au même niveau que les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC informatique et media), encore la grande distribution : décidément une source universelle de l’enrichissement astronomique…
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Source : le Journal du Net, d’après le rapport annuel du magasine FORBES
Le rapport annuel du magasine FORBES met en évidence un phénomène évidemment intensifié par la mondialisation : alors que dans la seconde moitié du 20e siècle, les États occidentaux ont perdu leurs empires, ce sont des individus qui les ont remplacés en bâtissant le leur. Les plus grandes fortunes de la planète règnent désormais sur tous les continents. Leurs marques et leurs enseignes ont remplacé les étendards des anciennes nations impérialistes.
Ce type d’évaluation varie chaque jour et la liste des heureux élus étant limitée à un “TOP 20”, d’un rapport à l’autre, 1 ou 2 de ses membres peuvent changer. Pour les bonnes âmes qui s’inquiéteraient de leur sort, une mise à jour quotidienne est consultable en ligne, assurée par l’un d’entre eux : l’Index Bloomberg des Milliardaires. Et pour rassurer les plus sensibles, nous pouvons déjà les informer qu’en 100 jours, depuis le 1er janvier 2012, à en croire ces chiffres, les avoirs de ces 20 personnes seraient passés de 634 à 667 milliards de dollars, soit un accroissement moyen de 1,67 milliards par personne.
► Classement Forbes 2012 des 20 premiers milliardaires du monde :
Pays | Nom | Fortune (Mds €) | Entreprise | Secteur | Fortune Origine |
Mexique | 1er : Carlos Slim Helu | 69,0 | Holding | Téléphonie | Privatisation |
USA | 2e : Bill Gates | 61,0 | Microsoft | Informatique | Entrepreneur |
USA | 3e : Warren Buffett | 44,0 | Holding | Conglomérat | Entrepreneur |
France | 4e : Bernard Arnault | 41,0 | Holding | Luxe | Entrepreneur |
Espagne | 5e : Amancio Ortega | 37,5 | Zara | Prêt-à-porter | Entrepreneur |
USA | 6e : Lawrence Ellison | 36,0 | Oracle | Informatique | Entrepreneur |
Brésil | 7e : Eike Batista | 30,0 | Holding | Matières 1ères | Privatisation |
Suède | 8e : Stefan Persson | 26,0 | H & M | Prêt-à-porter | Héritier |
Chine | 9e : Li Ka-Shing | 25,5 | Holding | Conglomérat | Entrepreneur |
Allemagne | 10e : Karl Albrecht | 25,4 | Aldi | Grande Distribution | Entrepreneur |
USA | 11e : Christy Walton | 25,3 | Wal-Mart | Grande Distribution | Héritier |
USA | 12e ex aequo : Charles Koch | 25,0 | Koch Industries | Conglomérat | Héritier |
USA | 12e ex-aequo : David Koch | 25,0 | Koch Industries | Conglomérat | Héritier |
USA | 14e : Sheldon Adelson | 24,9 | Holding | Hôtels/Casinos | Entrepreneur |
France | 15e : Liliane Bettencourt | 24,0 | L’Oréal | Cosmétiques | Héritière |
USA | 16e : Jim Walton | 23,7 | Wal-Mart | Grande Distribution | Héritier |
USA | 17e : Alice Walton | 23,3 | Wal-Mart | rande Distribution | Héritier |
USA | 18e : S. Robson Walton | 23,1 | Wal-Mart | Grande Distribution | Héritier |
Inde | 19e : Mukesh Ambani | 22,3 | Holding | Industrie chimique | Héritier |
USA | 20e : Michael Bloomberg | 22,0 | Bloomberg L.P. | Média | Entrepreneur |
Les avoirs des 20 plus grandes fortunes de la planète en 2012 étaient supérieurs au revenu annuel des 1,289 milliards d’humains les plus pauvres vivant avec moins de 1,25 dollars US par jour…
Cliquer : | |
« Classement 2013 des 20 milliardaires les plus riches du monde. » (Journal Du Net.com - le 21.06.2013) |
La puissance de cette oligarchie planétaire dicte sa loi aux institutions économiques supranationales non démocratiques, dont les règles s’imposent désormais aux États-nations et à tous peuples, neutralisant progressivement les institutions et les rouages socioéconomiques des démocraties (droit du travail, protection sociale, services publics).
C’est dans les pays émergents que les disparités sont les plus criantes, entre les hyper-riches dopés par la mondialisation et la masse de leurs compatriotes en extrême pauvreté.
La mise en perspective de la liste précédente avec les niveaux de vie locaux, le montre clairement.
(lire la suite…)
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Les plus grandes fortunes mondiales, exprimées en fonction de leur pouvoir d’achat local
Nous avons recalculé le classement du magasine FORBES en exprimant les avoirs de chaque milliardaire, en fonction du PIB par habitant de son pays d’appartenance, exprimé en parité de pouvoir d’achat (PPA) :
par exemple, la fortune de l’Indien Mukesh Ambani, représente plus de 6 millions de fois la valeur moyenne produite annuellement par un habitant de l’Inde !
Comme le montre l’ensemble des résultats ci-dessous, ce sont des ressortissants de pays émergents (3 membres des fameux BRICS + le Mexique) qui figurent aux 4 premières places de la démesure de la fortune, par rapport à leurs compatriotes. La disparité de la fortune de l’Indien Mukesh Ambani en comparaison de la population indienne, est 5 fois plus importante que celle du Français Bernard Arnaud à l’égard de la population française…
Pays | Nom | Secteur | PIB (PPA)/H | N fois PIB (PPA)/H |
Inde | 1e : Mukesh Ambani | Industrie chimique | 3 693 | 6 037 750 |
Mexique | 2e : Carlos Slim Helu | Téléphonie | 14 588 | 4 729 895 |
Chine | 3e : Li Ka-Shing | Conglomérat | 8 466 | 3 012 163 |
Brésil | 4e : Eike Batista | Matières 1ères | 11 482 | 2 612 707 |
USA | 5e : Bill Gates | Informatique | 47 429 | 1 286 127 |
Espagne | 6e : Amancio Ortega | Prêt-à-porter | 30 095 | 1 246 036 |
France | 7e : Bernard Arnault | Luxe | 33 604 | 1 220 099 |
USA | 8e : Warren Buffett | Conglomérat | 47 429 | 927 698 |
USA | 9e : Lawrence Ellison | Informatique | 47 429 | 759 026 |
France | 10e : Liliane Bettencourt | Cosmétiques | 33 604 | 714 205 |
Allemagne | 11e : Karl Albrecht | Grande Distribution | 37 921 | 669 818 |
Suède | 12e : Stefan Persson | Prêt-à-porter | 41 937 | 619 974 |
USA | 13e : Christy Walton | Grande Distribution | 47 429 | 533 427 |
USA | 14e ex-aequo : David Koch | Conglomérat | 47 429 | 527 101 |
USA | 14e ex aequo : Charles Koch | Conglomérat | 47 429 | 527 101 |
USA | 16e : Sheldon Adelson | Hôtels/Casinos | 47 429 | 524 993 |
USA | 17e : Jim Walton | Grande Distribution | 47 429 | 499 692 |
USA | 18e : Alice Walton | Grande Distribution | 47 429 | 491 258 |
USA | 19e : S. Robson Walton | Grande Distribution | 47 429 | 487 042 |
USA | 20e : Michael Bloomberg | Média | 47 429 | 463 849 |
En revanche, si l’on rassemble les membres de la famille Walton, propriétaire du mastodonte de la grande distribution Wal-Mart, ils accèdent à la 5e place, juste devant Bill Gates.
Enfin, un classement par pays, tous milliardaires confondus, attribue largement la première place en valeur absolue aux Américains (53% des avoirs de ce groupe des 20). En valeur relative (exprimée par rapport au PIB moyen par habitant), les 11 Américains réunis coiffent sur le poteau l’Indien Mukesh Ambani. Mais à 11 contre 1, c’est plutôt déloyal, tout de même…
« Chaque palais que l’on voit en Inde est une démonstration non de ses richesses mais de l’insolence du pouvoir que la richesse octroie à quelques-uns, lesquelles proviennent du travail misérablement rétribué des millions de pauvres du pays. »
Mahatma Gandhi (Source : “Young India” - 7 juillet 1927)
L’évolution du partage de la Valeur Ajoutée en France bénéficie essentiellement au capital depuis 1983.
En France, depuis 1950 :
Source : INSEE
Alors que la part des salaires a fortement chuté à partir de 1983
La part de la valeur ajoutée affectée aux dividendes
n’a globalement cessé d’augmenter depuis 1975,
malgré les 2 chocs pétroliers des années 70
Source : INSEE
(lire la suite…)
Comme le montre le graphe précédent, ni la forte baisse des taux d’intérêt de 1993 à 2002, ni même celle de l’impôt sur les sociétés (IS) de 2001 à 2003, n’ont profité aux emplois, mais bien aux dividendes versés aux actionnaires, qui connaît une progression à peu près continue depuis 1975.
Or c’est depuis cette période que le terme de « crise économique » nous est servi à toutes les sauces, pour qualifier ce qui est en fait une résultante mécanique parfaitement « logique ». Celle d’un détournement de la gouvernance socioéconomique des États, avec l’assentiment et la collaboration de leurs gouvernants :
→ précédemment orientée vers l’intérêt général, et donnant donc la priorité à l’emploi,
→ elle est, depuis lors, dédiée à la progression des revenus des actionnaires.
Le binôme emploi / salaires est bien devenu la variable d’ajustement au service de la compétitivité et des profits…
Source : INSEE / Auteur du graphe : Gedefr
La très forte régression de l’emploi agricole résultant de la modernisation de ce secteur depuis la Seconde Guerre mondiale, et la disparition massive des petits commerces indépendants supplantés par la grande distribution, ont largement contribué à la conversion des revenus non salariaux (courbe jaune du graphe ci-dessus) en salaires (courbe bleue).
Mais depuis quelques années, une partie des emplois salariaux détruits, convertis pour partie en “auto-entreprises”, masquent en fait un chômage non comptabilisé, et des revenus non salariaux très inférieurs au SMIC. Ce qui ne saurait rehausser ni le niveau des “revenus mixtes des entreprises individuelles” (courbe jaune du graphe ci-dessus), ni celui des salaires.
Source : INSEE / part des dividendes, des intérêts et de l’impôt sur les sociétés dans la valeur ajoutée des sociétés françaises.
► Évolution conjointe de la rémunération du capital et du travail.
Bien que la rémunération du capital et celle du travail soient toujours de symétrie inverse (lorsque la rémunération du capital augmente, celle du travail diminue, et inversement), nous constatons que :
● la tendance générale depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu’en 1974 a été une augmentation simultanée des deux rémunérations ;
● à partir de 1974, consécutivement au 1er Choc Pétrolier, la croissance ralentissant, dans un premier temps la rémunération du travail diminue, puis reprend au détriment de celle du capital et des investissements productifs, jusqu’en 1983.
► La divergence contemporaine entre rémunération du capital et du travail
► débute dans les années 1980*, au profit du capital, au détriment du travail.
● C’est à partir de 1983, année marquant le début d’une forte libéralisation de l’économie, que le rapport s’inverse franchement. Pendant 6 ans, la rémunération du capital augmente fortement, alors que celle du travail diminue dans les mêmes proportions, jusqu’en 1989.
Entre 1986 et 1988, le gouvernement Chirac procède à une importante vague de privatisations. Il flexibilise le marché du travail et réforme les places financières (privatisation de la Compagnie des Agents de Change qui devient une société anonyme, la Société des Bourses Françaises, et création du CAC40, par la loi n° 88-70 du 22 janvier 1988.)
● Puis à partir de 1989, la rémunération du travail se stabilise à un niveau proche de celui de 1974, alors que la rémunération du capital se stabilise à un niveau beaucoup plus favorable, reprenant même son ascension de 2005 à 2008, avant d’être freiné par la crise financière mondiale.
► La longue régression de l’entreprise individuelle, et de l’emploi agricole.
● De 1948 à nos jours, nous constatons une baisse constante (de près de 75%) de la part des Entreprises individuelles.
Nous savons notamment quel a été en France le sort des petits agriculteurs (le poids de l’activité agricole (y compris le secteur des industries agro-alimentaires) représentait 3,5% du PIB en 2008, soit 66,8 milliards d’euros, contre 7% environ en 1980), petits commerçants, et de beaucoup d’artisans dans les dernières décennies. Leurs revenus n’a cessé de baisser et leur nombre diminue constamment.
Désormais, 91% des personnes qui travaillent sont salariées, contre 64% en 1949, du fait principalement de la longue régression de l’emploi non salarié agricole.
● Pourtant, les entreprises individuelles, les fermes comme les artisans de village, avaient si longtemps assuré, avec les services publics de proximité, l’enracinement du développement socioéconomique jusqu’au cœur des territoires, de façon plus pérenne que celui résultant de l’activité de plus grandes entreprises, dont la fermeture ou la délocalisation provoque des réactions en chaîne beaucoup plus rapides et violentes.
● Enfin, et malgré un manque de recul évident, nous connaissons la réalité des créations d’entreprises sous le récent statut d’auto-entrepreneur, qui correspondent le plus souvent à une situation de chômage hors statistiques, une forte proportion d’entre elles ne réalisant aucun chiffre d’affaire… En revanche, pour d’autres, il permet d’exercer dans un cadre légal une activité complémentaire d’une activité principale salariée. Ce qui peut contribuer à enrichir le panel économique et à le redynamiser de manière créative, mais certainement dans une mesure très limitée.
« Il y a un conflit à l’échelle mondiale entre capital et travail, et le pauvre envie le riche. Si tous travaillaient pour gagner leur pain 1, les distinctions hiérarchiques disparaîtraient ; les riches seraient toujours là, mais ils ne se considéreraient eux-mêmes que comme dépositaires de leurs biens, et les géreraient essentiellement dans l’intérêt général. »
M. K. Gandhi
(source : De Yeravda Mandir - § 09. BREAD-LABOUR - December 1932 - écrit durant son emprisonnement à la prison centrale de Yeravda en 1930)
1 Ici, cette expression est à prendre au pied de la lettre car Gandhi adhère sur ce point aux positions de John Ruskin et de Léon Tolstoï, attachés au principe biblique
« Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front… »
(Genèse 3, 17-19)
Le dernier rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) révèle que depuis 25 ans, les inégalités de revenus augmentent au sein des pays riches.
L’Observatoire des Inégalités précise : « au sein des pays riches, les 10% des ménages les plus aisés ont en moyenne un niveau de vie neuf fois plus élevé que celui des 10% les plus pauvres. Les inégalités de revenus augmentent presque partout. »
(lire la suite…)
Au nombre des 34 membres de l’OCDE, le Mexique est le champion toutes catégories des inégalités socioéconomiques, le pays affichant une grande constance dans le maintien de cette carence structurelle.
● Or l’homme le plus riche du monde est mexicain. Comment a-t-il bâti sa fortune ? Carlos Slim Helu, ingénieur de formation, a racheté Telmex, une société de téléphonie fixe, lors de sa privatisation en 1990. Il bénéficie depuis d’une situation de quasi-monopole dans ce pays de plus de 112 millions d’habitants.
Pourtant l’argument du FMI pour contraindre les pays emprunteurs à privatiser leurs services publics, est de développer une concurrence afin de faire baisser les prix et de dynamiser l’économie. Mais dans les faits, un monopole d’État devient un monopole privé au profit d’une caste politico-affairiste. C’est le même moule qui a produit les oligarques russie, lorsque la Nomenklatura a fait main basse sur les ressources naturelles et l’industrie du secteur public de l’ex-U.R.S.S. lors de leur privatisation.
● Parmi les pays les plus riches, les États-Unis sont le plus inégalitaire, et la Suède un des plus égalitaires. La France et l’Allemagne se situent traditionnellement entre les deux.
Mais il est marquant de constater que les deux pays européens les plus remarquables par leur balance commerciale nettement excédentaire, l’Allemagne et la Suède, ont vu leur niveau d’inégalités exploser en 25 ans. Alors que les inégalités en France se seraient beaucoup moins aggravées (malgré l’augmentation de la pauvreté constatée par les organisations caritatives) ; en revanche, sa balance commerciale n’a cessé de se dégrader…
● Ainsi, nous aurions pour unique alternative la dégradation de nos comptes publics et donc le creusement de notre dette, ou l’aggravation de la fracture sociale.
L’argent appelle l’argent : est-ce une simple question arithmétique ?
Prenons l’exemple de la rémunération de l’épargne. Même si les conditions réglementaires et les taux d’intérêt étaient identiques pour les petits épargnants et les très gros, ce qui dans les faits est loin d’être le cas, l’écart entre riches et pauvres ne peut que s’accroître de manière exponentielle.
Cliquer sur l’image pour mettre en évidence l’effet exponentiel à plus long terme
Le facteur temps joue donc arithmétiquement en faveur du creusement des inégalités socioéconomiques.
Cliquer : | ►►►►►►► | |
« Les plus grandes fortunes de France se sont enrichies de 25% en un an » (JT de France 2 - juillet 2013) |
Si l’État renonce à son rôle régulateur (rééquilibrage des sources de revenus entre emploi et redistribution, grâce à une fiscalité équitable et soutenable), cette dérive naturelle des continents de la richesse et de la pauvreté aboutit à une désagrégation de la cohésion sociale.
Lorsque le sentiment d’injustice prévaut au sein d’une population, et qu’une telle situation perdure et s’aggrave, elle ne peut que conduire au chaos. Les équilibres fondamentaux de coopération entre les différentes catégories sociales étant rompus de manière irréversible, du fait précisément de l’impuissance de l’État.
Ce phénomène d’entropie sociétale s’apparente à celui de l’entropie observable en thermodynamique.
(lire la suite…)
► Accroissement des disparités socioéconomiques…
… en lien avec le système financier et l’épargne.
Comme l’illustre le schéma ci-dessus, avec l’épargne se manifeste une caractéristique fondamentale de l’économie : le potentiel d’accroissement des inégalités socioéconomiques, du fait de l’effet exponentiel de l’accumulation monétaire découlant de la rémunération du capital.
- La courbe bleue correspond à l’évolution sur 10 ans du capital d’un épargnant “X”.
- La courbe verte correspond à l’évolution sur 10 ans du capital d’un épargnant “Y”.
- La courbe orange correspond à l’évolution sur 10 ans de l’écart de richesse (Y-X) résultant de l’épargne placée dans les mêmes conditions par les 2 épargnants.
● Par exemple, à un moment T, ces 2 agents économiques X et Y détiennent respectivement :
X = 100 €
Y = 1.000 €
En supposant que leur épargne soit placée au même taux de 5% par an, calculé et comptabilisé annuellement (cas de figure très simple ayant pour seul objectif d’illustrer le principe) :
● Au bout d’un an :
X aura perçu 5 € d’intérêts et s’il les conserve placés, détiendra 105 € de capital.
Y aura perçu 50 € d’intérêts et s’il les conserve placés, détiendra 1050 € de capital.
● Au bout de 10 ans d’épargne au même taux de 5%, en ne désinvestissant jamais les intérêts :
X aura perçu 60 € d’intérêts et s’il les conserve placés, détiendra 160 € de capital.
Y aura perçu 600 € d’intérêts et s’il les conserve placés, détiendra 1.600 € de capital (1597 € exactement).
● Ainsi en pourcentage, au bout de 10 ans, l’épargne de X comme celle de Y aura augmenté de près de 60%.
Mais en valeur, alors que X n’aura gagné que 60 €, Y initialement 10 fois plus riche que X, aura gagné 10 fois plus que lui (600 au lieu de 60).
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C’est à dire que la disproportion initiale de richesse entre X et Y tient lieu de coefficient multiplicateur de l’écart d’enrichissement entre X et Y dans la durée, à condition bien sûr qu’ils bénéficient des mêmes conditions de placement.
(dans le cas réel d’intérêts comptabilisés et capitalisés journellement selon une formule d’intérêts composés, le capital aurait augmenté de 65% en 10 ans, et l’écart numéraire entre le capital de X et celui de Y serait donc encore plus important).
► Or à ce facteur purement arithmétique s’ajoutent d’autres processus…
… qui, en se combinant, amplifient encore le creusement des inégalités :
● L’épargne la plus performante et l’optimisation fiscale sont beaucoup plus accessibles aux initiés détenteurs de capitaux importants qu’aux petits épargnants. La ligne jaune à ne pas franchir étant précisément le délit d’initié… règle pourtant plus souvent transgressée que la fraude n’est réprimée, ni même simplement détectée.
● Les différents marchés sont mieux disposés à l’égard des gros épargnants auxquels ils consentiront naturellement plus d’avantages qu’aux petits. L’intérêt que suscite le pouvoir d’achat accumulé sous forme d’épargne, convertit progressivement celui-ci en pouvoir tout court, à chaque zéro supplémentaire affiché par la balance mesurant le patrimoine… Ainsi naissent les dynasties économiques.
● L’inégalité socioéconomique à la naissance a naturellement tendance à perdurer et même à s’accentuer dans l’espace d’une vie, puis de génération en génération, et à structurer les rapports de force d’une société. Ce processus est le résultat des effets de clans et de réseaux : solidarité familiale, communautarisme, cooptation entre anciens élèves de grandes écoles, à la direction des entreprises, au sein des conseils d’administration, et dans les coulisses les plus permanentes du pouvoir politique.
● En plus du cadre socioéconomique, culturel, voire ethnique étoilant plus ou moins favorablement le ciel de naissance, les autres sources d’inégalités entre individus peuvent être nombreuses et variées : handicaps, inadaptation aux normes d’acquisition du savoir (pouvant toucher par exemple des enfants différents de par leur mode d’apprentissage, plus lent ou au contraire plus rapide que la majorité) ou aux rythmes de travail standards, non conformité aux conventions sociales, etc. L’acquisition et la maîtrise des codes est essentielle. Certains d’entre eux demeurant quoi qu’il en soit, réservés à une élite.
► Prenons l’exemple des 20 premiers milliardaires du monde cités plus haut:
Variation de leur patrimoine professionnel de 2012 à 2013 :
Pays | Nom | Enrichissement (Mds €) | % | Entreprise | Secteur |
Mexique | 1er : Carlos Slim Helu | 4,0 | +5,80% | Holding | Téléphonie |
USA | 2e : Bill Gates | 1,0 | +1,52% | Microsoft | Informatique |
Espagne | 3e : Amancio Ortega | 19,5 | +52% | Zara | Prêt-à-porter |
USA | 4e : Warren Buffett | 9,50 | +21,59% | Holding | Conglomérat |
USA | 5e : Lawrence Ellison | 2,0 | +4,88% | Oracle | Informatique |
USA | 6e ex aequo : Charles Koch | 9,0 | +36,00% | Koch Industries | Conglomérat |
USA | 6e ex-aequo : David Koch | 9,0 | +36,00% | Koch Industries | Conglomérat |
Chine | 8e : Li Ka-Shing | 5,5 | +21,57% | Holding | Conglomérat |
France | 9e : Liliane Bettencourt | 6,0 | +25,00% | L’Oréal | Cosmétiques |
France | 10e : Bernard Arnault | -12,0 | -29,27% | Holding | Luxe |
USA | 11e : Christy Walton | 2,90 | +11,46% | Wal-Mart | Grande Distribution |
Suède | 12e : Stefan Persson | 2,0 | +7,69% | H & M | Prêt-à-porter |
USA | 13e : Michael Bloomberg | 5,0 | +22,73% | Bloomberg L.P. | Média |
USA | 14e : Jim Walton | 3,0 | +12,66% | Wal-Mart | Grande Distribution |
USA | 15e : Sheldon Adelson | 1,6 | +6,43% | Holding | Hôtels/Casinos |
USA | 16e : Alice Walton | 3,0 | +12,88% | Wal-Mart | rande Distribution |
USA | 17e : S. Robson Walton | 3,0 | +12,99% | Wal-Mart | Grande Distribution |
Allemagne | 18e : Karl Albrecht | 0,6 | +2,36% | Aldi | Grande Distribution |
Inde | 22e : Mukesh Ambani | -0,8 | -3,59% | Holding | Industrie chimique |
Brésil | 100e : Eike Batista | 19,4 | -64,67% | Holding | Matières 1ères |
Si l’on exclut Bernard Arnault et Eike Batista dont l’évaluation en 2013 est sujette à caution, les 18 autres lauréats de ce classement mondial ont vu leur patrimoine professionnel croître de près de 86 milliards de dollars, soit une moyenne de 14% en un an.
À lui seul, le patrimoine professionnel des membres de la famille Walton, actionnaires de Wal-Mart, le numéro 1 mondial de la grande distribution, a augmenté de près de 12 milliards de dollars.
La rémunération de notre pauvre “Livret A” fixée en 2012 à 2,25%, visait à ne pas dépasser le taux d’inflation officiel, afin de prévenir tout excès d’embonpoint de l’épargne des Français, nuisible à la consommation et donc à la croissance économique.
Cliquer : | |
« Livret A : taux entre 1% et 1,25% (CDC) » ►►►►► ►►►►► (Lefigaro.fr - le 07/07/2013) |
Ou pour être plus précis, compte tenu du taux d’inflation réel, ce sont les petits épargnants français qui sont condamnés à voir progressivement fondre leur épargne. Mais c’est pour la bonne cause, puisqu’il s’agit de les inciter à consommer davantage et donc à enrichir…
… la grande distribution, le luxe français made in China ou racheté par des milliardaires chinois, le prêt-à-porter made-au-même-endroit, s’équiper en ordinateurs et smart phones toujours made-là-bas, et se meubler en Ikéa (entreprise du Suédois Ingvar Kamprad - Fortune évaluée en avril 2012 à 42,5 milliards de dollars).
N’y a-t-il pas là de quoi perdre le Nord ? Dans tous les sens du terme …
► L’Article Premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, porte sur le principe d’égalité prescrit par la constitution de la République Française.
● Il s’applique aux droits des personnes dès la naissance :
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Certes, l’égalité par nature n’a guère de sens, chaque individu étant unique.
Mais à l’échelle d’un territoire (ville, région, nation), le devoir de l’État, du gouvernement et des pouvoirs publics, est de veiller au strict respect de ce droit fondamental.
● Au-delà, la santé d’une société dépend de la modération des écarts de richesse et surtout de revenus, afin de prévenir les effets d’exploitation et de domination de certaines catégories socioéconomiques par d’autres (la lutte de classe chère à la phraséologie marxiste).
La coexistence d’une grande pauvreté et d’une grande richesse étant le signe de défauts structurels dans le fonctionnement de l’État, incapable de prévenir ou de remédier à une fracture sociale porteuses de tensions, de délinquance et de violences croissantes. Des études sociologiques récentes montrent que les sociétés les plus violentes ne sont pas les plus pauvres, mais celles où l’écart des richesses est le plus grand…
● Dans le cas de pays démocratiques développés, la persistance et le creusement de telles disparités, sont le signe d’une régression traduisant de profondes défaillances du système de gouvernance qui n’assume plus correctement sa fonction. Le risque, à terme, étant la montée d’une politique sécuritaire liberticide, au détriment des catégories sociales les plus défavorisées, et des principes démocratiques fondamentaux.
● Ainsi, toute la difficulté d’une gouvernance durable consiste à réduire et contenir autant que possible les processus de formation des inégalités, sans décourager l’initiative à l’origine du dynamisme économique et du développement socioéconomique. Or le réglage de ce curseur ne peut se faire sans la concertation la plus large, relevant elle-même d’un processus démocratique.
Les paradoxes du dogme néolibéral : au nom de l’intérêt des populations et du développement socioéconomique, la libre-concurrence et le libre-échange sont supposés éviter la formation de monopoles.
Or nous constatons à peu près l’inverse :
→ Les multinationales et les holdings absorbent les entreprises indépendantes comme des trous noirs
→ engloutissent les planètes environnantes.
→ Les fonds spéculatifs vident de leur substance les vraies entreprises de l’économie réelle qu’ils
→ vampirisent.
→ Désormais, 10% de la population mondiale détient 83% de la richesse.
Pourquoi ? Et surtout comment est-ce possible ?
(lire la suite…)
► Classement mondial des 20 entreprises qui réalisent le plus de chiffre d’affaires, de profits et celles qui emploient le plus de salariés :
Classement des entreprises
(Publié le 27/01/2011)
► Résultat de l’inversion systématique du sens de fonctionnement des rouages de la création de VALEUR
Nous considérons ce processus de concentration comme la conséquence directe de :
→ l’inversion de la définition du dumping,
→ qui suffit à fausser la concurrence,
→ sachant que la libération de la concurrence sur une base faussée génère un rapport de force brutal,
→ lequel aboutit à un *processus de sélection naturelle…
… au profit des plus forts* et au détriment des plus faibles (entreprises comme individus et populations).
► Le prétexte de la rationalisation jusqu’au-boutiste du fonctionnement des entreprises
… apparemment ubuesque, mais en rien innocent :
● Aussi longtemps que des entreprises conservent en interne la plupart des organes nécessaires à leur fonctionnement (conception, marketing, achats, production, commercialisation, administration), ses effectifs sont importants et sa masse salariale représente un vecteur important de la création de valeur ajoutée, comme de la répartition directe de sa rémunération par les salaires.
● Dès lors qu’une entreprise en rachète une autre et fusionne tout ou partie de leurs activités respectives, la centralisation et la concentration de certains organes, à commencer par leur administration, ou l’externalisation d’autres fonctions, conduit, pour un niveau d’activité identique, à une réduction du personnel, de la masse salariale et du coefficient de répartition directe de la valeur ajoutée en termes de salaires. Ses coûts diminuent. Ses prix éventuellement aussi, mais ce n’est pas systématique du fait du renforcement concurrentiel pouvant résulter d’une situation de quasi-monopole. Cette mutation structurelle se fait au service des profits et de la rémunération du capital par versement de dividendes.
● Cette marche apparemment inexorable contribue, comme les délocalisations d’activité, à l’inversion des équilibres macroéconomiques qui avaient permis la mise en place d’un système de protection sociale garant de la cohésion vitale des sociétés humaines. Système reposant sur le double socle de l’accès de tous au travail et d’une solidarité compensatoire pour les moins intégrés ou les plus vulnérables. Lorsque ce système de solidarité est appelée à prendre le pas sur les revenus du travail, c’est la viabilité de l’ensemble du système économique qui est compromise, avant que le système politique lui-même (démocratie) ne s’altère ou cède sous le poids d’une telle surcharge…
► Or si nous laissons une telle logique se développer jusqu’à son ultime absurdité :
● Après que l’être humain en tant que facteur de production ait été éjecté par la machinerie de génération de profit,
● c’est l’être social qui devient un obstacle à l’optimisation et la jouissance du profit par une minorité.
Comme les entreprises ont été progressivement allégées de leurs salariés, il s’agira ensuite de réduire les risques de tentions sociales déstabilisatrices de l’activité économique demeurée rentable :
● le temps ne sera-t-il pas alors venu d’alléger également les sociétés de leurs effectifs humains surnuméraires ?
● Pour peu que des gouvernants décident de faire d’une pierre deux coups, afin de résoudre le problème d’inversion de la pyramide des âges, de revenu et de charge financière que poseront de manière croissante les exclus du système économique et le 4e âge, deux scénarios risqueraient de quitter le registre de la fiction pour faire d’un cauchemar une réalité :
►▪ le scénario du film Soleil Vert a marqué à jamais ses spectateurs,
►▪ quant aux forces exterminatrices nées d’esprits fanatiques, elles n’ont que trop prouvé leurs capacités d’entrer en action, au cours du XXe siècle.
►▪ De génocides réitérés à un humanicide diffus, ciblé sur des bases diverses, saurions-nous nous en préserver ?
Quels sont les gagnants et les perdants d’un tel état de fait ?
Être riche est une chose. Mais la façon de le devenir ou de le rester, en est une autre. Surtout si nous rapprochons le classement des 20 premiers milliardaires de la planète en 2012 avec les pratiques rapportées ci-dessous.
Cliquer : | |
« La violence des riches - Chronique d’une immense casse sociale » (Michel PINÇON et Monique PINÇON-CHARLOT - 2013) |
Cliquer : | |
« Cela devient cher d’être pauvre » (Martin Hirsch - éditions Stock - 2013) | |
(L’invité d’Inter - France Inter - 1er octobre 2013) |
Que faut-il en conclure ? La mondialisation ne serait-elle pas fondée sur un rapport « Gagnant / Gagnant » ? Le bien connu « Win / Win ». L’essor des pays émergents prouve pourtant bien qu’il ne s’agit pas d’un processus « Perdant / Perdant ». Alors ?
Nous y voyons un schéma d’un type différent, non plus bipartite et horizontal (rapport de forces équilibré), mais triangulaire et vertical, qui détermine une relation « Gagnant / Perdant / Perdant » :
Pour ouvrir notre page « Un triangle économique infernal »
Cliquer sur ce dessin :
Gagnants
►►►►► ►►►►► ►►►►► Perdants | ►►►►► ►►►►► ►►►►► Perdants |
Le tiers des premières fortunes de la planète sont concernées par les constats suivants…
Cliquer :
► |
Voir également notre page : « Le prix qui tue… »
(lire la suite…)
► La disparité des revenus et des richesses entre individus, et plus globalement entre populations, recouvre en réalité deux questions qu’il est nécessaire de distinguer.
● Une question de responsabilité : l’enrichissement ou le niveau de richesse des uns, se réalise-t-il au détriment des autres ?
● Une question d’ordre éthique : de très grandes disparités de fortune posent-elles problème, dans tous les cas ?
► La question de la VALEUR au cœur d’une problématique des VALEURS :
… celle de l’origine et de la nature des revenus.
Le niveau des salaires est censé influencer la qualité du travail, et réciproquement.
● Une distorsion croissante affecte la logique des rémunérations, qui sont de plus en plus déconnectées de la sphère d’interaction traditionnelle qualification / salaire / qualité du travail. La croissance exponentielle des plus hauts salaires durant la dernière décennie, comparée au nombre croissant de travailleurs pauvres, témoigne de la dévalorisation du travail des vrais salariés, et va jusqu’à ôter tout sens à la notion de travail et de rémunération.
● Les sommes concernées ne peuvent plus être considérées comme des salaires car elles ne répondent plus à une logique de rémunération d’un savoir-faire. Selon les cas, elles résultent simplement de la loi du marché des biens et services. La diffusion de masse d’un film, d’un spectacle, d’un événement sportif, parfois à l’échelle mondiale, génère un tel chiffre d’affaire que la quote-part des principaux acteurs de ces produits médiatiques peut atteindre des niveaux astronomiques. Désormais, ce n’est pas un talent sidéral, mais leur poids financier sur le marché mondialisé du show-biz, qui en fait des stars aux revenus sidérants…
● Quant aux grands patrons, comment expliquer que leurs conseils d’administration et les assemblées générales des actionnaires donnent satisfaction à leurs prétentions financières hallucinantes ? Nous savons qu’ils ont tissé une toile reliant les conseils d’administration de nombreuses sociétés, le parton de l’une siégeant dans le conseil d’administration d’une autre et vis versa. Ainsi, chacun a tout intérêt à donner satisfaction aux exigences salariales de l’autre.
● Les actionnaires, eux, ont intérêt à percevoir un maximum de dividendes ; optimisation rarement compatible avec l’éthique d’un patron social… D’où leur communauté d’intérêts.
Pourtant, nous commençons à voir des Assemblées Générales d’actionnaires refuser de valider de telles prétentions salariales. Mais en France, la rémunération des dirigeants n’est soumise qu’au Conseil d’Administration. L’AG des actionnaires n’a toujours pas son mot à dire…
Verra-t-on l’avènement d’un actionnariat responsable, des action’acteurs, à l’instar des consom’acteurs ? Il en existe déjà, s’intéressant à diverses formes d’investissement responsable. Mais l’actionnaire étant statutairement un associé de l’entreprise, s’il se préoccupe réellement de sa RSE, il sera amené à intégrer à ses choix de placements d’autres critères que le seul montant de ses dividendes.
● A l’autre extrémité du spectre, des centaines de millions de paysans et d’ouvriers dans les Pays les Moins Avancés (PMA) comme dans les pays émergents, sont maintenus en quasi esclavage. Non que leur travail n’ait aucune utilité puisqu’il fait tourner l’économie mondiale, mais leur valorisation (rémunération et conditions de travail) correspond à leur VALEUR D’ÉCHANGE résultant de l’offre et de la demande sur le marché du travail. L’écart entre leur VALEUR D’USAGE (leur VALEUR TRAVAIL) créatrice de richesse et leur VALEUR D’ÉCHANGE est d’autant plus grand que le marché du travail est dérégulé.
● Dans les pays les plus développés, disposant d’une constitution et d’institutions démocratiques, les salariés subissent la pression des marchés financiers visant à les obliger à renoncer à leur droit du travail, considéré comme un facteur de rigidité faisant obstacle à la compétitivité des entreprises sur le marché des biens et services. Le FMI et les dirigeants les plus libéraux de l’Union Européenne, promoteurs acharnés du principe de flexiblilité du marché du travail, l’imposent par le biais de réformes structurelles.
► C’est ainsi que la boucle serait bouclée :
● au lieu de rémunérer les travailleurs des pays émergents à leur juste VALEUR TRAVAIL et de leur permettre de bénéficier enfin d’un droit du travail digne de ce nom,
● il suffit de laisser jouer la libre-concurrence sur tous les marchés dérégulés (marchés des biens et services, marchés financiers, et marchés du travail) pour, au contraire, détruire le droit du travail des pays développés démocratiques…
● … afin de maximiser les profits des investisseurs financiers de la mondialisation commerciale et de la spéculation financière sans frontières ni limites réglementaires, autorisée par la sphère politique à prendre le contrôle des activités de production (financiarisation de l’économie réelle, et désindustrialisation des pays industrialisés encore trop sociaux…)
► Picasso n’est donc pas Amancio Ortega…
● … car même si pour aboutir parfois à une valorisation hors normes, le talent d’un artiste ou d’un sportif passe par la loi du marché, et bien que les montants puissent choquer, ce qui le distingue de la plupart des stars du top 20 des milliardaires de la planète est déterminant : ce sont les modalités et les conséquences sociétales et environnementales de leur enrichissement.
● Quelle est la couleur dominante de leur bilan RSE : création de VALEUR nette, ou exploitation humaine et destructions environnementales ?
Car si l’on veut parvenir à dépasser les a priori d’ordre moral ou idéologique ayant trait à la position sociale en lien avec la fortune et la capacité des acteurs économiques à faire de l’argent, c’est selon nous l’analyse de l’impact d’une situation et d’une dynamique socioéconomiques qui doit être analysée en fonction des cas de figures :
→ La richesse des uns suppose-t-elle la pauvreté ou provoque-t-elle l’appauvrissement des autres ?
Plus précisément :
→ La conservation de leur richesse par les uns se fait-elle par le biais d’une monopolisation des ressources empêchant les autres de répondre à leurs propres besoins, et les écosystèmes de maintenir leurs équilibres ?
→ La dynamique d’enrichissement des uns se fait-elle par l’accaparement de la richesse existante ou générée, et par une surexploitation des ressources naturelles nuisible aux équilibres écosystémiques et climatiques fondamentaux ?
→ Au contraire, la richesse des uns contribue-t-elle effectivement à l’enrichissement du plus grand nombre sans nuire à l’environnement, et par quels processus ?
→ Dans la mesure où les deux tendances coexistent ou se conjuguent, quelle en est la résultante en termes de bilan global ?
→ D’autres schémas seraient-ils possibles, avec quel type de gouvernance et quelles autres impacts et bilan global ?
L’argent, un bon serviteur mais un mauvais maître… Ce thème a été exprimé depuis fort longtemps, dans bien des cultures. Parfois reformulée par des auteurs talentueux, la sagesse populaire ne tarit pas de considérations variées, voire divergentes à son sujet. Et l'humour nous permet de rendre acceptables à nos yeux les paradoxes qui nous habitent, notre divorce intime entre notre aspiration à être et nos comportements inspirés par le désir d'avoir : « L'argent ne fait pas le bonheur de ceux qui en manquent. »
Mais au fait, qu'est-ce que l'argent ? Pouvoir d'achat ou pouvoir politique ?
Un instrument de formatage et de reproduction d'un modèle socioéconomique ?
Est-ce une question de quantité ? De modalité ? Ou de mentalité ?
►►►►►►► | Potentiels | Avoir►►►► | Constats | ►►►►►►► |
+ ∞ | ||||
Omni-Pouvoir Temporel ►►► ►►► ►►► ►►► Rente / Liberté Temporelle ►►► ►►► ►►► Autosuffisance financière ►►► ►►► ►►► ►►► ►►► ►►► Dépendance financière ►►► ►►► ►►► ►►► Survie / Aliénation temporelle ►►► ►►► ►►► ►►► Mort sociale | Dictat oligarchique ►►► ►►► ►►► ►►► Négation des enjeux réels d'un développement soutenable (durable) ►►► ►►► ►►► ►►► ►►► ►►► Sociétés d'hyper-consommation et modes de vie non soutenables ►►► ►►► ►►► ►►► ►►► ►►► Accès problématique aux biens et services vitaux ►►► ►►► ►►► Conditions de vie sub-humaines | ► | ||
≤ 0 |
« L'argent, sa vie, sa mort »
Jean-Claude CARRIERE se pose sur l'argent la triple question du quoi, du pourquoi et du comment,
donc de son origine, de l'évolution de son usage et de ses effets, et finalement de son avenir...
►Vosges Matin.fr | ►►►►France Inter : l'invité d'Inter | ►►►►►France Inter : Interactiv' |
►.►Cliquer : | ►►►►►►►►Cliquer : | ►►►►►►►►Cliquer : |
(lire la suite...)
Pour tenter de répondre à cette question,
→ au-delà de la définition de l'argent et de ses fonctions économiques habituellement prises en considération (instrument d'échange, ou moyen de capitalisation et d'investissement, théorie monétaire),
→ c'est à sa dimension quasi-alchimique que nous devrions tout autant nous intéresser, aux modifications de comportements individuels comme aux mutations collectives, culturelles, sociétales ou même de civilisation, qu'il provoque.
► Partons d'un simple constat :
● Pour les uns, l'argent constitue un pouvoir, une distinction, accordés aux
● collaborateurs du système économique par ses promoteurs et ses
● gestionnaires.
● Pour les autres, il est une condition de leur survie. Or ce revenu vital est de plus
● en plus souvent refusé aux exclus de ce même système.
Cliquer : | ||
« Le nombre de SDF a augmenté de 50% depuis 2001 » |
Dans tous les cas, que la rémunération du travail et celle du capital soient la résultante d'un marché (travail, biens et services ou finance) ou de l'attribution d'un droit, découlant de la validation de capacités objectives ou plutôt d'une cooptation au sein d'un réseau, deux questions se posent :
→ la prise en compte ou non des valeurs humaines et écologiques qui
→ conditionnent l'avenir de notre civilisation,
→ l'objectivité du marché ou des individus détenteurs de pouvoir, à l'égard de
→ ces valeurs... Non, ni le marché, ni ses acteurs ne détiennent cette vérité.
► Argent et revenu du travail : l'illusion du mérite ?
« Travaillez, prenez de la peine :
C’est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
« Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage
Que nous ont laissé nos parents :
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’août :
Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse. »
Le père mort, les fils vous retournent le champ,
Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an
Il en rapporta davantage.
D’argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer, avant sa mort,
Que le travail est un trésor. »
Le Laboureur et ses Enfants
Jean de la Fontaine
(Livre V - Fable 9)
Malheureusement, la fable du Laboureur est de plus en plus démentie par la réalité de notre monde contemporain.
Elle ne se vérifie plus guère que dans le cas de plus en plus improbable où une personne ou une communauté dispose d'une autonomie totale dans son travail, et parvient par son seul labeur à produire tout ce dont elle a besoin pour son existence, sans intermédiation risquant de la soumettre à un pouvoir extérieur.
► Une double fonction de l'argent, révélatrice de sa double nature ?
L'argent, et dans sa dimension plus globale, la finance, caractérisent-t-ils une nature quantique de l'économie ?
● La finance dont l'économie tire l'essentiel de son énergie, conjugue-t-elle utilement :
→ la fluidité des capitaux circulants, soutenant le commerce,
→ et l'investissement productif ciblé, générant le développement de la production et des services,
→ c'est-à-dire de l'économie réelle ?
Alternative ou simultanée, la double nature de l'argent relèverait-elle de la parabole scientifique du Chat de Schrödinger, spéculant sur la coexistence d'un état et de son contraire ? La caractéristique la plus troublante de la théorie quantique reposant sur le fait que la réalité d'un état physique (matière ou énergie) puisse dépendre du seul fait qu'elle fasse l'objet d'une observation, ou non...
● Voilà qui n'est pas sans nous rappeler le phénomène de prophéties auto-réalisatrices attribué aux agences de notation qui, en prétendant déterminer la fiabilité (réalité et santé) de financière d'une organisation ou d'un État, en provoquent la concrétisation.
C'est en suscitant l'adhésion de l'opinion publique à leurs analyses que les gourous de la sphère financière incitent à prêter au riche, ou simplement à qui incarne une richesse supposée, actuelle ou différée (ce qui est précisément l'objet de la spéculation). Peu importe que l'emprunteur soit déjà ruiné, pourvu que les spéculateurs le croient réellement ou potentiellement riche (apte à le devenir de façon hautement probable).
Dans ce cas, c'est un simple avis d'expert, dont on connaît désormais les nombreuses failles de compétence et d'éthique, qui détient le pouvoir d'activer ou au contraire de neutraliser le potentiel de l'économie réelle, ainsi que la gouvernance des États. Autant dire que du haut de leur Olympe, ils décident du sort de l'humanité.
La tragédie de la Grèce contemporaine nous prouve que les caprices et les coups tordus de ces nouveaux dieux n'ont rien à envier à ceux de l'Antiquité... Lesquels reçurent la monnaie de leur pièce, lorsque l'extinction de la crédulité humaine les pétrifia à tout jamais. Doutons toutefois qu'un sort similaire réservé aux magiciens de Wall Street et leurs acolytes enrichisse un jour la statuaire des musées. Car si les agissements des responsables des crises économiques à répétition réussissent à échapper à un hypothétique Nuremberg de la finance, leur souvenir sera plus logiquement voué aux poubelles de l'histoire.
● Seule la dimension magique de l'argent et de la finance incarnée par ses oracles et ses augures, peut expliquer qu'un Bernard MADOFF ait pu si longtemps tromper l'immense majorité des spécialistes de la finance du monde entier, à l'exception des rares experts qui ont continué de se fier à leur raison, plutôt que de se fondre à la danse synchronisée hypnotique de l'ensemble de la sphère financière.
Qui sait d'ailleurs si MADOFF lui-même n'a pas fini par croire en sa capacité de changer le plomb en or, à condition que Méphisto lui prêtât vie ? Tout comme John LAW en France, deux siècles et demi plus tôt. Car le fait d'identifier dans le système MADOFF la désormais fameuse Pyramide de Ponzi ne dit rien de ses intentions réelles, hormis sa farouche volonté et le solide espoir de s'enrichir facilement et dans des proportions astronomiques.
En soi, cette motivation ne le distingue pas radicalement du joueur de Loto, de casino ou de Poker... Les uns ont en commun de croire dans leur chance, tout comme les adeptes d'une religion d'élus, les autres, de se fier dans leurs capacités exceptionnelles, justifiant selon eux de s'élever au-dessus des simples mortels. Ce qui n'en fait pas forcément des escrocs intentionnels. Même si un joueur de poker doit savoir dissimuler son jeu et ses intentions à ses adversaires, il n'est pas pour autant supposé tricher.
Mais, le fait d'être reconnu par l'élite de la finance mondiale, d'abord comme un pair, puis comme un maître, n'incite sans doute pas à la modestie, ni finalement à la prudence. Élevé par des forces ascensionnelles mystérieuses du monde des mortels jusqu'à l'inaccessible séjour des demi-dieux, il est fort probable que le héros devienne arrogant, imperméable aux doutes ou aux critiques externes, et risque de finir par mettre sa propre raison en sommeil.
Loin de se considérer comme un escroc, peut-être MADOFF s'estime-t-il aujourd'hui encore victime de l'arbitre judiciaire qui à son détriment aurait sifflé trop tôt la fin de la partie... Mais rappelons tout de même qu'il n'y eut jamais ni coup de sifflet, ni carton rouge de la part de Wall Street, et moins encore de celle des politiques (c'est d'ailleurs bien tout le problème !) Seul le bruit assourdi de l'effondrement d'un système financier, comparable à un essai nucléaire souterrain, à la différence que rien n'était ni prévu, ni maîtrisé, et que l'on ne sait toujours pas quel fut la goutte d'eau qui déclencha la réaction en chaîne (pourquoi pas plus tôt, ou plus tard ?) Mais peu importe l'anecdote, de Tchernobyl à la crise des subprimes, l'aberration des fondamentaux se suffit à elle-même pour nous rappeler que c'est en jouant avec les forces obscures de sa propre nature, que l'homme est capable de provoquer les pires cataclysmes.
Les mêmes processus caractérisent la chute de bien des dictateurs. Si ceux de la finance se distinguent des monstres historiques par les circonstances et par les moyens employés, ils ont certainement en commun les principaux facteurs psychologiques de leur comportement mégalomaniaque : la certitude de la légitimité de leur supériorité, sous-tend un sentiment d'invulnérabilité qui, paradoxalement, peut coexister avec une tendance paranoïaque les conduisant à se comporter en tyrans envers leur propre entourage...
Or ce sont de tels élus, bien peu démocratiques, que l'économie de la mondialisation s'est donnée pour maîtres à penser ou à prédire. Il n'est pas surprenant, à ce compte, que ce soit l'apologie de la cupidité professée par le monétariste Milton FRIEDMAN qui l'ait finalement emporté sur la valeur emploi défendue par l'approche macroéconomique de John Maynard KEYNES...
D'où l'intitulé du livre de Joseph STIGLITZ : en Français Le triomphe de la cupidité, publié en 2010, analysant les causes de la crise actuelle, et proposant des un traitement de fond en rupture radicale avec l'idéologie néolibérale.
Or les mêmes arbitres / spéculateurs peuvent en un éclair mettre en faillite une structure saine, en lui retirant leur confiance, si l'estimation émise sous sa bannière d'observateur par l'agence de notation conclut à la non fiabilité de l'organisation évaluée... Peu importe que la cause de sa ruine soit en réalité le discrédit généré arbitrairement par l'évaluateur lui-même : ce qu'il avait prédit s'est produit !
Bien entendu, les mécanismes probabilistes de la physique quantique ne s'appliquent pas à l'identique à l'économie spéculative. Comparaison n'est pas raison. Mais cette image a pour but d'insister sur la nécessaire révolution conceptuelle à mettre en marche en économie comme en physique, pour aboutir à un changement de paradigme propre à réconcilier ...
Car la notion de probabilité dans le domaine de la physique fait certainement d'une toute autre nature que dans celui de la spéculation financière...
● Faire gagner pour gagner : processus pyramidal et propagation en réseau.
Dès lors que le travail est soumis à une interdépendance d'acteurs économiques dont les intérêts divergent, s'établit un rapport de forces dans lequel le possédant (capital, information, réseau) l'emporte toujours sur le dépendant...
2 facteurs d'enrichissement sont caractéristiques d'un système de caste :
→ une capacité de structuration pyramidale, consistant à identifier ou générer des acteurs économiques plus faible, plus vulnérable ou plus dépendant que soi, donc exploitables, ce qui permet d'optimiser le profit à tirer d'eux ; la pérennité d'une caste supérieure (une élite non pas monarchique - elle-même vulnérable car trop identifiable - mais oligarchique) repose sur la capacité d'une caste directement inférieure à
→ une capacité de structuration en réseau, consistant à identifier les acteurs économiques dont on a besoin, diviser ou non susceptibles de s'organiser eux-mêmes et de devenir autonomes, afin de conserver l'exclusivité de leur coordination et de leur organisation ; cette relation de pouvoir inégal permettant aussi d'optimiser le profit à tirer d'eux.
● Effets de masse et facteur multiplicateur : accélération du temps au-delà de nos capacités de contrôle.
Le fait de pouvoir multiplier la rémunération d'un travail par le nombre de clients (lecteurs, spectateurs, utilisateurs), à partir d'un coût initial d'investissement unique, accroît le revenu d'autant. C'est la raison, sinon la justification, des revenus d'artistes à succès, de producteurs et éditeurs / diffuseurs du secteur de l'information (livres , cinéma, musique, logiciels informatiques, etc.)
Des capacités professionnelles suffisamment exceptionnelles, ou considérées comme telles, peuvent constituer le support d'une demande planétaire, dans différents domaines. La diffusion mondiale d'un match de football ou de jeux olympiques draine des volumes financiers astronomiques. Et la répétition des compétitions découlant de leur périodicité et de l'inextinguible attrait des populations, assure un renouvellement pratiquement illimité de ce processus.
Dans d'autres types d'activités ou l'usage d'autres techniques, par exemple le trading à haute fréquence n'a plus rien à voir avec le mérite du travail... mais peut, en revanche, anéantir en quelques instants les efforts et le travail de milliers de travailleurs méritants !
● Parvenir à s'arroger l'exclusivité ou la priorité de l'accès au marché, confère un pouvoir sur les acteurs économiques situés en amont d'une filière, source de profit optimal.
► Argent / revenu du capital : le résultat d'un rapport de forces inégales.
● La priorité est donnée aux effets de rente qui consistent à faire travailler l'argent, au détriment de la valeur-travail. Le pouvoir appartenant aux possédants, c'est leur loi qui s'applique et définit la règle du jeu économique, et plus ou moins directement (conflits d'intérêts et lobbying), jusqu'au sein d'institutions supposées démocratiques.
● Protéger la valeur de l'argent : de la prévention de l'érosion du capital, à la prédation spéculative de l'économie réelle.
Les politiques monétaristes néolibérales font partie du package dogmatique de lutte contre l'inflation, en réalité prétexte à réduire les coûts de production afin d'augmenter les marges, donc les profits, et finalement les dividendes, qui constituent la rémunération du capital financier à partir de l'économie réelle (production et services).
► Une hiérarchie des valeurs bien peu exemplaire.
Ainsi, votre rémunération exprime moins la rétribution de vos mérites, que le pouvoir qui vous est octroyé par le système en place, sous la forme de l'argent qui vous est versé.
Plus vous collaborez au fonctionnement du processus d'enrichissement individuel ou élitiste, plus vous faites gagner à de plus puissants que vous, ou plus vous-même avez de pouvoir, et plus votre côte est financièrement élevée.
Si un footballeur gagne 300 fois plus qu'une infirmière, ce n'est évidemment pas parce qu'il est 300 fois plus utile à la société, mais parce qu'il fait gagner infiniment plus d'argent à ses "investisseurs" qu'un professionnel qui consacre sa vie à sauver quotidiennement celle des autres...
Car plus que toute autre, la valeur-travail est la cible d'une obsolescence programmée.
Nul doute qu'à ce constat, La Fontaine aujourd'hui nous dirait :
« Travailler, ce n'est plus la peine :
C’est un fonds qui ne vaut plus rien...
Les marchés, sachez-le, saignent
Qui œuvre pour le commun bien. »
Le fait que la République Populaire de Chine transformée en atelier du monde, soit devenue le moteur de la mondialisation commerciale, ne doit rien au hasard :
Une dictature "communiste" qui convient si bien au capitalisme néolibéral…
► Chine : « Le Vampire du Milieu »
... pour reprendre le titre du livre de Philippe COHEN et Luc RICHARD
La Chine change (Le Dessous des Cartes) | La corruption érigée en système politique | ||
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(lire la suite...)
Pour plus de détails sur l’enrichissement de la famille du Premier ministre chinois Wen Jiabao, lire le dossier du magazine Courrier International en date du 26 octobre 2012 :
Certes, la démocratie idéale n'existe pas, et il n'est pas d'État qui n'ait à se reprocher d'actions ou d'inactions nuisibles à sa propre population ou à d'autres territoires.
Le passé des pays occidentaux n'est sans doute pas un exemple à suivre par des pays en développement légitimement désireux de construire leur avenir sur des bases saines. Leurs comportements actuels ne sont pas non plus exempts de critiques.
Mais c'est une raison de plus pour chaque peuple de ne pas rester indifférent aux abus dont tout autre est victime, et aux renforcement de systèmes politico-économiques incompatibles avec les valeurs humanistes et écologiques d'un développement soutenable.
Car même le plus profond cynisme de la realpolitik internationale voit à terme sa pertinence démentie par la réalité :
Le malheur des uns ne fait pas durablement le bonheur des autres...
Imaginer le contraire dénote une incapacité à gouverner,
dont semblent malheureusement être affectés trop de dirigeants.
Pour tirer les leçons du prétendu miracle chinois, donnons tout simplement la parole au professeur Qin Hui, de la faculté des sciences humaines de l’université Qinghua de Pékin, dont l'analyse à été publiée par le Courrier International du 26/02/2009 :
> Les leçons à tirer du miracle chinois
Son analyse du moteur de la croissance économique chinoise rejoint très largement les témoignages d’observateurs français pourtant très éloignés idéologiquement les uns des autres.
Le très libéral Guy SORMAN a publié :
> L’Année du Coq (2006)
(intitulé en Anglais “The Empire of lies” - “L’Empire du mensonge”),
Les journalistes d’investigation et essayistes Philippe COHEN, journaliste au journal Marianne, et Luc RICHARD, journaliste et essayiste résidant en Chine, ont publié deux livres d’enquête très approfondie :
> La Chine sera-t-elle notre cauchemar ? (2005)
(sous-titré “Les dégâts du libéral-communisme en Chine et dans le monde”)
> Le vampire du Milieu (2010)
(sous-titré “Comment la Chine nous dicte sa loi”)
Pourtant nous ne pouvons pas dire que nous ne savions pas.
L’Américain d’origine chinoise, Harry WU ne cesse de dénoncer l’horreur du LAOGAÏ chinois depuis 1966. Atterré par l’incroyable complaisance des élites et des dirigeants occidentaux à l’égard du gouvernement chinois, il publia plusieurs ouvrages de témoignage, ayant lui-même été un des prisonniers de ces camps de rééducation idéologique et de travaux forcés, auquel il a eu la chance de survivre. Ce livre faisait allusion à Madame CHIRAC dansant avec le président chinois Jiang Zemin que le couple présidentiel français avait reçu en son fief de Corrèze :
> Danse pas avec la Chine ! (2000)
> Or le LAOGAÏ est toujours d’actualité !
Anglophones et italophones en apprendront plus sur le site de la Laogai Research Foundation.
Au nombre des horreurs ordinaires infligées par le régime chinois à sa population, l’une d’entre elles émerge parfois dans nos médias, avant de retomber dans l’indifférence générale :
> Le trafic d’organes de condamnés à mort en Chine
Pourtant, pas plus que les autres points noirs évoqués ci-dessous, ce contexte politique n’a dissuadé à aucun moment le très cynique (et notoirement corrompu) Comité International Olympique d’attribuer l’organisation des J.O. de 2008 à la Chine, malgré les nombreuses protestations des communautés concernées :
> Chine: faux départ pour les J.O.
Tout comme le Dalaï Lama, prix Nobel de la Paix 1989, le dissident chinois Liu Xiaobo, prix Nobel de la Paix 2010 nous dit : « NOUS ASPIRONS EXACTEMENT AUX MÊMES LIBERTÉS QUE LES OCCIDENTAUX » et ajoute « CESSEZ DE CONFONDRE LE PARTI COMMUNISTE CHINOIS ET LE PEUPLE CHINOIS ! »
Son épouse Liu Xia déplore : « LES DISSIDENTS CHINOIS SONT COMME LES JUIFS EN ALLEMAGNE NAZIE : PERSÉCUTÉS. »
Alors que la dictature réprime les militants des Droits de l’Homme, elle continue également de s’exercer sur les autres déviants que sont aux yeux du régime les communautés religieuses ou culturelles non agréées par le PCC (tels les Falun Gong et certains Chrétiens) :
Les exactions commises par Pékin dans les régions autonomes de la République Populaire de Chine ne contribuent pas à leur intégration harmonieuse à la mère patrie, qui ne parvient pas à les maintenir sous son contrôle idéologique malgré sa politique forcée de submersion culturelle et démographique, sous les flux migratoires de la population chinoise Han :
> Le Tibet sous occupation chinoise depuis 1950
date de son invasion par l’armée révolutionnaire chinoise.
Depuis la reconnaissance progressive par la plupart des diplomaties de la planète de l’intégration du Tibet à la Chine, une chape de plomb est retombée sur la vérité historique, bradée par les intérêts certainement très mal compris de la realpolitik mondiale.
Certaines voix n’en sont que plus émouvantes :
> Le vieil homme qui voulait “parler avant de mourir”
> Au monastère de Kirti, le désespoir a la couleur des flammes
> La grande évasion des Tibétains
Moins connu que le Tibet, le Xinjiang est la terre de la population Ouïghour, majoritairement de religion musulmane :
> La population Ouïghour est fréquemment réprimée
> Au Xinjiang comme ailleurs, la répression continue
Comme autant d’arbres coupés sur leurs territoires d’origine, les cultures des communautés persécutées par le gouvernement chinois, qui parviennent à se réfugier à l’étranger, y forment de nouvelles pousses d’autant plus problématiques pour le pouvoir de Pékin qu’elles sensibilisent peu à peu le monde entier à leur cause. Ce qui n’échappe pas aux dirigeants chinois, qui ont très mal vécu l’attribution du prix Nobel de la Paix au Dalaï Lama en 1989, au lendemain des massacres de la place Tian’anmen, mais tentent constamment et par tous les moyens de faire pression sur la diplomatie internationale :
> Les hommes en bleu, du cortège de la flamme olympique à Paris en 2008
> Falun Gong exclus d’un défilé à New-York
Etc.
Pour faire écho au sentiment exprimé par Liu Xia, l’épouse du dissident Liu Xiaobo, le comportement des multinationales prospérant sur le terreau de la dictature chinoise n’est pas sans rappeler les sympathies des Henri Ford, Alfred du Pont de Nemours et de bien d’autres empereurs industriels et financiers (y compris en France), entre les deux guerres mondiales et parfois même au-delà, à l’égard d’Hitler et de l’idéologie Nazie ; sympathie tout à fait réciproque, d’ailleurs.
Peut-être dans une ère nouvelle (d’ici quelques années ou quelques décennies), les historiens feront-ils le procès de la collaboration au crime politico-économique contre l’humanité dont nous sommes actuellement les témoins, comme le furent nos aînés dans les heures les plus sombres de la Seconde Guerre Mondiale. Car, que nous en soyons conscients ou non, ce crime n’aurait pas lieu sans le financement de la mondialisation commerciale, provenant de la consommation de masse.
Le fait que la plus grande dictature du monde, la Chine, et une ancienne dictature (en voie de reformation ?), la Russie, imposent leur loi au conseil de sécurité de l’ONU, n’est pas davantage un hasard.
► L’impuissance des démocraties : le prix de la cupidité
► Mais aussi, parfois, le courage de résister et de condamner, enfin :
« La Cour nationale espagnole a émis un mandat d’arrêt
à l’encontre de dirigeants chinois pour leurs politiques au Tibet ! »
(Tibet Info - 24 novembre 2013)
(lire la suite…)
Voir notre page : Homo praedator… Homo terminator ?
● La dépendance énergétique à l’égard de la Russie, faute d’alternative suffisante, tient lieu de realpolitik a priori objective : les Européens sont dépendants du pétrole moyen-oriental et du gaz russe…
● En revanche, notre dépendance à l’égard de la Chine est tout sauf logique : notre déficit commercial croissant à son égard en est la preuve, mais serait parfaitement évitable.
Ce sont nos multinationales qui nous ont rendus dépendants de la production chinoise. Car les profits des multinationales occidentales et même asiatiques (Japon, Taïwan, Corée du Sud, etc.) dépendent du bon vouloir de Pékin, qui soumet les entreprises étrangères à ses propres règles protectionnistes.
● L’ironie de cette situation est grande, lorsque l’on sait que les profits que nos multinationales réalisent en produisant (ou faisant produire) en Chine se font au détriment de l’emploi des pays développés, et donc de leurs populations.
Alors comment la Chine parvient-elle à diviser à ce point les gouvernements occidentaux ?
● Pourquoi nos représentants politiques ont-ils privilégié depuis des décennies l’intérêt des multinationales plutôt que l’emploi local ? Ont-ils procédé aux analyses sectorielles permettant de vérifier dans quelle mesure ce déficit est proportionnel aux profits des entreprises françaises produisant en Chine et important en France, ou à ceux de la grande distribution pour les mêmes raisons ? Ou ont-ils sciemment servi des intérêts dont le lien avec l’intérêt général semble si peu évident ?
● Pourquoi la plupart d’entre eux dansent-ils régulièrement le tango pitoyable dont ils nous ont gratifiés à l’occasion des J.O. de 2008, au lieu de s’unir pour protester contre les exactions de Pékin (et contre le dénie de démocratie désormais patent de Moscou) et prendre les mesures de rétorsion qui s’imposeraient, comme ils le font à l’égard d’autres pays ?
Pour rappel, voici un petit historique de cet épisode dont nous ne sommes pas ressortis grandis :
> L’Union européenne appelle la Chine au dialogue avec le Dalaï Lama
> La Chine dit merci à Raffarin pour son soutien
> Nicolas Sarkozy “choqué par ce qui s’est passé au Tibet”
> Raffarin : “La Chine a quitté la route de la dictature”
> Pékin proteste contre la rencontre Sarkozy - Dalaï-Lama
> Raffarin ment sur la Chine, Muhlmann s’excuse…
> Obama reçoit le dalaï lama, “une ingérence grossière” pour Pékin
> PEKIN - Tibet : face à la Chine, la communauté internationale marche sur des œufs
● Il est vrai que les démocraties contemporaines ne sont pas toujours à l’aise avec leur propre passé, colonial pour les unes, fasciste pour d’autres, voire les deux à la fois.
“Realpolitik” oblige, désormais l’esprit sportif ne donne guère dans le fair-play, pas plus que la loi du marché ne favorise le fair-trade. Il sert bien peu la cause de la démocratie. Dans les stades comme dans les salles de marchés, la dictature des performances et du profit fait loi. Dopage et corruption sont au rendez-vous.
Il n’est qu’à voir la complaisance du Comité International Olympique envers les dictatures. Et l’efficacité de son ex président, l’Espagnol Juan Antonio Samaranch au passé sulfureux, qui se consacra si efficacement à la financiarisation des J.O. et, jusqu’à son départ en 2001, au soutien de la candidature de Pékin aux J.O d’été de 2008…
Alors, lorsque la Justice semble vouloir reprendre ses droits, comment ne pas y voir une vraie raison d’espérer ?
N’est-ce pas finalement, à l’échelle de la planète, ce que les banques émettrices de subprimes ont proposé aux emprunteurs qu’elles ont floués:
« Vous ne pouvez plus rembourser vos crédits ?
Qu’à cela ne tienne, nous allons racheter votre maison.
Mais bien sûr, elle ne vaut plus rien… »
Quelles sont les véritables causes de la fragilité économique de nos États ? :
Et quelles sont les véritables causes de la précarisation croissante des populations ?
Dans “LE MONDE ÉCONOMIE” du 06.02.2012, l’économiste et anthropologue Paul Jorion, l’un des rares analystes ayant prévu et averti du crack financier de 2007-2008, en fait une synthèse claire :
« La machine à concentrer la richesse »
« Les disparités dans la répartition des revenus et du patrimoine ne doivent pas être considérées comme de simples curiosités : la concentration excessive de la richesse grippe la machine économique jusqu’à provoquer son arrêt par deux effets combinés.
D’une part, la baisse du pouvoir d’achat pour la grande masse de la population force à un développement du crédit qui fragilise à terme le secteur financier en raison du risque croissant de défaut de l’emprunteur.
D’autre part, les capitaux disponibles au sommet de la pyramide sociale iront, faute de débouchés suffisants dans la production, se placer dans des activités spéculatives, déréglant entièrement le mécanisme de la formation des prix.
Tant que la concentration de la richesse n’aura pas été inversée, la machine économique ne pourra pas véritablement repartir. De ce point de vue, l’austérité, qui accroît encore la disparité des revenus, est bien entendu la pire des politiques. »
(allocution prononcée le 12 janvier 2012 par Alan B. Krueger, à la tête du Conseil des conseillers économiques du président Obama - source : www.americanprogress.org/events/2012/01/pdf/krueger.pdf)
Il en ressort clairement que la solution est avant tout politique : les gouvernements doivent remettre en cause la politique néolibérale suicidaire qu’ils n’ont que trop longtemps imposée à la majorité des populations du monde.
Mais cela signifie pour eux d’engager un combat de Titans : reprendre le pouvoir qu’ils ont imprudemment, ou pour des raisons inavouables, abandonné aux intérêts particuliers. C’est-à-dire, faire rentrer dans sa boîte le diable du profit irresponsable, afin de restaurer le sens et les objectifs de l’intérêt général. Ce qui ne pourra se faire sans la volonté soutenue et affirmée des populations concernées, sur tous les continents…
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