La formule la plus connue est sans nul doute celle énoncée en 1987 par la Commission mondiale pour l’environnement et le développement : « Le Développement Durable est un développement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».
Le développement durable, traduction imparfaite de l’anglais sustainable development, développement soutenable, fait référence à un objectif universel de développement, sur un mode soutenable, localement et globalement.
Cet objectif repose sur la prise en compte de la complexité et de la fragilité des grands équilibres vitaux en jeu dans l’interaction entre à les activités de l’Être Humain, l’évolution des sociétés et la Nature, dont la dénomination “environnement” révèle toute l’immodestie et l’irréalisme de notre anthropocentrisme.
D’où le terme “anthropocène”, désignant comme ère géologique à part entière la période de notre modernité productiviste qui a débuté au XVIIIe siècle. Car c’est depuis cette époque, très récente à l’échelle de l’évolution des espèces, que les activités humaines provoquent des ravages sans précédent et surtout croissants, et des ruptures des équilibres vitaux des écosystèmes conditionnant notre propre survie.
L’écologie n’est pas l’apanage d’une conscience occidentale supérieure. Elle résulte au contraire d’une prise de conscience tardive des conséquences tragiques des erreurs caractérisant notre modèle productiviste et consumériste de développement.
Mais la conscience écologique suppose que l’être humain cesse de se considérer, au nom de sa prétendue supériorité d’espèce, non seulement comme le centre de l’univers, mais également comme le maître absolu de son environnement, ayant sur lui tous les droits, notamment celui de l’instrumentaliser et de le mercantiliser à outrance.
D’ailleurs, à la lumière de nos pratiques économiques actuelles, l’empreinte étymologique de notre vocabulaire peut être révélatrice de notre régression conceptuelle. La mot latin “anima”, par exemple, désignant à la fois le principe vivant, l’âme, s’applique à un être doué de sensibilité voire de sentiments. Que reste-t-il de cette conception de l’animal pour une certaine industrie agroalimentaire productiviste, prioritairement axée sur le profit ? Comprend-elle qu’en traitant l’animal sans humanité, comme une simple matière, c’est la vie de l’être humain lui-même et l’avenir de notre espèce qu’elle condamne ?
Et comment s’étonner que les mêmes principes aboutissent à réduire la personne à un facteur de production désigné comme ressource humaine ou capital humain, interchangeable, corvéable et finalement jetable ?
► Sur tous les continents, de tous temps et dans toutes les traditions, cette conscience de l’altérité comme autre soi-même, a existé et animé l’esprit de différents courants, dans diverses sociétés :
→ C’est bien sûr le cas de l’Animisme présent sur tous les continents.
→ La philosophie hindoue a produit bien des courants et des personnalités emblématiques de cette conscience
► universelle : celui sous-tendant le Jaïnisme, le Mahatma Gandhi, des communautés telles que celle des
► Bishnoïs ou des organisations militantes comme Navdanya de l’indienne Vandana Shiva.
→ Cette conception est très présente dans le Bouddhisme. La surexploitation du territoire tibétain par l’occupant
► chinois, s’ajoute d’autant plus douloureusement à l’agression systématique infligée à sa culture depuis son
► invasion en 1949. Conscience partagée par des militants chinois d’un grand courage, compte-tenu des
► persécutions qu’ils subissent. Avant 1949, le Tibet tout entier était demeuré une réserve naturelle intacte.
→ La Pachamama incarnait, pour les Amérindiens, la “Terre mère”, à laquelle ses enfants humains doivent le
► respect. Philosophie qui permit de préserver la nature sur tout le continent américain, jusqu’à son invasion par
► les Européens. Bien longtemps avant qu’ils n’y découvrent du pétrole, puis ne l’éventrent de toutes les
► manières possibles, y compris la plus récente mais non moins redoutable : l’extraction des gaz de schistes…
→ Le patrimoine culturel européen est bien sûr composé de modes de vie traditionnels très variés, dont la dynamique doit beaucoup à leurs échanges et à leur brassages depuis des millénaires.
► Remise en cause des modèles politiques et économiques précédents :
Le progrès scientifique des derniers siècles, et surtout des dernières décennies, a constitué un espoir sans précédent :
→ Le revers négatif de la richesse culturelle des peuples mêlant connaissances objectives et système de croyances, a toujours consisté dans un obscurantisme porteur de handicaps sociétaux.
→ La libération de la pensée, de l’opinion et de l’expression avait largement contribué à l’essor de l’Occident, dont la “libéralisation” culturelle n’avait cessé de progresser depuis le siècle des Lumières.
Les systèmes politiques dirigistes de droite et de gauche du XXe siècle ont marqué douloureusement plusieurs générations.
Mais désormais, l’instrumentalisation irraisonnée des avancées scientifiques par les acteurs économiques à des fins commerciales jette une suspicion croissante sur la notion de “progrès”.
Et bien des schémas culturels, des équilibres sociétaux et environnementaux autochtones mis à mal par le colonialisme occidental passé, finissent d’être détruits par la mondialisation néolibérale actuelle…
Voir notre page Mondialisations : un rapide historique… de 2 millions d’années
► Une analyse du parcours de notre civilisation dans les derniers siècles
… peut nous aider à nous réorienter.
C’est ce que fait de manière limpide le film documentaire de Philippe Diaz, ” La fin de la pauvreté ? “ (2008)
Il s’agit d’un remarquable reportage sur les causes profondes des disparités de richesses et de la pauvreté dans le monde.
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Présentation du film (Bande annonce sur Allociné.com) | |
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Résumé écrit du Film de Philippe Diaz |
Voir également notre page « La mondialisation contemporaine »